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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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qu’il contemplait avec satisfaction. Henri et lui étaient devenus bons amis et avaient beaucoup causé.
    — Votre tuteur a séjourné à Saint-Marc en venant ici, dit Henri à Hélène. Si j’avais su, je vous aurais laissée au couvent afin qu’il aille vous chercher là-bas. La région est encore assez calme. Vous seriez restée un peu plus longtemps chez les sœurs. Hélène, ajouta-t-il à notre intention, se languit de ses compagnes et de ses professeurs.
    — On m’a emmenée si subitement, dit la jeune fille d’un ton soumis, les yeux sur son assiette, que je n’ai pas eu le temps de dire adieu aux autres et à mon confesseur. J’aimerais les revoir, rien qu’une seule fois.
    — Nous y songerons, répondit mon beau-père, jovial. Mais espérons que vos pensées se tourneront bientôt dans une nouvelle direction ! Avant de partir pour l’Angleterre, nous nous rendrons à Paris, où Ursula, qui est une des dames d’honneur d’Élisabeth, doit transmettre les compliments de la reine à la cour de France. Nous profiterons de l’occasion pour vous présenter à la reine mère, Hélène.
    En l’observant, je me demandai s’il éprouvait de la compassion pour elle et ne la considérait pas seulement comme une source de profit. Sans doute. Comment rester de marbre, devant une orpheline que l’on allait arracher à tout ce qu’elle avait jamais connu ?
    — Vous aimerez voir Paris, n’est-ce pas ? dis-je à Hélène. Je suis moi-même impatiente de découvrir cette ville.
    Rien n’était plus vrai. Je brûlais de me débarrasser de cette missive.
    — Par bonheur, vous jouissez d’une protection diplomatique, dit Henri. Il y aura bientôt une guerre ouverte, j’en ai peur. Nous ne courons pas grand danger ici. Douceaix est facile à défendre. Mais nous vivons une triste époque. Je n’ai nul désir de prendre les armes contre mes voisins, pourtant il le faudra peut-être, à moins que les troubles ne s’apaisent. Mon frère cadet est déjà à Paris, où il a offert ses services à la régente pour soutenir les catholiques.
    Hélène releva la tête.
    — Comme je voudrais retourner à Saint-Marc et prononcer mes vœux ! Si l’abbaye était attaquée, je périrais avec joie pour ma foi.
    Henri et Marguerite parurent agacés ; de toute évidence, ils avaient déjà entendu ce discours et en étaient las. J’allais répliquer à Hélène qu’elle ne ressentirait aucune joie, le moment venu, quand Marguerite me devança :
    — Vous n’avez jamais affronté la mort en face, ma chère. Vous ne savez à quoi elle ressemble. On a pourvu à votre avenir avec sagesse. Si votre tuteur accepte que vous retourniez à Saint-Marc une dernière fois, tant mieux. Mais vous ne devriez pas ressasser le passé. Imaginez ce qui vous attend ! Une visite à la cour ! Et ensuite un voyage en mer ! Quelle aventure exaltante !
    Le regard de Luke croisa le mien et, l’espace d’un instant, au souvenir des horreurs de la traversée, nos esprits furent à l’unisson.
    — Puis, persévéra Marguerite, vous aurez un nouveau foyer, des noces à préparer et un fiancé que vous apprendrez à connaître. De riches promesses s’offrent à vous à un âge bien tendre. La vie vous emportera tel un tourbillon.
    — Oui, madame, répondit Hélène, les yeux baissés.
    Henri tenta d’éveiller son intérêt d’un ton enjoué :
    — Les Anglais sont de grands voyageurs et ont le sens du commerce. Je les admire pour cela. À l’heure actuelle, je crois qu’un marchand anglais s’efforce de conclure un traité avec le Schah, afin que les produits de Perse parviennent en Occident sans l’intermédiaire des Turcs ni de Venise. C’est bien cela, cousin Luke ? S’il réussit, alors les Anglais, et peut-être les Français, seront à même d’acheter des tapis et des brocarts à bien meilleur prix. Vous pourrez décorer votre demeure sans vider la bourse de votre époux, Hélène !
    — Loin de moi cette idée, opposa-t-elle d’un air grave. J’aimerais mieux garder les murs et les sols nus que d’agir ainsi. Je préfère la simplicité, de toute manière. Les sœurs disent que le luxe corrompt l’âme.
    — Quelle ineptie ! Les gens de qualité doivent mener un certain train de vie s’ils veulent être respectés, répliqua Marguerite. Les sœurs vous ont appris à lire, à écrire et à broder, mais vous devez aussi apprécier à leur juste valeur les meubles et les bibelots raffinés. Je

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