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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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il préféra
     s’attaquer au corps du prince d’Orange et le força à évacuer Menin. Il
     fut lui-même pris à partie le surlendemain par les Autrichiens et, sans raison, ses troupes
     prises de panique se débandèrent. Il fut aussitôt relevé de son commandement, puis assez
     injustement traduit devant le tribunal révolutionnaire qui l’envoya à
     l’échafaud.
    Cependant, Jourdan n’avait pas tardé à être récompensé de sa brillante conduite à
     Hondschoote. Le 11 septembre, il était nommé général en chef de l’armée des
     Ardennes qui flanquait celle du Nord sur sa droite, mais curieusement, pour l’heure,
     restait encore subordonnée à Houchard.
    Son premier acte fut d’écrire à Bouchotte, ministre de la Guerre,
     d’abord pour le remercier de cette promotion plutôt inattendue, et ensuite pour
     demander à ce que son adjotit Ernouf lui soit affecté comme chef d’état-major. En
     même temps il sollicita pour lui le grade de général de brigade (16 septembre).

IV
    LES ANNÉES DE GLOIRE
    (1793-1796)
    Jourdan aurait eu du mal à imaginer, lorsqu’il quitta Limoges comme simple
     lieutenant-colonel en 1791, que, moins de deux ans plus tard, il serait général en chef
     d’une armée. Si flatteuse que fût sa promotion, elle n’était pas sans lui
     causer quelques soucis. Il était conscient de ses lacunes, savait qu’en face de lui
     il aurait des adversaires certainement plus compétents, chevronnés et habitués à commander des
     dizaines de milliers d’hommes. Par-dessus tout, il était averti qu’en cas
     d’échec la sanction serait terrible. Ce qui rendait sa position encore plus
     inconfortable était le fait qu’il était hors de question pour lui de refuser
     d’assumer un tel commandement. Qui plus était, celui-ci n’allait pas
     tarder à se voir étendu.
    Houchard, destitué le 22 septembre 1793, fut remplacé provisoirement par
     Duquesnoy, frère du conventionnel. Trois jours plus tard, le 25, Jourdan fut informé
     qu’il était nommé à la tête de l’armée du Nord.
    Malgré la récente victoire de Hondschoote, la situation militaire était loin
     d’être satisfaisante sur la frontière nord (sur les autres, elle ne se présentait
     guère sous de meilleurs auspices). Dans une conjoncture aussi défavorable, la chance de la
     France révolutionnaire ttit pour une part à l’absence de coordination au niveau des
     états-majors généraux des armées des différents pays coalisés ; d’autre
     part, les cabinets des trois principales puissances continentales : Prusse, Autriche
     et Russie, étaient au moins autant titéressés par le partage de la Pologne que par la
     restauration de la monarchie française.
    À ce moment, trois des places de la frontière nord, et non des moindres, Condé, Valenciennes
     et Le Quesnoy, avaient successivement capitulé devant les Autrichiens. Seule Maubeuge, située
     géographiquement à l’est des autres, demeurait aux mains des Français. Mais,
     qu’elle tombât à son tour, et une large brèche s’ouvrirait dans le
     dispositif de protection de la frontière. Rien n’empêcherait l’armée de
     Cobourg de marcher sur Paris et, alors, seule une bataille en rase campagne permettrait de
     redresser la situation. La place de Maubeuge, la plus importante des quatre, était défendue par
     une forte garnison de vingt mille hommes, commandée par deux généraux aguerris :
     Mayer et Desjardins. Cependant, elle manquait de vivres et n’avait qu’une
     quantité limitée de munitions. C’était en vain que ses responsables en avaient
     réclamé avec insistance à Paris. Les deux généraux commandant Maubeuge faisaient
     l’objet de certaines critiques au quartier général ; mais Jourdan estima
     qu’il avait mieux à faire que d’engager une négociation avec le Comité de
     salut public pour obtenir leur remplacement.
    L’armée du Nord était cantonnée entre Arras et Douai, où elle s’était
     repliée après l’espèce de panique qui l’avait frappée à la suite de
     Hondschoote et qui avait fait immédiatement l’objet de sévères sanctions. Lorsque
     Jourdan vtit en prendre le commandement, le désordre le plus total y régnait au potit que
     l’état-major fut dans l’incapacité de lui faire connaître le nombre des
     rationnaires, l’état des approvisionnements et même le nom des généraux responsables
     des différentes unités.
    Aussi, aidé par Ernouf et plusieurs

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