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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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général de l’armée française, la mésentente régnait entre Houchard et
     Duquesnoy, délégué de la Convention. Quant à la stratégie à mettre en oeuvre pour la
     libération de Dunkerque, Duquesnoy se faisait le porte-parole de Carnot. Ce dernier, toujours à
     Paris, préconisait une action de masse. Il avait prélevé trente-cinq mille hommes à
     l’armée du Rhin afin de renforcer celle du Nord, portée ainsi à soixante mille
     combattants et, par un pari audacieux, comptait, en attaquant successivement les trois corps
     d’York, les écraser l’un après l’autre sans leur laisser le
     temps de se réunir. C’était la tactique préconisée autrefois par Frédéric II
     qu’appliquera trois ans plus tard Bonaparte en Italie. Houchard aurait préféré
     assaillir simultanément les forces de l’adversaire, agissant suivant les règles
     préconisées par les manuels. Mais, avant le déclenchement de l’opération, ils
     tombèrent d’accord pour renforcer la garnison de Dunkerque. Duquesnoy, qui avait une
     totale confiance en lui, chargea Jourdan de cette mission. À la tête de cinq bataillons, il
     devait, sans se faire découvrir par l’ennemi, en progressant le long du canal de
     Gravelines, pénétrer dans cette ville, l’occuper, puis se porter sur Bergues. Il
     devait également tenir cette localité et de là jeter deux bataillons dans Dunkerque. En
     définitive, le projet jugé trop hasardeux ne fut pas matérialisé et Jourdan resta à Cassel,
     base de départ de l’armée française, avec sa nouvelle division. Mais le seul fait
     que l’on ait songé à lui montre à quel potit il jouissait de la confiance des
     autorités politiques. Il n’était pas moins bien vu par ses chefs militaires.
    Ayant fait triompher son potit de vue, Houchard chargea vers le 20 août la division
     Barthel d’attaquer le prince d’Orange. Mal conduite, l’affaire
     échoua et Barthel fut repoussé. Le seul résultat fut d’alerter Freytag. Houchard,
     espérant redresser la situation, écrivit le 22 août au Comité de salut
     public : « Le général Jourdan me marque qu’il marche avec sa
     division légère au secours du général Barthel et j’espère qu’il rétablira
     les choses et repoussera l’ennemi. »
    À la suite de cet échec, Barthel, qui était déjà un homme âgé, fut relevé de son commandement
     et Jourdan reçut la responsabilité de tout le centre du dispositif français. Cependant,
     Houchard, décidé à poursuivre l’offensive suivant sa méthode, se porta contre
     Freytag et l’attaqua le 6 septembre. Il le refoula loin de
     l’Yser mais assez maladroitement. Au lieu de le séparer d’York, il le
     rabattit sur ce dernier, augmentant sa capacité de défense. Une grande bataille allait donc
     suivre s’il voulait délivrer Dunkerque. Elle se déroula le 8 septembre. À
     ce moment, Houchard n’avait avec lui que quarante mille hommes sur les soixante
     mille que comptait son armée. Il allait devoir enlever par une attaque frontale les villages de
     Hondschoote, Killem et Beveren ainsi que plusieurs hameaux ou fermes également fortifiés. Au
     centre, Jourdan s’empara de Hondschoote, le perdit, le reprit et à ce moment réussit
     à s’y matitenir. Cependant Houchard, devant la résistance vigoureuse des Anglais,
     hésitait à poursuivre son offensive. Ce furent Jourdan et le représentant Levasseur qui, se
     mettant résolument à la tête de leurs troupes, achevèrent de décider de la journée.
    À ce moment, la garnison de Dunkerque, conduite par Hoche, effectua une sortie dans le dos
     des Anglais. Découragé, le duc d’York, voyant que Cobourg, sur qui il avait compté
     pour réaliser une diversion, ne bougeait pas, décida de battre en retraite et de lever le siège
     en direction de Furnes et d’Anvers, abandonnant derrière lui tout son parc
     d’artillerie. Dunkerque était sauvée. Incontestablement, le héros de la journée
     était Jourdan. Il avait été blessé à la poitrine dans la journée par un éclat de biscaïen,
     blessure au demeurant sans gravité.
    Ses exploits furent naturellement rapportés dès qu’on les connut dans le Journal du département de la Haute-Vienne . À cet instant, il était vraiment devenu le
     personnage le plus important de son département !
    Houchard, vainqueur, aurait dû normalement poursuivre l’armée combinée
     d’York et de Freytag, mais, les jugeant encore très redoutables,

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