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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Madame l’abbesse. Je les partage. Cependant, comme je vous l’ai expliqué, Sir Hugh, Mistleham n’est ni mon manoir ni l’endroit où je désire être. Je crois que je devrais être nommé à un bénéfice à Londres, peut-être être appelé à de hautes fonctions dans le service royal, alors si, comme Madame l’abbesse le prévoit, ce jour maudit arrive, elle aurait...
    — ... des amis à la Cour ? suggéra Corbett.
    — Précisément !
    — Sir Hugh, quand vous serez à Londres, quand cette affaire sera réglée, peut-être pourriez-vous évoquer les ambitions et les désirs secrets de Claypole devant Sa Majesté.
    — J’ai eu vent de cas semblables.
    Corbett ferma les yeux.
    — Je suis incapable de citer le chapitre et les lignes, mais le roi lui-même ne peut faire fi de la loi. Si Maître Claypole a des preuves attestant qu’il est l’héritier légitime de Lord Scrope, il n’y a pas grand-chose à faire.
    Il rouvrit les paupières et sourit.
    — Mais, bien entendu, vous voulez davantage, n’est-ce pas ?
    — En effet, Sir Hugh, je veux que mon frère vive, dit l’abbesse en avalant sa salive. Il faut qu’il vive. Je prie pour sa sécurité. J’aimerais, par votre intermédiaire, défier Claypole au sujet de ces ragots pendant que mon frère est encore de ce monde, pour établir ce qu’il en est vraiment de sa situation.
    — Bien sûr, commenta le magistrat à mi-voix. Je comprends à présent pourquoi vous vouliez me voir, Madame. Si Henry Claypole est convoqué devant le Conseil royal, qu’il prête un serment solennel, qu’on lui demande de produire les preuves dont il dispose alors que Lord Oliver est toujours de ce monde et sans héritier, votre frère peut alors réfuter ou appuyer ses revendications. Mais, Lord Scrope une fois trépassé, la vérité qu’il est le seul à connaître disparaît à jamais. Pourtant vous avez bien dû évoquer avec votre frère les dangers auxquels vous et Lady Hawisa seriez confrontées ?
    — Oui, mais il s’est contenté de me railler et a affirmé que le temps se chargerait de tout. Sir Hugh, je ne mets pas ma confiance dans le temps, mais en Dieu et en vous. Plus tôt cette affaire sera réglée, mieux cela vaudra.
    Le clerc vida sa coupe de vin et prit congé. Il se leva, s’inclina devant Dame Marguerite et Maître Benedict et s’en fut en fermant l’huis derrière lui. Il se trouvait en haut de l’escalier quand une silhouette sortit en catimini de l’embrasure d’une fenêtre. C’était si soudain, si inattendu, que Corbett recula en portant la main à son poignard.
    — Pax et bonum, Sir Hugh.
    Corbett se détendit.
    — Veuillez m’excuser, frère Gratian, dans la pénombre, à cet endroit et à cette heure, vous devriez vous montrer plus circonspect quand vous surgissez de l’ombre !
    — Je voulais vous entretenir, Sir Hugh. J’ai une faveur à vous demander. Vous en avez certainement fini ici ? Puis-je vous accompagner à Londres ?
    — Vous emporterez le Sanguis Christi ?
    — Certainement !
    — Pourquoi cette hâte, mon frère ? Vous n’avez donc pas cure de la vie spirituelle de votre maître ?
    — Sir Hugh, ce point, entre lui et moi, est couvert par le secret de la confession.
    — Je répondrai à votre question, mon frère, quand vous aurez répondu à la mienne.
    — C’est-à-dire ?
    — Les Frères du Libre Esprit représentaient-ils une telle menace pour notre sainte Mère l’Église et la paix du roi ?
    — J’ai dit la vérité, Sir Hugh.
    Ce dernier hocha la tête.
    — Que nenni, mon frère ! Je pense que personne ne l’a dite. Je vous souhaite une bonne nuit...
    Corbett était vigilant tandis que le père Thomas concluait la première messe par le dernier évangile, les quatorze premiers versets du prologue de Saint-Jean : «  In principio erat Verbum ― Au commencement était le Verbe. » Quand on en vint à la phrase : « Et le Verbe s’est fait chair », le magistrat, à l’unisson avec le petit groupe de fidèles présents dans la chapelle du manoir, s’agenouilla et déposa un baiser sur son pouce en signe de respect. Puis il se leva et embrassa les lieux du regard. Ranulf, Chanson, Lady Hawisa, Dame Marguerite et Maître Benedict étaient là, ainsi que les gens de la maisnie. Sans nul doute frère Gratian célébrait sa propre messe de l’aube dans sa chambre. Selon les confidences de Dame Marguerite avant l’office, Maître Benedict semblait avoir

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