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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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que leur tante apaisât les craintes d’Eglé.
    Il parvint à Burgos assez rapidement le 7 septembre et ce fut pour y apprendre d’autres mauvaises nouvelles : les Français étaient bousculés partout. Aussitôt arrivé, Ney se vit confier une nouvelle fois le sixième corps, qui était réduit à un peu plus de huit mille hommes. Pour l’instant, il s’agissait de se maintenir et d’empêcher, jusqu’à l’arrivée de Napoléon et des renforts, ce pleutre de Joseph de filer sur la France.
    Les généraux français étaient décontenancés par cette nouvelle forme de guerre qui ne correspondait à rien de ce qu’ils avaient connu jusqu’à présent. Jomini lui-même, consulté par son chef, ne savait trop qu’en penser. Tout dans ce conflit était inhabituel, confessait-il. D’ailleurs, les relations entre les deux hommes se tendaient. Ney reprochait à Jomini de se comporter en perpétuel magister et le Suisse se plaignait de la lenteur de l’avancement. Il aurait bien voulu être promu général et ne voyait rien venir. Ney eut une vue assez nette des tribulations qui les attendaient, après une conversation avec Girardin, grand écuyer de Joseph : « Si les choses continuent ainsi qu’elles vont, nous aurons tous bientôt les oreilles (ici un mot plus cru) coupées. Je ne sais pas si vous tenez beaucoup aux vôtres, mais quant à moi je vous déclare que je veux conserver les miennes. La guerre qu’il faut faire en Espagne est une guerre de cannibales... »
    Il se montra fort mécontent lorsqu’il apprit qu’il devrait agir en subordonné de son camarade Lannes. Celui-ci estimait que, même avant l’arrivée de l’empereur, il fallait, face aux Espagnols, reprendre l’offensive. Il se heurta à Tudela à une de leurs armées commandée par Castaños et la mit en déroute. Elle battit en retraite par la vallée de l’Ebre. Ney, qui aurait dû prendre position pour lui barrer la route, s’était bien gardé de bouger, en prétextant la faiblesse de ses effectifs et l’absence d’instructions précises. En réalité, il se souciait peu de travailler à la gloire d’un autre maréchal. Il agira, hélas, trop souvent ainsi pendant son séjour en Espagne.
    Lorsqu’il l’apprit, Napoléon en fut irrité. Pour réparer sa bévue, et sur les conseils de Jomini, Ney se porta de lui-même en renfort auprès de Moncey qui assiégeait Saragosse. Là encore, il prétendit n’en faire qu’à sa tête et enlever un important ouvrage ennemi dans des conditions douteuses, sans même avoir pris la peine d’éclairer le terrain. Seul un ordre impératif de Moncey l’empêcha de commettre une nouvelle faute. Bientôt, du reste, l’empereur le rappela à Madrid que les Français venaient de réoccuper. Il quitta Saragosse sans laisser le moindre renfort à Moncey. Il n’était pas très fier de lui en rejoignant son maître et pourtant Napoléon ne lui en voulut pas et lui fit même bon accueil. Les troupes que l’empereur avait amenées, de vieux grognards de la Grande Armée, permirent de reconstituer intégralement, entre autres, le sixième corps avec ses divisionnaires habituels : Marchand, Mathieu, Dessolles et bien entendu Colbert à la tête de la cavalerie.
    *
    Napoléon, jugeant la situation grave, était entré en Espagne à la tête de cent soixante mille hommes de bonnes troupes, « pour remonter la machine ». Bousculant les Espagnols sur son passage, il était parvenu le 4 décembre à Madrid. Or depuis les premiers jours de novembre, une armée anglaise commandée par Sir John Moore, forte de vingt-cinq mille hommes et renforcée de contingents portugais, avait quitté Lisbonne et, avançant avec prudence, pénétré en Espagne. Elle y avait reçu l’appoint de quelques unités existantes ainsi que de la population et des guérillas qui se levaient un peu partout. Elle arriva jusqu’à Salamanque, où Moore apprit l’arrivée de Napoléon ainsi que l’importance des forces qui l’accompagnaient. Comprenant le grave danger que courait son armée, et sans tenir compte des objurgations de ses alliés qui le suppliaient de demeurer sur place, il amorça un mouvement de repli en direction de La Corogne, bon port qui servait déjà de point d’appui aux forces britanniques. Il y aurait dans cette grande rade, le cas échéant, des facilités pour rembarquer ses régiments.
    Napoléon séjourna à Madrid du 4 au 22 décembre 1808, le temps de remettre en place quelque chose qui

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