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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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l’après-midi et dut être
     évacué. Il fut remplacé au pied levé par Jourdan qui était accouru dès le début de
     l’action. Un peu plus tard, il fut lui-même relevé par Soult. Les Français ne
     commencèrent à reculer qu’à partir du moment où ils constatèrent qu’ils
     allaient manquer de munitions, c’est-à-dire à la fin de l’après-midi. Ce
     ne fut qu’à la nuit qu’ils battirent franchement en retraite,
     n’abandonnant derrière eux qu’une ambulance et trois canons démontés et
     hors de service. Dans son compte rendu de « victoire »,
     l’archiduc, qui avait perdu (tués ou prisonniers) près de trois mille hommes,
     prétendit que les Français avaient laissé cinq mille hommes sur le terrain, alors que le
     chiffre était de deux cents.
    Mais, grâce à ce premier succès, les Autrichiens, se glissant à la droite de Jourdan sans
     qu’il pût s’y opposer, allaient rendre impossible sa jonction avec
     Masséna.
    *
    Ce premier combat, au cours duquel ses divisions s’étaient remarquablement
     comportées, ne laissa pas d’inquiéter Jourdan. Il savait à présent (mais il le
     soupçonnait depuis un certain temps) que le rapport des forces lui était hautement défavorable.
     La sagesse lui commandait donc de poursuivre sa retraite jusqu’au Rhin, et même de
     le traverser pour éviter la destruction de son armée. Mais il estimait que sous un angle
     purement stratégique le problème se posait à lui d’une manière différente. Outre le
     fait que le Directoire, qui n’avait à la bouche que le mot
     « offensive », ne comprendrait pas qu’il cédât tout le terrain
     sans chercher à le disputer, il pensait avoir pénétré les idées de l’archiduc
     Charles. Celui-ci devait considérer que, dès à présent, il s’était heurté non pas à
     une forte avant-garde mais au gros de l’armée française, opinion confortée par le
     fait qu’elle lui avait résisté toute une journée. Dès lors, fort logiquement,
     l’armée de Jourdan avait cessé d’exister en tant qu’adversaire
     potentiel. La meilleure preuve en était que dans les premiers jours qui suivirent le combat
     d’Ostrach, l’armée autrichienne, au lieu de talonner son ennemi se
     contenta de le faire suivre à distance par quelques escadrons de hussards et des compagnies de
     tirailleurs.
    C’est que, dès ce moment, l’archiduc avait une autre idée en
     tête : joindre ses forces à celles de Hotze et, éventuellement, de Bellegarde et
     tomber avec cet ensemble sur l’armée française d’Helvétie,
     l’anéantir puis, ensuite, n’ayant plus aucun obstacle devant lui (il
     comptait pour rien la force de Bernadotte), envahir la France.
    Jourdan eut l’titelligence de comprendre que ce dont avait besoin Masséna,
     c’était de temps pour renforcer son armée et élever un peu partout des
     fortifications de campagne. C’est pourquoi, alors que l’idée pouvait
     paraître téméraire jusqu’à l’absurdité, décida-t-il de livrer une fois
     bataille à l’archiduc, tout en sachant que ses chances de le vaincre étaient à peu
     près nulles, mais en l’affaiblissant et le forçant ainsi à différer sa
     manoeuvre vers la Suisse.
    À ce même moment, l’archiduc, qui persistait à croire que Jourdan était en pleine
     retraite, donna ses instructions pour faire pivoter son armée et la diriger vers la Suisse, en
     contournant par l’ouest le lac de Constance. Aussi fut-il complètement surpris
     lorsque, le 25 mars au matin, alors que ses troupes avaient commencé à faire
     mouvement, on vtit lui annoncer que sa droite était violemment attaquée par Soult et allait
     bientôt se trouver « en l’air » tandis que, de son côté,
     Jourdan, en raison de son infériorité numérique, aurait souhaité livrer plutôt une bataille
     défensive. Il n’avait en effet que trente-cinq mille hommes et soixante-deux canons
     à opposer à soixante-douze mille Autrichiens, appuyés par cent quatorze pièces. Aussi
     ordonna-t-il à sa droite, commandée par Ferino et Souham, de se contenter de fixer
     l’adversaire. Mais, à gauche, Soult, attaquant avec vigueur, mit rapidement les
     Autrichiens dans une position d’autant plus dangereuse qu’ils étaient
     adossés à des ravins, le long de la rivière Stockach, où il serait aisé de les culbuter.
    Voyant, contrairement à ses appréhensions, la victoire à portée de main, Jourdan, pour la
     concrétiser,

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