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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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léger.
    — Depuis de nombreuses années, sinon des siècles. Les os ne sont pas effrités parce qu’ils étaient dans cette cache, sous le plancher.
    — S’agit-il des restes de quelqu’un qui aurait été enterré ici ? demanda encore Colum.
    Kathryn secoua la tête.
    — À mon avis, non. Ces ossements ont probablement été cachés  là. Ce sont des accessoires de magie noire. Le crâne est celui d’un traître qui fut exécuté par pendaison. Chez ceux qui meurent par strangulation, les vaisseaux sanguins du cerveau éclatent et tachent la boîte crânienne. Quant à la main… Kathryn effleura délicatement les petits os.
    — … C’est ce que les sorciers appellent la « main de gloire ». On la coupe à un pendu et on la conserve avec soin, puis, lorsque l’on veut solliciter les démons, on glisse entre les doigts de cette main une chandelle faite de graisse humaine.
    — À votre avis, reprit Colum, d’où proviennent ces restes humains ?
    Kathryn nettoya l’un des os de la poussière et des toiles d’araignée qui le recouvraient.
    — Je soupçonne qu’ils ont appartenu à l’adepte de magie noire qui s’est tué dans cette chambre : l’ancêtre d’Erpingham, mais évidemment, je ne puis l’affirmer. Il peut s’agir de n’importe qui.
    Du seuil de la porte, Sir Gervase lança :
    — Ce sont ces ossements qui ont provoqué les cauchemars d’Erpingham, Maîtresse Swinbrooke. N’oubliez pas qu’il a vu un fantôme ou un spectre surgi de l’enfer.
    — Vous dites des sottises, répliqua Kathryn. Cette chambre a une histoire sinistre, et il y règne une atmosphère malsaine, mais il doit y avoir une explication naturelle à ce qui a troublé le sommeil d’Erpingham. Peut-être son humeur irascible ou une autre cause du même genre. Kathryn se releva, secouant la poussière de sa robe.
    — Avez-vous trouvé autre chose ? demanda-t-elle.
    — Non.
    Colum ordonna d’un geste à Standon de remettre en place les lattes du plancher, pendant que Kathryn allait s’asseoir au bord du lit.
    — J’aimerais que vous sortiez tous, dit-elle soudain. Colum, mettez la clé dans la serrure intérieure de la porte. Je veux être seule comme le fut Erpingham.
    L’Irlandais parut étonné, mais obéit. Quant aux clients, soumis, inquiets de ce qu’ils risquaient, ils sortirent sur la galerie. Kathryn les suivit jusqu’à la porte.
    — Si j’ai bien compris, commença-t-elle, Sir Reginald est monté ici avec un gobelet de vin.
    Elle sourit et saisit le gobelet que tenait Sir Gervase entre ses doigts noueux.
    — Puis il a fermé sa porte.
    — Oui, dit Standon. C’est bien ce qui s’est passé.
    — Personne n’est monté derrière Sir Reginald ?
    — Si, moi, mais je me suis rendu directement dans ma chambre, répondit Sir Gervase.
    Il lança un regard accusateur au sergent.
    — Vous m’avez vu, n’est-ce pas ? Vous êtes monté derrière moi, j’en suis sûr.
    — En effet, oui, répliqua Standon. Je me préparais à prendre la garde pour la nuit.
    Kathryn jeta un regard rapide au sergent.
    — Vous nous dissimulez quelque chose, n’est-ce pas, monsieur ? avança-t-elle vivement. Vous ne nous aviez jamais dit que vous étiez monté au premier étage.
    Standon sautilla d’un pied sur l’autre et passa un doigt nerveux à l’intérieur du col sale de sa tunique, grattant furieusement un bouton qu’il avait dans le cou.
    — Avez-vous approché Sir Reginald ? demanda Kathryn.
    — Je l’ai fait, oui, reconnut Standon, mais…
    — Pourquoi ne pas nous l’avoir dit ? aboya Colum.
    Le sergent plissa ses petits yeux :
    — J’avais peur. Comprenez-moi, j’étais la dernière personne à avoir parlé à mon maître.
    — Que s’est-il passé ? demanda Kathryn.
    — J’ai suivi Sir Gervase lorsqu’il est monté. Indiquant ses bottes, le sergent poursuivit :
    — Elles sont en cuir souple, et il ne devait pas m’entendre. Je voulais m’assurer que tout allait bien après le cauchemar de Sir Reginald, la nuit précédente. J’ai frappé à sa porte, demandant : « Vous vous sentez bien, Sir Reginald ? » et il m’a répondu : « Oui, oui, tu peux partir. »
    — Je n’ai pas entendu cela ! tonna Sir Gervase.
    — Je n’ai pas hurlé, bien sûr, rétorqua Standon. En outre, mes bottes ne font pas de bruit, et, surtout, Sir Reginald n’a pas ouvert sa porte.
    — Etes-vous sûr qu’il était seul ? s’enquit Kathryn.
    Standon

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