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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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empêché son frère de régner sur les Loups. Khasar n’avait pas le
feu intérieur de Kachium, sa compréhension instantanée des plans et des
stratégies. Temüdjin se rappelait cependant la nuit où ils avaient tué les
bergers. Khasar s’était battu à son côté. Il avait quand même en lui quelque
chose de son père, après tout, même si les subtilités que Yesugei affectionnait
lui resteraient à jamais étrangères. Si leur père avait vécu, il aurait amené
Khasar l’année suivante chez les Olkhunuts. Sa vie aussi avait été déviée de sa
course par la trahison d’Eeluk.
    Temüdjin eut un hochement de tête réticent.
    — Si j’avais un deel neuf, je pourrais aller
chez eux voir ce qu’elle est devenue, dit-il. Au moins, je saurais.
    — Nous avons tous besoin de femmes, approuva
joyeusement Khasar. Moi-même j’en sens le désir et je ne veux pas mourir avant
d’en avoir eu une sous moi.
    — Les chèvres se languiraient de ton amour, le taquina
Kachium.
    Khasar lui expédia une taloche qu’il esquiva.
    — Je pourrais te conduire moi-même chez les Olkhunuts, suggéra
Temüdjin en examinant son frère de la tête aux pieds. Ne suis-je pas le khan de
la famille, maintenant ? Et tu es un beau jeune homme, à présent.
    C’était vrai, même s’il avait voulu plaisanter. Khasar était
devenu svelte et fort, musculeux sous une chevelure peu soignée qui lui tombait
sur les épaules. Ils ne prenaient plus la peine de natter leurs cheveux et
lorsqu’ils se laissaient convaincre d’y passer une lame, ils en coupaient juste
assez pour qu’ils ne gênent pas leur vision pendant la chasse.
    — Dix de nos brebis sont grosses, reprit Temüdjin. Si
nous gardons les agneaux, nous pourrons nous défaire de quelques femelles et de
deux des plus vieux béliers. Nous aurions en échange un nouveau deel pour chacun et peut-être de meilleurs harnais. Le vieil Horghuz en tripotait un
jeu pendant que je lui parlais, la dernière fois. Il avait envie que je lui
fasse une offre, je crois.
    Khasar s’efforça de cacher son intérêt mais cela faisait
longtemps qu’ils avaient tous perdu le masque impassible du guerrier. Réduits à
eux-mêmes, ils n’avaient pas besoin de rester constamment sur leurs gardes
comme Yesugei le leur avait appris et ils manquaient de pratique. La décision
appartenait à Temüdjin et ses frères lui avaient depuis longtemps reconnu le
droit de les conduire. Il trouvait exaltant d’être khan, même de quelques
chevaux médiocres et de deux pauvres tentes.
    — Je verrai le vieil homme, je marchanderai avec lui, dit
Temüdjin. Nous irons ensemble chez les Olkhunuts, mais je ne pourrai pas te
laisser là-bas, Khasar. Nous avons trop besoin de ton adresse à l’arc. S’ils
ont une fille à qui le sang est venu, je leur parlerai pour toi.
    Khasar se rembrunit et Kachium tenta de le réconforter d’une
tape dans le dos.
    — Mais qu’avons-nous à leur offrir ? demanda
Kachium.
    Temüdjin sentit son excitation retomber.
    — Nous pourrions piller les Tatars ! s’écria
Kachium.
    — Et les avoir à nos trousses, marmonna Khasar avec
irritation, sans remarquer la lueur qui s’était allumée dans les yeux de Temüdjin.
    — La mort de notre père n’a pas été vengée, dit l’aîné
des Loups. Nous sommes assez forts, désormais ; nous pourrions frapper
avant même qu’ils sachent que nous sommes sur leurs terres. Pourquoi pas ?
les Olkhunuts nous feront bon accueil si nous leur amenons du bétail, et nul ne
se souciera qu’il porte la marque des Tatars.
    Il prit ses frères par les épaules et les serra contre lui.
    — À nous trois, nous leur prendrons juste un peu de ce
qu’ils nous doivent. Car nous avons tout perdu à cause d’eux.
    Temüdjin vit que ses frères commençaient à comprendre, mais
Kachium plissa soudain le front.
    — Nous ne pouvons pas laisser notre mère avec les
petits sans protection.
    Temüdjin réfléchit rapidement.
    — Nous la conduirons chez le vieil Horghuz. Il a une
femme et de jeunes garçons, elle y sera en sécurité. Je promettrai à Horghuz un
cinquième du butin que nous rapporterons. Il sera d’accord, j’en suis sûr.
    En parlant, il vit que Kachium regardait fixement l’horizon
et il se figea en découvrant ce qui avait attiré l’œil de son frère.
    — Des cavaliers ! cria Kachium.
    Tous se tournèrent vers leur mère quand elle sortit de la
tente la plus proche.
    — Combien ? demanda-t-elle

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