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Le marquis des Éperviers

Le marquis des Éperviers

Titel: Le marquis des Éperviers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Paul Desprat
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rétracter sous la pression de Rome et du roi.
    86 . La famille Arnauld dont plusieurs membres s’illustrèrent dans le jansénisme français de la première génération, en particulier à Port-Royal.
    87 . Premier garçon.
    88 . Commérages.
    89 . Rôle où l’acteur n’apparaît que dissimulé.
    90 . Fille de petite vertu.
    91 . Une maison cachée où l’on menait joyeuse vie.
    92 . Les fils et petits-fils de rois étaient fils et petits-fils de France, supérieurs par le rang et les prérogatives aux princes du sang qui commençaient aux arrière-petits-fils de rois. Ils avaient par exemple des gardes du corps, un premier écuyer, un premier aumônier, ils s’asseyaient devant les reines, toutes choses qui ne s’étendaient pas à leurs descendants.
    93 . Gabriel de la Reynie (1625-1709). Il a été jusqu’en 1697 le Lieutenant de police de Paris, poste que Louis XIV avait créé pour lui.
    94 . Jacques II Stuart (1633-1701). Détrôné en 1688, réfugié à Saint-Germain-en-Laye, où il mourut.
    95 . Ruban qu’on portait sur la chemise.
    96 . Le conducteur du cabriolet était monté en selle.
    97 . Henri de Cinq-Mars (1620-1642), jeune gentilhomme, favori de Louis XIII, qui conspira contre Richelieu et fut décapité.
    98 . Qui prêche le dimanche.
    99 . Justaucorps sans manches des mousquetaires.
    100 . De l’ancienne façon.

CHAPITRE DEUXIÈME
    Les garçons du Palais-Royal
    Les frères de Thésut occupaient dans les combles du Palais-Royal un vaste appartement plein d’escaliers et de recoins qui donnait, à l’est de la cour d’honneur, sur les toits de l’Académie Royale de musique. Des lucarnes ovales posées sur le plan du parquet, des verrières protéiformes ménagées dans la pente désordonnée des toits, y aspiraient de tous côtés et par brassées un jour doucettement bleuté par de délicates soieries brochées. Le mobilier, d’un raffinement extrême, s’agrémentait par endroits de quelques-unes de ces raretés que les amateurs reléguaient d’ordinaire sous la clef de leurs cabinets de curiosités. Les visiteurs se trouvaient ainsi cinglés dès l’entrée par le sourire moqueur d’un grand bouddha doré, puis écrasés dans le corridor qui s’ouvrait à la suite par l’aplomb d’un sarcophage de basalte momiphorme, présenté debout et ouvert pour laisser davantage admirer la délicatesse de ses hiéroglyphes gravés dans de profonds cartouches.
    Ces deux frères, plus inséparables que les doigts d’une même main, étaient, nous le savons déjà, bourguignons. Ils avaient depuis toujours lié leur fortune à celle de la Maison d’Orléans. L’abbé, le plus jeune, était célibataire par un devoir dont il s’accommodait sans accroc, oratorien, helléniste, l’un des plus fameux théologiens du Tiers-Parti – ce petit troupeau battu sur chaque flanc par les ouragans jésuites et jansénistes – en outre remarquable algébriste. L’autre, le chevalier, était resté garçon sans doute par difficulté de caractère mais plus encore à cause d’une misogynie native. Excellent soldat, affectant en permanence le ton grenadier, spécialiste des fortifications et des armes savantes 101 il avait assisté le défunt duc d’Orléans, frère du roi, dans presque toutes ses campagnes. Le nouveau duc, davantage encore que son père, n’ayant trouvé dans sa vaste clientèle ni plus attaché à sa maison, ni plus éclairé que ces deux-là, s’était entiché des Thésut. Il les consultait à tout propos, grimpait plusieurs fois la semaine dans leur grenier et les contraignait, malgré les infirmités dues à l’âge, à le suivre partout. Il se serait sans doute proprement cru perdu s’il les avait sus hors d’atteinte ne serait-ce que quelques heures.
    On accédait chez eux par un escalier étroit mais à deux volées qui débouchait dans le vestibule de l’Opéra et conduisait à l’étage aux derrières des appartements du prince dont les portes, comme pour tout fils de France, étaient flanquées au-dehors de gardes du corps et, au-dedans, de garçons bleus 102 . Un majordome portant l’épée gouvernait la petite maison des Thésut. Bourguignon et célibataire comme ses patrons, de leur âge et de leur village, il arborait une trogne marbrée par les excellents vins de sa province qu’ennoblissait une imposante binette 103 . Il accueillit Victor et son oncle dans un boudoir bas de plafond, garni à chaque angle d’écoinçons en bois de rose de la marque du

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