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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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apporte à manger. Les
Kereyits se dispersèrent et regagnèrent leurs yourtes, sans doute pour
rapporter de quoi assouvir l’appétit de leur khan. Ils semblaient avoir l’habitude
de cette corvée.
    — Je ne vois pas plus de trente guerriers avec toi, fit
observer Toghril. Wen Chao m’en avait promis cent.
    — J’en trouverai d’autres, répondit Temüdjin, instantanément
sur la défensive.
    — C’est donc vrai que tu accueilles des vagabonds dans
ton camp ? Ils ne volent pas ?
    — Pas chez moi. Et ils se battent bien. On m’avait dit
que tu cherchais un chef de guerre. Si ce n’est pas le cas, je ramènerai ces
hommes dans le Nord.
    Le ton vif de la réponse dérouta Toghril. Un instant, il
souhaita avoir ne serait-ce qu’un fils au lieu de toutes ces filles que sa
femme lui avait données. Il n’aurait pas à chercher le soutien de sauvages
descendus des collines.
    — Wen Chao a fait ton éloge et je me fie à son opinion,
dit-il. Mais nous en parlerons lorsque nous aurons mangé.
    Il sourit de plaisir anticipé en sentant l’odeur du mouton
qui cuisait déjà dans les tentes. Ignorant l’offre, Temüdjin reprit :
    — Il y a un camp tatar à un mois de cheval au nord. Il
compte une centaine de guerriers. Si tu ajoutes à mes hommes trente des tiens, je
te rapporterai des têtes tatares pour te montrer de quoi nous sommes capables.
    Toghril cligna des yeux en le regardant. Ce jeune guerrier s’adressait
à un homme dont il devait rechercher l’alliance et il parlait comme si l’on
devait courber la tête devant lui. Le khan des Kereyits se demanda s’il n’allait
pas lui rappeler sa position, puis décida de n’en rien faire.
    — Nous parlerons de ça aussi, dit-il. Mais si tu ne
manges pas avec moi, je serai offensé.
    Temüdjin hocha la tête et Toghril se détendit quand on
apporta des plats de viande fumant dans l’air froid. Il vit ses hôtes les
regarder avec avidité : aucun doute, ils avaient souffert de la faim
pendant tout l’hiver. On avait allumé un feu au centre du camp et, de la tête, Toghril
les invita à le suivre. Temüdjin échangea un regard méfiant avec ses compagnons ;
l’un de ses frères haussa les épaules, l’autre sourit, savourant le repas à l’avance.
    — Très bien, dit Temüdjin avec réticence. Nous
mangerons d’abord.
    — J’en serai honoré, répondit Toghril sans parvenir à
chasser de sa voix une certaine sécheresse.
    Il se força à songer aux richesses que Wen lui avait
promises. Ce jeune pillard l’en rapprocherait peut-être.
     
     
    Wen Chao les rejoignit autour du feu lorsque le soleil fut
au-dessus de l’horizon. Dédaignant les couvertures étendues sur le sol froid, les
serviteurs de l’ambassadeur apportèrent un petit banc pour leur maître. Temüdjin
les regarda avec intérêt relever la viande avec des épices contenues dans de
petites fioles. Toghril claqua des doigts afin qu’ils fassent de même pour lui
et ils s’empressèrent de le satisfaire. Ce n’était manifestement pas la
première fois que le khan des Kereyits faisait cette demande.
    Les soldats jin ne prirent pas part au festin. Yuan, leur
chef, les envoya prendre position autour du camp tandis que son maître mangeait
sans plus se soucier d’eux.
    Toghril ne permit pas de commencer la discussion avant d’être
repu. Deux fois, Temüdjin voulut l’entamer ; deux fois le khan, la bouche
pleine, lui montra la nourriture. C’était frustrant et Temüdjin crut déceler
une lueur amusée dans le regard de Wen Chao. Le Jin se rappelait probablement
sa propre surprise devant la prodigieuse capacité de Toghril à manger et à
boire. Il n’y avait apparemment pas de limite à ce que l’énorme khan pouvait
avaler. Temüdjin et ses frères avaient fini bien avant lui, et juste un peu
après Wen, qui avait un appétit d’oiseau.
    Enfin, Toghril se déclara rassasié et étouffa un rot de la
main.
    — Tu peux constater que nous n’avons pas eu faim
pendant l’hiver ! s’exclama-t-il joyeusement en se tapotant le ventre. Les
esprits ont été bons pour les Kereyits.
    — Et ils seront généreux à l’avenir, ajouta Wen Chao en
observant Temüdjin. Je suis heureux que tu aies accepté l’offre que je t’ai
faite, seigneur.
    Ce dernier mot sonnait faux dans sa bouche mais Temüdjin l’accepta
comme son dû.
    — En quoi te suis-je nécessaire ? demanda-t-il à
Toghril. Tu as assez d’hommes et d’armes pour écraser les Tatars sans

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