Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
Wayne !
    Jamie, qui fixait la flamme de la chandelle, baissa les yeux vers moi.
    — Pardon ?
    — Non, ce n’est rien de grave. Une égratignure. Tu auras sans doute du mal à marcher pendant quelques jours mais notre héros survivra pour mener demain un nouveau combat.
    En fait, la balle lui était passée entre les jambes, creusant un profond sillon dans l’intérieur de sa cuisse près de l’artère fémorale et des testicules. Deux centimètres plus à droite, il était mort ; deux centimètres plus haut…
    — Tu ne m’es pas d’un grand réconfort, Sassenach .
    Toutefois, un soupçon de sourire traversa son regard.
    — Non, convins-je. Mais un petit peu quand même ?
    — Un petit peu, concéda-t-il.
    Il effleura mon visage d’une main froide et tremblante. De la cire chaude coula sur les phalanges de son autre main mais il ne parut pas le remarquer. Je lui repris doucement le bougeoir et le déposai sur une étagère.
    Le chagrin et la culpabilité qui émanaient de lui me parvenaient par vagues et je m’appliquai à les repousser. Je ne l’aurais pas aidé en cédant à mon tour à l’énormité de la situation. De fait, je ne savais pas quoi faire pour le réconforter.
    Il déclara d’une voix si faible que je l’entendis à peine :
    — Seigneur, pourquoi ne l’ai-je pas laissée prendre l’or ? Qu’est-ce que cela pouvait faire, après tout ?
    Il frappa son genou du poing.
    — Mais bon sang ! Pourquoi ne l’ai-je pas laissée faire ?
    Je posai une main sur son épaule.
    — Tu ne savais ni qui ils étaient ni ce qu’ils voulaient faire, répondis-je doucement. C’était un accident.
    Ses muscles étaient tendus, crispés par l’angoisse. Les miens aussi. Ma gorge était nouée par le déni. Non, ce ne peut pas être vrai, ce n’est pas arrivé… Mais j’avais un travail à faire. J’affronterais l’inévitable plus tard.
    Une main devant son visage, Jamie balançait lentement la tête d’avant en arrière. Nous n’échangeâmes plus un mot jusqu’à ce que j’eusse fini de nettoyer et de bander sa plaie. Puis il me demanda :
    — Tu peux faire quelque chose pour Ian ?
    Je me relevai. Il ôta sa main et me dévisagea, les traits tirés par la fatigue et le chagrin mais à nouveau calmes.
    — Il…
    Il déglutit et regarda la porte ouverte.
    — Il le prend très mal, Sassenach .
    Je lançai un coup d’œil vers la bouteille de whisky que j’avais apportée. Elle était aux trois quarts vide. Il suivit la direction de mon regard.
    — Ça ne lui suffira pas.
    — Alors bois-le.
    Il fit non de la tête mais je lui mis la bouteille dans la main et repliai ses doigts autour d’elle.
    — C’est un ordre. Tu es en état de choc.
    Il résista mais je tins bon, ma main fermement serrée autour de la sienne.
    — Jamie… Je sais. Je sais. Mais tu ne peux pas te laisser aller, pas maintenant.
    Il me dévisagea un moment, puis acquiesça et les muscles de son bras se relâchèrent. Il n’avait pas le choix. Mes doigts étaient raides, engourdis par l’eau et l’air glacés, mais néanmoins plus chauds que les siens. Je pris sa main libre dans les miennes et la pressai. Je fis de mon mieux pour sourire bien que mon expression me paraisse figée et forcée.
    — Tu sais, il y a une raison pour laquelle le héros ne meurt jamais. Dans la pire des situations, il faut bien que quelqu’un garde la tête froide pour prendre les décisions. Rentre te réchauffer dans la cabane.
    Je regardai le ciel où la neige tourbillonnait de plus belle.
    — Je vais… aller chercher Ian.

    Où pouvait-il être ? Avec ce temps, il n’avait pas pu aller bien loin. Compte tenu de son état d’esprit quand Jamie et lui étaient revenus avec le cadavre de Mme Bug, il aurait fort bien pu s’enfoncer dans la forêt sans se soucier d’où il allait ni de ce qui pourrait lui arriver… mais Rollo était avec lui. Jamais il n’entraînerait son chien dans un tel blizzard.
    Car c’était bien un blizzard qui s’annonçait. Je remontai péniblement la colline vers les dépendances en abritant ma lanterne sous un pan de ma cape. Je me demandai soudain si Arch Bug ne s’était pas réfugié dans la beurrerie ou le fumoir. Et… Oh, Seigneur ! Etait-il au courant ? Je m’arrêtai net, laissant les épais flocons se poser tel un voile sur ma tête et mes épaules.
    Encore sous le choc, je ne m’étais même pas demandé si Arch savait que sa femme était morte. Dès qu’il avait compris leur méprise,

Weitere Kostenlose Bücher