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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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mot probablement apocryphe, il aurait
     dit :
    « Les Français sont de fiers républicains, mais s’ils me chassent
     d’ici, je me fais jacobin moi-même ! »
    Il est à supposer qu’il ne prononça jamais ces paroles, fruits de la propagande
     républicaine à la suite de la victoire.
    Doutant un peu de la capacité de manoeuvre de ses divisions, Jourdan, approuvé par
     Carnot, décida de commencer par lancer deux attaques sur ses ailes destinées à faire diversion
     puis à enfoncer le centre autrichien et à dévaler ensuite sur Maubeuge. La marche
     d’approche prit place le 14 octobre. Partie d’Avesnes,
     l’armée française franchit la rivière du Grand Helpe et parvtit au pied des collines
     que surplombaient Dourlens et Wattignies. La bataille proprement dite, qui allait se dérouler
     sur deux jours, commença le 15 octobre au matin. Jourdan avait articulé son armée en
     quatre corps. À gauche, la division Fromentin accomplirait sa part de diversion en attaquant
     Satit-Vaast. Au centre, les divisions Balland et Cordelier se porteraient sur Dourlens. Ce
     serait l’assaut principal et, à droite, Duquesnoy et Beauregard enlèveraient
     Wattignies.
    Rien ne se déroula comme prévu dans la journée du 15.
    Fromentin, dont l’attaque était trop visiblement une diversion, fut aisément
     repoussé. Mais, aussi bien au centre qu’à droite, les Français ne parvinrent pas à
     enlever les lignes ennemies. Sur ce dernier potit, Carnot prit sur lui de lancer un second
     assaut qui échoua. Contre l’avis de Jourdan, il en fit recommencer un troisième sans
     davantage de succès. Le soir tombait. Le feu cessa de lui-même sur toute la ligne. À ce moment,
     Cobourg estimait, non sans raison, que la bataille était gagnée et que la chute de Maubeuge
     n’était plus qu’une question de jours. Ensuite, il serait à même de
     marcher sur Paris.
    Cependant, Jourdan, Carnot et les représentants Duquesnoy et Barrère tenaient un conseil de
     guerre. Carnot venait de recevoir une lettre du Comité de salut public qui annonçait que si les
     lignes autrichiennes n’étaient pas forcées, la Révolution serait perdue !
     Ils conçurent alors un plan d’une extrême audace qui n’était réalisable
     qu’à deux conditions : que les Autrichiens n’essayent pas
     d’ici le lendemain de transformer leur succès en victoire en poursuivant les
     Français, et que le brouillard qui se levait demeure suffisamment épais pour masquer les
     mouvements de nos troupes.
    Profitant de la nuit et de la matinée du 16, où le brouillard envahit
     entièrement la vallée du Grand Helpe, Jourdan, ne laissant sur sa gauche et au centre
     qu’un mince rideau de troupes, transféra toutes ses forces sur sa droite, exécutant
     une marche de flanc aussi hardie que dangereuse. Lorsque, le 16 vers midi, le soleil perça la
     brume, les Autrichiens, stupéfaits, découvrirent d’énormes forces françaises qui
     partaient à l’attaque. Malgré l’titensité du feu des défenseurs,
     celles-ci progressèrent régulièrement sans que les assaillants semblent de soucier de leurs
     pertes. Le combat fut acharné et, malgré plusieurs contre-attaques autrichiennes, les Français
     parvinrent à se rendre maîtres du terrain. Jourdan et Carnot, un fusil à la main,
     s’étaient portés personnellement à la tête des colonnes pour les entraîner.
     L’imagerie populaire devait s’emparer de ce trait héroïque et le
     vulgariser dans les décennies à venir, montrant Carnot enlevant son couvre-chef pour indiquer à
     ses soldats la voie à suivre. Les Français s’emparèrent d’un certain
     nombre de canons ennemis qu’ils se dépêchèrent de retourner contre ces derniers. Au
     milieu de l’après-midi, Cobourg jugea la situation définitivement compromise, et
     quoique, sur ces entrefaites, le corps d’York soit arrivé pour le soutenir, il
     ordonna le lendemain la retraite générale, levant par la même occasion le siège de Maubeuge.
     Sans que les Français, trop fatigués pour le poursuivre, s’y opposent, il repassa la
     Sambre. Dans son rapport à Vienne, il reconnut sa défaite mais, en partie pour la justifier, il
     annonça des pertes françaises doubles des siennes, soit six mille hommes, ce qui était
     inexact.
    Pendant la bataille, la garnison n’avait pas bougé, pas esquissé la moindre
     sortie, craignant, dirent les responsables pour tenter d’atténuer leur inertie, de
    

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