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Le médecin d'Ispahan

Le médecin d'Ispahan

Titel: Le médecin d'Ispahan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Noah Gordon
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commençait
à s'inquiéter quand elle revint enfin. Elle ne pouvait admettre la tromperie et
il s'efforça d'expliquer ce qui l'y avait obligé.
    « ...
Comme si Dieu m'avait dit : " J'ai laissé se glisser des erreurs
dans les affaires humaines et c'est à toi de les corriger...  "
    – C'est un
blasphème ! Tu prétends corriger les erreurs de Dieu ?
    – Non. Un bon
médecin n'est que Son instrument. »
    Elle hocha la
tête, semblant prête à le comprendre peut-être, sinon à l'envier.
    « Mais je
te partagerai toujours avec une maîtresse, dit-elle comme si son intuition lui
avait fait entrevoir Despina.
    – Je ne veux
que toi.
    – Ton travail
passera toujours avant tout. Pourtant je t'aime ainsi, Rob, et je veux être ta
femme. »
    Il la prit
dans ses bras.
    « Les
Cullen se marient à l'église, murmurât-elle contre son épaule.
    – Même si je
trouvais un prêtre en Perse, il n'unirait jamais une chrétienne à un juif. Nous
dirons que nous nous sommes mariés à Constantinople. Et nous régulariserons
cela plus tard, en Angleterre.
    – Mais en
attendant ?
    – Unissons nos
mains devant Dieu. »
    Il prit ses
mains dans les siennes, les yeux dans les yeux.
    « Mary
Cullen, je te prends pour épouse. Je promets de te chérir et de te protéger. Tu
as tout mon amour.
    – Robert
Jeremy Cole, je te prends pour époux, dit-elle d'une voix claire. Je promets
d'aller là où tu iras et de rechercher toujours ton bien. Je t'ai aimé dès que
je t'ai vu. »
     
    Il mit ses
bagages sur le cheval brun et elle monta le noir. Quand la route était facile,
ils partageaient la même monture, mais, la plupart du temps, il allait à pied.
Il respectait son silence et ne cherchait pas à la toucher, sensible à son
chagrin. Dans une clairière où ils campèrent la seconde nuit de leur voyage, il
l'entendit pleurer.
    « Si tu
veux aider Dieu et corriger les erreurs, pourquoi ne l'as-tu pas sauvé ?
    – Je n'en sais
pas assez. »
    Il la prit
dans ses bras, baisa son visage mouillé de larmes, puis sa bouche douce,
accueillante comme il se la rappelait. Il la caressa et ses mains, descendant
le long de son dos, la trouvèrent ardente et ouverte. Ils s'aimèrent
tendrement, avec délicatesse, bougeant à peine. Il retrouvait en elle tout ce
qu'il avait cherché et veillait à ce qu'elle prît son plaisir.
    Puis ils
parlèrent d'Ispahan, du Yehuddiyyeh et de la madrassa, d'Ibn Sina, de
l'hôpital. Elle l'interrogea sur ses amis, Mirdin le Juif et sa famille, le
musulman Karim et ses amours. Ils s'endormirent enlacés.
    Au point du
jour, Rob fut éveillé par des pas de chevaux sur la route, une toux et des
conversations de cavaliers : des soldats à la mine terrible, vêtus de
haillons sales et puants armés d'épées et d'arcs plus courts que les persans.
Il aurait suffi d'un regard à travers les buissons pour que la troupe
redoutable surprenne le voyageur dans la clairière et la femme endormie.
    Il venait de
reconnaître Hadad Khan, l'irascible ambassadeur qui avait fait scandale à la
cour d'Ala. C'étaient donc des Seldjoukides ! Et près de l'ambassadeur
chevauchait le mullah Musa Ibn Abbas, bras droit de l'imam Qandrasseh.
Suivaient encore six autres mullahs et quatre-vingt-seize soldats à cheval. Le
dernier passé, Rob respira enfin : ni son cheval ni celui de Mary
n'avaient trahi leur présence. Il éveilla sa femme d'un baiser et tous deux
repartirent sans perdre de temps.
    Il avait
désormais une bonne raison de se hâter.

50. LA COURSE

 
    « MARIÉ ?  »
dit Karim en riant, puis il demanda comment s'appelait la nouvelle épouse et si
elle était jolie.
    Mirdin, d'abord
heureux, sembla surpris qu'elle soit écossaise, donc européenne, et chrétienne.
Rob avait raconté rapidement leur rencontre dans la caravane, la maladie et la
mort de James Cullen.
    « Elle est
si belle ! dit-il à Karim. Viens donc en juger par toi-même. »
    Mais, comme il
se retournait pour convier Mirdin à venir aussi, il s'aperçut que son ami était
parti.
    Ce fut à
contrecœur qu'il se rendit au palais informer le chah de ce qu'il avait vu sur
la route ; sa loyauté était engagée et ne lui laissait pas le choix.
    « Quel est
ton message ? » demanda Khuff toujours bourru.
    Rob secoua la
tête sans répondre, et le capitaine des Portes, furieux, le fit attendre avant
d'aller annoncer le dhimmi. Ala sentait le vin, mais il écouta assez
attentivement.
    « On n'a
pas parlé d'attaques dans le

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