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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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le favori
d’Eeluk, dont ils connaissaient l’humeur versatile. Ils reconnurent le
territoire jusqu’au mont Rouge, remarquèrent qu’il y poussait une herbe épaisse
et tendre pour les troupeaux que le khan mènerait devant les familles. C’était
une bonne terre et aucune tribu ne l’avait revendiquée pour cette saison. Il n’y
avait que quelques bergers lointains pour dissiper l’illusion d’être seul dans
la vaste steppe.
    Le douzième jour, ils avisèrent une tente solitaire près d’une
rivière et mirent leurs montures au galop.
    —  Nokhoi Khor ! cria Tolui afin que les
bergers retiennent leurs chiens.
    Puis il sauta sur le sol souple, se dirigea à grands pas
vers l’ouverture basse et entra. Basan et Unegen échangèrent un regard avant de
le suivre. Les deux hommes se connaissaient depuis l’enfance, avant même que
Yesugei prenne la tête des Loups. Ils supportaient mal de recevoir des ordres
de l’arrogant Tolui, mais tous deux avaient saisi l’occasion de voir ce qu’étaient
devenus ceux que la tribu avait abandonnés.
    Tolui prit dans ses grosses mains le bol de thé salé qu’on
lui offrait et le but bruyamment, assis sur un vieux lit. Les autres le
rejoignirent après avoir salué de la tête le berger et sa femme qui, de l’autre
côté de la yourte, regardaient avec terreur les trois inconnus.
    — Vous n’avez rien à craindre, leur assura Basan en
acceptant lui aussi un bol de thé.
    Sa remarque lui valut un regard méprisant de Tolui, qui n’avait
cure de tous ceux qui n’étaient pas des Loups.
    — Nous cherchons une femme qui a cinq fils et une fille,
dit le jeune féal d’une voix trop forte pour la petite tente.
    L’épouse du berger détourna la tête nerveusement ; Basan
et Unegen sentirent leur pouls s’accélérer. Tolui avait lui aussi remarqué la
réaction de la femme et il se pencha en avant.
    — Vous les connaissez ? demanda-t-il.
    Le berger recula, clairement intimidé par la carrure de cet
étrange guerrier, et secoua la tête.
    — Nous avons entendu parler d’eux mais nous ne savons
pas où ils vivent.
    Tolui le fixa, parfaitement immobile. Sa bouche s’entrouvrit,
révélant des dents blanches. Une menace avait surgi dans la yourte et tous le
sentaient. Avant que quiconque puisse prononcer un mot, un garçonnet entra en
courant, s’arrêta lorsqu’il découvrit des inconnus dans le foyer de ses parents.
    — J’ai vu les chevaux, dit-il, regardant autour de lui
de ses grands yeux sombres.
    Tolui eut un rire, attira l’enfant vers lui, l’assit sur un
de ses genoux, le souleva, la tête en bas, et le balança. Le petit garçon
gloussa de plaisir mais le visage de Tolui demeurait froid et le berger et sa
femme se raidirent de peur.
    — Nous devons absolument les trouver, déclara Tolui par-dessus
le rire de l’enfant.
    Sans effort apparent, il le fit de nouveau tourner et le
tint droit sur ses genoux.
    — Encore ! réclama le gamin, haletant.
    La mère fit un pas vers lui, son mari la retint par le bras.
    — Vous les connaissez, affirma Tolui. Dites-nous où ils
sont et nous nous en irons.
    Il renversa une nouvelle fois l’enfant qui poussa des cris
ravis. Impassible, Tolui attendit la réaction des parents. Le visage de la mère
se crispa.
    — Il y a une femme et des garçons dans un petit camp à
une journée de cheval au nord, dit-elle dans un murmure. Juste deux tentes et
quelques chevaux. Ce sont des gens paisibles.
    Tolui jouissait du pouvoir qu’il avait sur elle pendant que
son fils riait, inconscient du danger. Il finit par reposer l’enfant et le
poussa vers ses parents. Sa mère le serra contre elle, les yeux fermés.
    — Si vous avez menti, je reviendrai, dit-il.
    La menace était évidente dans ses yeux sombres, dans ses
mains qui auraient facilement pu broyer leur fils. Incapable de soutenir son
regard, le berger fixa le sol jusqu’à ce que le colosse et ses deux compagnons
soient sortis.
    En montant en selle, Tolui vit un chien corpulent approcher
lentement. Trop vieux pour chasser, l’animal regarda les inconnus de ses yeux d’un
blanc laiteux. Il devait être presque aveugle. Tolui montra ses dents au chien,
qui répondit par un grondement sourd, au fond de son gosier. Avec un rire, le
Loup prit son arc, le banda et expédia une flèche dans la gorge de la bête. Le
chien eut un spasme et s’écroula tandis que les trois cavaliers s’éloignaient.
    Tolui paraissait d’humeur joyeuse quand ils se

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