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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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Je ne savais comment subvenir à mes moyens et à ceux de ma petite fille, quand Sir William Cecil m’a offert un emploi. Il s’agissait d’enquêter pour son compte. J’ai accepté. Gresham le sait. Il se portera garant de mon honnêteté, comme il l’a fait de la vôtre.
    — Sir William Cecil ?…
    — Oui. Écoutez, nous n’allons pas passer la nuit sur ce ponton, ou quelqu’un alertera le guet. Venez !
    — Passez la première, dame Blanchard ! Longman, gardez les barques. Dieu tout-puissant ! Jamais, de ma vie, je ne me serais attendu à un tel spectacle ! Vous, une jeune femme respectable, vous avez des crochets dans votre poche ?
    — Oui. Ainsi qu’une dague. Brockley vit dans un état permanent de stupeur scandalisée.
    Je poussai la porte. Au-delà s’étendaient des ténèbres insondables. Espionne ou pas, je les trouvai effrayantes et me sentis soulagée d’avoir Jenkinson à mes côtés.
    — Mon travail me permet de payer ses gages, ajoutai-je sur un ton désinvolte, feignant le sang-froid, mais Brockley n’approuve pas le moins du monde ma façon de gagner ma vie. Où sont les choses dont nous avons besoin ? Les lanternes, le sac d’outils et le reste ?
    — Passez-les-nous, Longman. Mais soyez prudent. Restez dans la pénombre.
    Furtivement, il nous tendit le tout. Une des lanternes avait été allumée avant notre départ, et transportée au fond de la barque de Longman. S’en munissant, Jenkinson me précéda, intrépide, dans cette obscurité terrifiante, et je refermai la porte derrière nous. Il y avait des verrous à l’intérieur. Je les poussai avant que nous n’allumions toutes les lanternes à la flamme de la première.
    La lumière rassurante repoussa les ombres. Elle révélait un immense rez-de-chaussée, au plafond soutenu par quelques piliers de bois et aux murs de pierre. En face, il y avait une porte.
    — Celle-là donne sur la rue, murmurai-je.
    Jenkinson alla l’examiner. Elle était fermée de l’intérieur, par de lourds verrous.
    — Rien à craindre, dit-il, revenant vers moi. Nous avons eu de la chance. La dernière personne à sortir d’ici a dû passer par l’appontement. Nous aurions eu des problèmes si elle avait utilisé la porte de la rue et verrouillé celle par laquelle nous venons de passer. Tous les crochets du monde n’auraient pu nous faire entrer, alors. Ah ! Le lieu est utilisé, en effet, mais par bonheur il n’y a pas grand-chose.
    Il avait raison. Des rangées d’étagères s’alignaient le long d’un mur, avec, sur certaines, des balles de tissus. Toutefois, le plancher était dégagé.
    Le propriétaire avait dû relouer son entrepôt quand il avait appris la mort de Gerald, mais soit les affaires du repreneur n’étaient guère florissantes, soit il était entre deux arrivages.
    — Oui, nous avons eu de la chance, acquiesçai-je, ébranlée après coup à l’idée de ce qui aurait pu arriver. Si ces étagères étaient chargées de brocarts orientaux ou de diamants bruts, nous aurions été accueillis par une armée privée et une meute de chiens !
    — Où est-ce ? demanda Jenkinson.
    — Ici. À ce niveau, sous ces lames. Il faut que je retrouve la marque.
    Jenkinson scruta le plancher à l’aide de sa lanterne.
    — Quelle sorte de marque était-ce ?
    — Eh bien, il n’a pas dessiné une croix sur le sol, avec l’inscription « Trésor » ! répondis-je, m’efforçant de plaisanter. C’était très petit, et pas tout à fait au milieu de la pièce. Voyons voir.
    Saisissant une lanterne, je me mis à aller et venir, en me penchant. J’avais regardé Gerald tracer cette marque, pendant qu’il me décrivait ce qu’il faisait :
    — Je grave un triangle de la pointe de ma dague. Il ne mesure pas plus d’un pouce et n’éveillera pas la curiosité si on le découvre. Dans le commerce du bois, les planches sont marquées pour toutes sortes de raisons – pour identifier l’acheteur lorsqu’il laisse sa marchandise à sécher, voire pour tendre un piège quand on soupçonne quelqu’un de vol. Si la planche disparaît, on fouille chez le suspect et la marque permet de le confondre.
    Mais si la marque avait disparu ? Si une partie du plancher avait pourri, et avait été remplacée ?
    Non. Aucune des lames n’était neuve, et les têtes de clous étaient rouillées. Levant la lanterne, je constatai que j’avais trop avancé vers le mur du fond. Je revins sur mes pas, puis me rappelai

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