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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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source de tentations et de périls. Je n’ai pas pitié de vous ni de votre servante. Bonne nuit à tous.
    Nous regardâmes partir la petite flotte, qui incluait nos propres bateaux. Il nous faudrait dédommager Klara, de même que le propriétaire du chantier naval qui nous avait loué la seconde barque.
    — Bien, bien ! Qu’il aura l’air charmant avec ces peignes en écaille sur sa tête tonsurée ! dit Jenkinson avec entrain. Les barques ne manquent pas, le long de cette berge. Quand le guet sera passé, je tâcherai d’en emprunter deux. Mais pour l’heure, mieux vaut nous dissimuler. Venez ! Retournons dans l’entrepôt.
    Il nous conduisit à l’intérieur. Pour la seconde fois cette nuit-là, nous attendîmes en silence, masquant la lumière de nos lanternes derrière nos corps. Un des chiens sentit notre présence car, alors que les pas de son maître arrivaient à notre hauteur, nous entendîmes un grondement sourd, puis il vint renifler et gratter la porte. Mais nous l’avions bien verrouillée de notre côté. Le guet appuya sur la poignée, constata qu’elle résistait, et entraîna le chien en lui disant de laisser les rats tranquilles.
    Une fois sûrs qu’il était bien loin, nous sortîmes furtivement pour chercher d’autres bateaux. Nous trouvâmes ce qu’il nous fallait assez vite et revînmes en ramant à l’entrepôt.
    — Ma foi, ils ont mordu ! se réjouit Jenkinson. Par bonheur, l’attaque est survenue tout de suite. Attendre dans l’incertitude eût été fort déplaisant. Hâtons-nous.
    Je bâillais, soudain consciente de mon extrême fatigue. Il secoua la tête en me regardant.
    — Ressaisissez-vous, dame Blanchard. Pas question encore d’aller dormir. La nuit n’est pas finie !

CHAPITRE XVIII

Pêche au petit jour
     
    Peu avant l’aube, nous atteignîmes notre logis. Quand nous traînâmes nos fardeaux par la porte de derrière, nous trouvâmes la cuisine éclairée. La maisonnée entière, excepté Klara, nous attendait avec anxiété ; tous étaient habillés, mais Hélène et Jeanne avaient leur châle et leurs pantoufles.
    Ils s’assemblèrent autour de nous, s’exclamant à l’envi tandis que nous posions les sacs sur la table. Même William Harvey, pourtant si réservé, paraissait tout animé. Clarkson et Arnold se bousculaient dans leur impatience. Sur la requête de Jenkinson, Sweetapple m’aida à apporter un deuxième chargement pendant que le marchand et Longman remettaient les barques à l’eau. Blanchard tâta les contours durs et bosselés d’un des sacs, le soupesa et haussa les sourcils. Il eût regardé à l’intérieur si je ne l’en avais empêché. Il me considéra avec étonnement.
    — Que se passe-t-il ? Et puis-je savoir ce que sont devenus Jenkinson et son serviteur ?
    — Ils reviendront bientôt, assurai-je d’un air sombre.
    J’appréhendais ce qui allait suivre. Mais Jenkinson et moi avions discuté, sur le chemin du retour, et nous étions parvenus à une décision – désagréable, certes, mais nécessaire.
    — Le trésor reste dans les sacs jusqu’à ce que nous soyons tous là.
    Hélène poussa un cri de déception auquel les murmures des autres firent écho. Mon beau-père protesta avec contrariété :
    — Mais pourquoi ? C’est vous qui nous avez tous fait venir à Anvers pour le chercher. En quoi la présence de Jenkinson serait-elle requise ? Et où est-il, celui-là ?
    — Longman et lui restituent deux bateaux que nous avons empruntés. Nous avons perdu les nôtres à cause… d’un accident.
    Des exclamations horrifiées retentirent.
    — Madame, vous êtes-vous fait mal ? Et les autres ? s’enquit Sweetapple, atterré.
    — Dame Blanchard n’est même pas mouillée. Elle n’est pas tombée à l’eau, souligna Harvey, qui paraissait presque le regretter – contrairement aux autres, il ne s’était jamais adouci envers moi.
    — Non, convins-je. Je n’ai pas eu besoin de nager pour avoir la vie sauve. Ce n’était pas un accident de cette sorte.
    — De quelle sorte, alors ? s’impatienta mon beau-père. Que signifie tout cela ? Pourquoi tant de mystère, Ursula ? Je déteste la dissimulation.
    Le souvenir de sa feinte maladie resurgit dans mon esprit et, sans pouvoir m’en empêcher, je dis d’un ton acerbe :
    — Et moi donc !
    Il me fixa, surpris, et je pense qu’il s’apprêtait à me demander ce que je voulais dire, mais Hélène nous interrompit,

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