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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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nue. Sans graisse de mouton pour les protéger, combien de temps
survivraient-ils ?
    — Vous voyez les chiens ? murmura-t-il.
    Aucun de ses frères ne répondit. Les animaux étaient
probablement couchés en rond, impossibles à repérer. L’idée que l’un d’eux
pouvait se jeter sur lui dans le noir le révulsait, mais il n’avait pas le
choix. Les bergers devaient mourir pour que sa famille survive.
    — J’ai le meilleur arc, dit-il. Je m’approche, je tue
le premier homme qui se lève. Vous, vous suivez et vous abattez les chiens
quand ils m’attaqueront.
    À la clarté de la lune, il lut de la peur sur les visages de
ses frères.
    — Les chiens d’abord, ensuite celui des bergers qui
restera debout, résuma Temüdjin pour être sûr qu’ils avaient compris.
    Il se leva, marcha à pas feutrés vers les hommes endormis, dans
le sens du vent pour que son odeur n’alarme pas le troupeau.
    Le froid semblait avoir engourdi tout le camp. Temüdjin
avançait en courant, prêt à décocher sa flèche. Pour un garçon ayant appris à
tirer d’un cheval au galop, ce n’était pas un problème.
    Parvenu à trente pas, il vit quelque chose bouger près des
bergers endormis, une forme noire qui se dressa en aboyant. De l’autre côté, un
deuxième chien se rua vers lui en grondant. Temüdjin poussa un cri de frayeur
mais s’efforça de garder toute son attention sur les bergers.
    Réveillés en sursaut, ils se mettaient péniblement debout
quand le jeune Loup lâcha sa première flèche. Dans l’obscurité, il n’avait pas
pris le risque de viser la gorge et le trait s’enfonça dans la poitrine du plus
proche des deux bergers, qui tomba sur un genou. Son compagnon roula sur le
côté, se releva, l’arc à la main. Affolés, les moutons et les chèvres s’enfuyaient
en bêlant, changeaient brusquement de direction pour éviter les prédateurs
surgissant devant eux.
    Temüdjin saisit sa seconde flèche, glissée sous sa ceinture,
jura quand la pointe se prit dans le tissu. Pendant ce temps, le berger indemne
encochait son trait avec la confiance tranquille d’un guerrier et Temüdjin
connut un moment de panique. Il n’arrivait pas à libérer sa flèche. Un
grondement sur sa gauche le fit se tourner au moment où l’un des chiens lui
sautait à la gorge. Le garçon se jeta en arrière, la flèche du berger passa en
sifflant au-dessus de sa tête. Il gémit quand les mâchoires de l’animal se
refermèrent sur son bras. Alors la flèche de Khasar transperça le cou du chien,
mettant fin au grondement féroce.
    Temüdjin avait lâché son arc et il vit que le berger
encochait calmement une autre flèche. Pire, son compagnon blessé se relevait en
vacillant et lui aussi avait son arc à la main. Temüdjin songea à fuir. Il
savait néanmoins que s’il n’en finissait pas sur-le-champ avec les deux hommes
ceux-ci les suivraient, lui et ses frères, et les abattraient l’un après l’autre.
Il tira une fois encore sur sa flèche, qui se décrocha. D’une main tremblante, il
l’approcha de la corde. Où était l’autre chien ?
    La flèche de Kachium atteignit le berger indemne sous le
menton. Il resta un moment figé, l’arc bandé, et Temüdjin crut qu’il
parviendrait à tirer avant que la mort ne l’emporte, mais l’homme finit par s’effondrer.
    Celui que Temüdjin avait blessé leva son arc avec un
grognement de douleur, mais ne parvint pas à le bander suffisamment pour tirer.
Le jeune Loup sut qu’il avait gagné la bataille. Khasar et Kachium le
rejoignirent et tous trois fixèrent l’homme dont les doigts glissaient sur le
bois de l’arc.
    — L’autre chien ? murmura Temüdjin.
    Sans détacher ses yeux du berger qui priait à présent en
faisant face à ses assaillants, Kachium répondit :
    — Je l’ai abattu.
    Temüdjin remercia son frère d’une tape dans le dos.
    — Alors, finissons-en.
    Le berger vit le plus haut en taille de ses ennemis prendre
une flèche à l’un de ses acolytes et l’encocher. L’homme renonça alors à lutter
et, lâchant son arc, leva les yeux vers les étoiles et la lune. La flèche de Temüdjin
transperça la pâleur de sa gorge. Il resta un moment debout, titubant, avant de
s’écrouler.
    Les trois frères s’approchèrent prudemment des corps en guettant
le moindre signe de vie. Temüdjin envoya Khasar à la recherche du cheval, que l’odeur
du sang avait fait fuir malgré les rênes nouées autour de ses jambes. Puis il
se

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