Le pays des grottes sacrées
maintenant.
— J’aimerais parfois que
nous n’ayons ni chevaux ni travois, dit Jondalar. Cela nous simplifierait la
tâche si nous n’avions à nous soucier que de ce que nous pouvons porter sur
notre dos. Tous nos amis et parents ne seraient pas là à nous demander si nous
pouvons prendre « juste » quelques-unes de leurs affaires… Ces
quelques affaires finissent par faire un lourd fardeau.
— Tu ne disposeras pas de
Whinney cette année ; dis-leur donc que tu n’as pas autant de place,
suggéra Ayla.
— Dis-leur tout simplement
non, Jondi, renchérit Jonayla. C’est ce que je réponds à tous ceux qui me
demandent.
— Bonne idée, Jonayla,
approuva Marthona, mais n’as-tu pas demandé à emporter quelques affaires de
Sethona ?
— Mais, grand-maman, c’est
ma proche cousine et ma meilleure amie ! s’insurgea Jonayla, indignée.
— Tout le monde dans la
Neuvième Caverne est devenu mon « meilleur ami » ou aimerait se
croire tel, dit Jondalar. Ce n’est pas facile de dire non. Il se peut qu’un
jour j’aie un service à demander à quelqu’un et il se souviendra de mon refus,
alors que tout ce qu’il voulait, c’était que quelques-unes de ses affaires
soient portées par l’un des chevaux.
— S’il s’agit de si peu de
chose, pourquoi ils ne les portent pas eux-mêmes ? fit remarquer Jonayla.
— Nous y voilà. Ce n’est pas
toujours si peu de chose. Il s’agit en général de ce qui est lourd et
volumineux, des affaires qu’ils n’emporteraient sans doute pas s’il leur
fallait les porter eux-mêmes, reconnut Jondalar.
Le lendemain matin, Ayla, montée
sur Whinney, accompagna la Neuvième Caverne sur un bout de chemin.
— Quand crois-tu pouvoir
nous rejoindre ? s’enquit Jondalar.
— Après le Long Jour d’Été,
mais je ne sais pas exactement quand. Je suis un peu préoccupée par Marthona.
Cela dépendra peut-être de son état et de qui est rentré pour l’aider. Quand
crois-tu que Willamar reviendra ?
— Ça dépend de l’endroit où
les gens ont décidé d’organiser leur Réunion d’Été, répondit Jondalar. Il n’a
pas fait beaucoup de longs trajets depuis ton Périple de Doniate, mais il en
projetait un plus long que d’habitude cette année. Il disait qu’il souhaitait
rendre visite au plus grand nombre de gens possible, tant les Zelandonii des
Cavernes les plus éloignées que d’autres. Plusieurs personnes l’ont accompagné
et il prévoyait d’en prendre quelques autres avec lui en cours de route.
Peut-être est-ce sa dernière longue tournée commerciale.
— C’est ce qu’il a dit, je
crois, quand il nous a accompagnés pendant mon Périple de Doniate.
— Cela fait un certain temps
qu’il le répète chaque année. Là, je crois qu’il s’est résolu à nommer un
nouveau Maître du Troc et il n’arrive pas à décider lequel de ses apprentis
choisir. Il va les observer au cours de cette tournée.
— Il devrait les nommer tous
les deux, dit Ayla. J’essaierai de venir pour une visite, mais je vais être
occupée. Je dois prendre des dispositions pour agrandir notre logis afin que
Marthona et Willamar puissent emménager avec nous à l’automne.
Elle se tourna vers sa fille et
l’embrassa.
— Sois gentille, Jonayla.
Écoute Jondalar et aide Proleva, recommanda-t-elle.
— Je le ferai, mère.
J’aurais aimé que tu viennes avec nous.
— Moi aussi, Jonayla. Tu vas
me manquer.
Ayla et Jondalar s’embrassèrent
et elle resta contre lui un moment.
— Toi aussi tu vas me
manquer, Jondalar. Même Rapide et Grise vont me manquer.
Elle donna une caresse d’adieu à
chaque cheval et lui enlaça l’encolure.
— Et je suis certaine qu’ils
vont manquer aussi à Whinney et à Loup.
Jonayla tapota Whinney et la
gratta à l’un de ses endroits favoris, puis elle se pencha et étreignit Loup.
L’animal frétilla de plaisir et lui lécha le visage.
— Pouvons-nous emmener Loup
avec nous, mère ? Il va tant me manquer ! demanda Jonayla, dans une
ultime tentative.
— En ce cas, c’est à moi
qu’il manquerait, Jonayla. Non, il est préférable qu’il reste là. Tu le
reverras plus tard dans l’été.
Jondalar souleva Jonayla de terre
et la hissa sur Grise. Elle comptait maintenant six ans et était capable de
monter seule sur le dos d’un cheval s’il y avait une grosse pierre ou une
souche d’arbre à proximité, mais dans le cas contraire il lui fallait toujours
de
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