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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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prête, mais pour le coup
il était subjugué par le désir de le posséder. Une servante entra avec un
pichet, il la congédia d’un geste. Je remarquai qu’elle était rousse.
    — Tu as fait faire ce plat… dit-il, sceptique.
    — À Dyflin.
    — Est-ce là que tu es allé avec le navire du roi ?
demanda le prêtre qui était déjà intervenu.
    — Nous patrouillions la côte, rien de plus.
    — La valeur de ce plat… commença Alewold.
    — Est bien supérieure à la dette dont a hérité Mildrith.
    Ce n’était probablement pas le cas, mais je n’étais pas loin
et je voyais bien qu’Alewold s’en moquait. J’allais obtenir ce que je voulais.
    La dette fut levée. J’insistai pour que ce fût consigné par
trois fois, et je les surpris en lisant le document et en découvrant que le
premier parchemin ne mentionnait pas que l’Église renonçait à ses droits sur
mes futures récoltes. Cela fut corrigé, et je laissai une copie à l’évêque en
prenant les deux autres.
    — Tu ne seras point inculpé pour dette, dit l’évêque en
apposant son cachet dans la cire. Mais il reste la question du wergild d’Oswald.
    — J’ai foi en votre bon et sage jugement, évêque, répondis-je.
(J’ouvris ma bourse et en tirai un petit lingot d’or tout en lui laissant voir
que j’en possédais encore plus, et le déposai sur le plat.) Oswald était un
voleur.
    — Sa famille fera serment qu’il ne l’était point.
    — Et j’appellerai des hommes pour jurer qu’il l’était.
    Les procès s’appuyaient beaucoup sur les serments, mais les
deux parties amenaient autant de menteurs qu’elles le pouvaient et le jugement
était généralement en faveur des plus doués ou, si les deux parties étaient
tout aussi convaincantes, à celle qui avait la sympathie de l’assistance. Mieux
valait, bien sûr, avoir la sympathie du juge. La famille d’Oswald avait de
nombreux soutiens à Exanceaster, mais l’or est le meilleur argument devant une
cour de justice.
    Et j’avais raison. Au grand étonnement de Mildrith, la dette
fut payée et la famille d’Oswald se vit refuser les deux cents shillings de wergild. Je ne pris pas la peine de me rendre au tribunal, me reposant sur
le pouvoir persuasif de l’or. Comme prévu, l’évêque repoussa péremptoirement la
demande, disant qu’il était de notoriété publique qu’Oswald était un voleur. Gagner
ne me rendit pas plus populaire. Pour ceux qui vivaient dans la vallée de l’Uisc,
j’étais un intrus de Northumbrie et, pire, connu comme païen. Mais personne n’osa
m’affronter, car je n’allais nulle part hors de mes terres sans mes hommes, et
mes hommes ne se séparaient jamais de leurs épées.
    La récolte était engrangée. Le temps était venu pour les
Danes d’attaquer, quand ils seraient sûrs de trouver des vivres pour leurs
armées. Pourtant, ni Guthrum ni Svein ne franchirent la frontière. L’hiver vint
à leur place, et pour nous le moment d’abattre le bétail, saler la viande, tanner
les peaux et faire de la gelée de pieds de veau. Je guettai les cloches : si
elles sonnaient à une heure inhabituelle, cela aurait signalé la venue des
Danes. Elles ne retentirent point.
    Mildrith priait pour que la paix continue et moi, jeune et
plein d’ennui, je priais pour le contraire. Elle priait le dieu chrétien, moi j’emmenais
Iseult dans la forêt faire un sacrifice à Hoder, Odin et Thor. Tous écoutaient,
car dans les ténèbres sous l’arbre du gibet, là où les trois vieilles femmes
filent notre existence, un fil rouge se mêla à ceux de ma vie. La destinée est
tout, et juste après Yule, les fileuses envoyèrent à Oxton un messager royal
qui m’apportait une convocation. Il sembla possible que les rêves d’Iseult
fussent justes et qu’Alfred me donne du pouvoir, car j’étais mandé auprès de
lui à Cippanhamm. J’étais sommé au witan.

5
    Mildrith fut tout excitée par les convocations. Le witan conseillait le roi, et son père n’avait jamais été assez riche ou important
pour y être mandé. Elle fut transportée que le roi y requière ma présence. Le witanegemot, comme on appelait cette assemblée, se déroulait toujours à la
Saint-Étienne, le lendemain de Noël, mais il m’était ordonné d’y être le
douzième jour de Noël. Cela donna le temps à Mildrith de me laver quelques
vêtements. Il fallait les bouillir, les frotter, sécher et brosser. Trois
femmes s’en chargèrent durant trois jours

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