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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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plus à l’aise pour repérer les lieux que je m’apprête à y faire une entrée fracassante.
    — Fracassante ? soupira-t-il, dépassé par les événements. On aura tout vu. Tu deviens vraiment insupportable, Caroline Grey.
    — Disons que nous formons une bonne équipe, reconnut-elle en guise d’aveu. Ah ! J’oubliais un détail, la touche finale !
    Elle lui enleva son chapeau, prit dans sa poche une petite boîte ronde et un peigne et entreprit de lui lisser les cheveux en les tirant en arrière, après les avoir enduits d’une sorte de pommade grasse et odorante.
    — Tu as l’air moins méchant, et le chapeau tiendra mieux, dit-elle, sans tenir compte de ses grimaces de dégoût. Quel était ton plan, avant que je n’arrive ?
    Logan s’abstint de commenter ce qui ressemblait fort à une provocation.
    — Pour l’instant, je me préoccupe surtout de Holt. J’ai de bonnes raisons de penser qu’il nous a précédés jusqu’ici, mais il est trop connu des clients du saloon pour y être entré.
    Quand il lui eut expliqué la signification du ruban jaune, Caroline s’inquiéta de l’autre aspect des opérations.
    — Et les Plunkett ?
    — J’ai bien l’intention d’agir légalement, y compris de riposter en cas de menace. Mais je tiens surtout à ce que nous rentrions tranquillement à Artesia le plus vite possible.
    — Je n’en attendais pas moins de toi !
    Pour le récompenser, elle lui posa un petit baiser sur les lèvres et fit un pas en arrière.
    Ce retrait faisait figure de défi. Logan le releva avec fougue en l’attirant contre son torse pour l’embrasser sauvagement.
    — Quand nous en aurons fini avec cette affaire, proposa-t-il après avoir repris son souffle, nous pourrions trouver un moment de solitude, toi et moi. Qu’en penses-tu ?
    — J’en rêve !
    — Nous voilà d’accord, pour une fois !
    Dix minutes plus tard, Caroline, plus aguichante que jamais, poussait la porte du saloon de la Cité du Diable, dont Logan, tout en noir, retenait les deux battants pour s’y introduire après elle. Les deux mains jointes devant elle, le regard tourné vers le ciel et les traits tirés par une insupportable angoisse, elle déclama les premiers mots de son texte.
    — Ben Whitaker est mon père, et je…
    Elle n’en dit pas davantage. Un inconnu d’une trentaine d’années bondit de son siège, se rua sur elle pour la prendre par la taille et lui baiser la bouche avec fougue.
    — Enfin toi, ma chérie ! Enfin toi ! s’exclama-t-il en la tenant à demi renversée, je t’attends depuis si longtemps !
    Il lui donna un autre baiser, moins appuyé cette fois, en prenant un peu de recul pour la contempler tout entière. Il riait gaiement.
    Logan avait envie de le tuer.
    Un peu étourdie par cet accueil, Caroline ne reprit ses esprits qu’au moment où l’inconnu, effectuant un troisième assaut, revint sur elle pour lui murmurer à l’oreille des mots doux.
    — Driscoll m’envoie, Holt Driscoll.
    — Oh ! gémit-elle en se pâmant presque, pour l’édification des spectateurs qui n’avaient comme prévu d’yeux que pour elle.
    Toutes les conversations s’étaient interrompues à son entrée, en même temps que la musique.
    Blême sous son chapeau et dans son habit noir, Logan était le seul à ne pas apprécier la démonstration. Il foudroyait l’inconnu d’un regard furibond, sans pour autant lui faire perdre sa bonne humeur.
    — Thurgood ! Ce bon vieux Thurgood ! s’exclama le bellâtre. Je ne m’ennuyais pas de toi, mais je suis bien content de te voir, Thurgood !
    Logan songea que le ranger aurait pu s’abstenir de prononcer trois fois le nom qu’il devait porter. Une seule aurait suffi. Il connaissait depuis longtemps ce nom de code.
    — Il faut que j’aille saluer mon père, dit Caroline en parlant assez fort pour que tout le monde l’entende. Et embrasser mon fils, s’il est arrivé. Il s’appelle William.
    Tous les regards convergèrent en direction d’une table, dans un coin sombre. Caroline crut défaillir en apercevant le visage de l’homme que tous regardaient avec insistance. Ace Plunkett était le sosie de son frère, à cette différence près qu’il semblait porter son âme sur son visage. Sa moustache pendait, et ses cheveux châtains étaient en désordre.
    Alerté peut-être par le silence, il leva les yeux de sa chope de bière. Caroline frémit sous son regard, à la fois cruel et désespéré sous ses

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