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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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primordial, l’armée russe, commandée par
     Souvorov, devait remonter la vallée du Danube et se joindre à celle de l’archiduc
     Charles. Ensemble, après avoir écrasé les forces françaises qui leur seraient opposées, elles
     devaient franchir le Rhin, pénétrer en France et marcher sur Paris. Afin de ménager la
     susceptibilité des Russes, il avait été prévu que le commandement des deux armées serait assuré
     par Souvorov, de beaucoup le plus âgé. Toute la combinaison échoua car l’archiduc
     fit dire à son frère, l’empereur François II, qu’il refusait de
     servir sous les ordres ou même à côté de « l’égorgeur des
     Polonais » !
    Le 18 février, Trouvé, ministre de France au Wurtemberg, écrivit à Paris pour
     informer son ministre que les Autrichiens se préparaient à envahir le Wurtemberg sans
     déclaration de guerre. Celle-ci commença pratiquement le lendemain, 19 février,
     lorsque l’empereur François II dénonça le traité de Campoformio, refusa de
     donner aux plénipotentiaires français qui se trouvaient au congrès de Rastadt les raisons de
     son geste et ordonna à son armée de franchir la frontière constituée par la rivière Lech.
    Ces actes d’hostilité entraînèrent la riposte immédiate des Français dont le plan
     de campagne pour l’Allemagne était arrêté depuis quelque temps déjà.
    Alors que Masséna, à la tête de l’armée d’Helvétie, devait franchir la
     frontière des Grisons, occuper Coire et marcher sur Innsbruck, Schérer, en Italie, avancerait
     de l’Adige jusqu’à la Brenta afin de fixer respectivement Bellegarde et
     Krey et de les empêcher d’envoyer des renforts à l’archiduc Charles, en
     Allemagne. De son côté, Jourdan traverserait le Rhin et foncerait vers les sources du Danube.
     Lorsqu’il atteindrait ce fleuve, son unité prendrait sans tarder le nom
     d’armée du Danube. On voit à quels détails puérils s’attachait le
     Directoire !
    Mis au courant, le 20 février, des actes d’hostilité de
     l’Autriche, le gouvernement français ordonna à Jourdan de répondre immédiatement à
     cette agression en franchissant le Rhin. Mais alors Jourdan se trouva devant un problème
     insoluble. Après avoir annoncé à Paris que les Autrichiens avaient effectivement traversé le
     Lech, il avait appris d’une source tout à fait sûre que l’armée
     autrichienne était toujours derrière la ligne de neutralité. Il en prévtit immédiatement Paris
     mais, le 25, il reçut par télégraphe un ordre qui confirmait les instructions précédentes. Ses
     avant-gardes passèrent donc le Rhin le 1 er  mars, au petit jour. Le
     Directoire aurait voulu qu’il progressât avec toute la célérité possible, en
     empruntant la même voie que Moreau, deux ans auparavant. Mais Jourdan, toujours prudent,
     n’avança qu’en prenant ses précautions et en faisant systématiquement
     éclairer sa route et ses flancs. En outre, le mauvais temps : froid, neige et
     brouillard, ralentissait sa progression Par ailleurs, sur sa gauche, Bernadotte, qui était
     censé avancer en le flanquant, ne bougea pas, car, expliqua-t-il, les forces dont il disposait
     étaient trop faibles pour lui permettre d’abandonner ses positions fortifiées. Ce
     fut ainsi qu’ayant reçu pour mission d’envoyer une colonne de cavalerie
     vers le haut Neckar, Bernadotte s’en absttit et laissa ainsi le flanc gauche de
     Jourdan complètement découvert.
    Entre-temps, parce que l’on tenait de part et d’autre à faire les
     choses suivant les règles établies, la guerre avait été officiellement déclarée, le
     12 mars, par la France, suivant un vote des deux assemblées.
    Après quelques escarmouches entre tirailleurs, le premier véritable combat eut lieu le
     20 mars à Ostrach. L’avant-garde de l’armée du Danube était
     commandée par Lefebvre. Ce général, sorti du rang comme tant d’autres,
     n’avait aucune formation stratégique et ne savait que marcher droit à
     l’ennemi. Ce jour-là, il croyait n’avoir devant lui que des adversaires
     peu nombreux et en pleine retraite alors que le général autrichien Naundorff se préparait à
     attaquer.
    Dans ce premier combat, dix-huit mille Français allaient tenir tête toute une journée à
     cinquante-deux mille Autrichiens qui cherchèrent en vain des heures durant à percer leurs
     lignes. Lefebvre fut grièvement blessé au bras au milieu de

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