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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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ordonna à Gouvion-Satit-Cyr, qui se trouvait à l’extrême gauche du
     dispositif français, d’envelopper la droite autrichienne. L’archiduc
     discerna la manoeuvre et, pour parer à ce danger, profitant de sa supériorité
     numérique, accabla Soult qui fut alors contratit de reculer et dont les hommes commencèrent à
     se débander. Jourdan dut titervenir à titre personnel, se jetant au milieu des fuyards pour
     parvenir à les rallier. Repris en main, ils continuèrent à
     s’accrocher au terrain mais leur action offensive était terminée et
     Gouvion-Satit-Cyr fut lui aussi contratit dereculer. Après quoi, la bataille se résuma à une canonnade réciproque.
    Détail piquant, ce furent les Français qui demeurèrent maîtres du champ de bataille, les
     Autrichiens effectuant un repli général après treize heures de combat, en profitant du
     crépuscule. Mais, le lendemain, Jourdan reprenait sa propre retraite en raison de sa trop
     grande infériorité numérique. Il n’en demeure pas moins que cette bataille marqua un
     double coup d’arrêt : celui de l’offensive autrichienne mais
     également celui de l’armée française du Danube. Loin d’être une défaite
     pour Jourdan, on peut la considérer comme un coup nul si on répugne à utiliser pour nos armes
     le terme de « victoire ». Car, sur un plan stratégique, le but recherché
     était attetit. L’armée autrichienne laissait cinq mille morts sur le terrain, quatre
     mille prisonniers aux mains des Français et près de trois mille blessés dans les divers
     hôpitaux. Elle était hors d’état de faire campagne pendant
     plusieurs semaines. C’était autant de temps gagné pour l’armée
     d’Helvétie.
    L’archiduc Charles, pourtant d’habitude très modéré dans ses propos,
     parla de succès parce qu’il n’avait pas été franchement battu.
     C’est une des raisons pour lesquelles Clausewitz, qui a compris les motifs ayant
     poussé Jourdan à titerrompre sa retraite et à livrer bataille, a qualifié la
     « victoire » de l’archiduc d’« abstraite
     et sans corps », ajoutant que, si celui-ci avait rapidement repoussé Jourdan au-delà
     du Rhin puis s’était retourné vers la Suisse, il aurait pu imposer une bataille
     décisive à Masséna dès la première moitié d’avril… Mais il perdit tout ce
     mois. Lorsque l’archiduc reprendra sa marche vers la plaine suisse, ce sera
     seulement à la fin du mois de mai et, là, il sera battu par Masséna lors de la première
     bataille de Zurich (2-5 juin)
    L’armée du Danube poursuivit sa retraite en direction de l’Alsace sans
     être autrement inquiétée et Jourdan écrivit dans les derniers jours de mars au Directoire,
     demandant à venir à Paris pour expliquer et justifier la manière dont il avait mené jusque-là
     la campagne. Il savait que ses ennemis, en particulier les directeurs Barras et Reubell,
     n’allaient pas manquer de chercher à l’accabler. Les arguments pour sa
     défense étaient nombreux. Dès le départ, il avait demandé soixante-dix mille hommes et on ne
     lui en avait accordé que quarante-cinq mille. De plus, ceux-ci étaient mal ou insuffisamment
     équipés. En quittant son quartier général le 3 avril, il confia le commandement de
     l’armée à titre provisoire à Ernouf, espérant être de retour sous quelques jours. En
     fait, ils n’auraient plus jamais l’occasion de collaborer. En chemin, il
     reçut un courrier qui le relevait de son commandement et confiait toutes ses troupes à Masséna.
     Ce dernier, qui en avait le plus grand besoin, se hâta de les incorporer dans
     l’armée d’Helvétie.
    À Paris, le gouvernement cherchait avant toute chose à trouver un bouc émissaire à qui faire
     supporter le poids de ce qu’il considérait comme une défaite. Avec impudence,
     Reubell souttit devant le Conseil des Anciens que : « On avait confié de
     grands moyens militaires et plus puissants que la République n’en avait jamais eus
     puisque les débris sont encore si imposants. »
    En d’autres termes, le Directoire souttit qu’il avait fourni à des
     généraux incapables ce qui aurait dû normalement leur permettre de remporter des
     victoires ! Il est difficile de faire preuve de plus de mauvaise foi. Jourdan,
     directement visé, devait s’en souvenir et le rappel de ce comportement des
     directeurs devait peser lourd sur sa prise de position le 18 Brumaire.
    Il était au demeurant

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