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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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noir et je n’ai pas vu sa figure, sous son chapeau. Mais il ne doit pas y avoir beaucoup de jeunes gens, dans le secteur ?
    — J’en connais un, dit Fanny, un cow-boy qui vient d’un ranch. Il vend des peaux de serpent, et il accompagnait Ben un peu partout.
    — Est-ce qu’il cherchait de l’or, avec lui ? Si c’est le cas, j’aimerais bien l’interviewer, lui aussi.
    La main de Fanny s’abattit sur son avant-bras.
    — Vous êtes au courant, pour l’or ?
    — C’est surtout Suzanne Whitaker qui m’en parlait, madame. Je me souviens, l’an dernier, à la Noël, elle s’était mis en tête de faire le voyage jusqu’ici, avec son espèce de rébus. Elle n’en a pas eu le temps… Mlle Caroline s’impatiente. Voulez-vous que je vous montre l’endroit où j’ai cru voir votre fils, mademoiselle ? S’il est là, il vous répondra peut-être à vous. Moi, il m’a toujours détesté.
    — Excusez-moi, madame, dit Caroline. Je vais aller voir, en effet. On ne sait jamais…
    — Bien sûr, bien sûr, s’empressa Fanny, et puis il se fait tard. Avez-vous prévu votre hébergement ?
    — J’ai loué la maison des Jones, répondit Tom Wilkerson, l’air avantageux.
    Fanny lui sourit d’un air complice.
    — Venez donc prendre le petit déjeuner avec moi, disons…vers 8 heures ? On voit si peu de personnes convenables, par ici !
    Logan ne voulut pas laisser passer l’occasion qu’elle lui offrait.
    — Je ne réponds pas de leur exactitude, dit-il au risque de passer pour insolent, mais je m’engage à ne pas vous faire attendre, si cela ne vous ennuie pas.
    — Où avais-je la tête ! dit Fanny. Cela ne m’ennuie pas du tout, monsieur Thurgood.
    Elle lui effleura le bras, battit des cils et fit la moue pour mettre en valeur ses lèvres fardées.
    — La maison des Jones est plus petite et moins confortable que la mienne, ajouta-t-elle. Il ne me déplairait pas de vous offrir… l’hospitalité.
    Pris de court, Logan eut beaucoup de mal à dissimuler un début d’affolement. Comment échapper au piège sans se montrer désagréable ? Tout à l’heure si satisfait de lui-même, il ne trouvait à présent plus ses mots. Il fallut que Caroline vienne à son aide. Riant franchement de son embarras, elle le prit gentiment par le bras.
    — Ne faites pas cette tête, Thurgood, je suis là pour vous protéger. Dans son genre, il n’est pas mal, mais ne comptez pas sur lui, madame Plunkett. Il ne s’intéresse qu’aux messieurs. En caleçon rose, il est irrésistible, paraît-il.
    Wilkerson, qui décidément ne craignait rien, eut l’audace de rire avec elle. Fanny se contenta de hausser les épaules.
    ***
    Lorsque le lendemain à 8 heures précises, Logan se présenta chez Fanny Plunkett, il eut la surprise de voir Ace lui ouvrir la porte.
    — Maman m’a dit de vous faire des excuses, alors je vous fais mes excuses, dit le frère de Deuce. A vous et aux deux autres. Ma chope, je n’aurais pas dû la lancer.
    Logan, dont Caroline venait de parfaire le déguisement, se fit modeste et timide, comme il convenait à son personnage.
    — N’en parlons plus, dit-il. A vrai dire, votre déception se comprend aisément. Maintenant que mon patron…
    — Ne perdez pas votre temps, Thurgood ! cria Fanny de l’intérieur. Entrez. Vous êtes seul ? Tant mieux !
    Dans la salle à manger étonnamment bien tenue, celle que l’on avait longtemps appelé « la reine des hors-la-loi » semblait trôner en effet. Le service de porcelaine disposé devant elle n’aurait pas déparé chez les MacBride, elle disposait d’un fauteuil à haut dossier, et le mépris dans lequel elle tenait sans aucun doute un porteur de lingerie rose la dispensait de se livrer aux amabilités d’usage.
    — Asseyez-vous, dit-elle. Vous parliez à mon fils de Ben Whitaker ?
    — Ma position est assez délicate, dit Logan, les yeux baissés. Mlle Caroline va devenir mon patron, et je ne voudrais pas…
    — Videz votre sac, Thurgood, et dites-moi tout. Vous ne voulez pas obéir à une femme ?
    — Ce n’est pas cela, madame. Il se trouve seulement que le vieux Ben, pour m’aider dans mon travail de biographe, me faisait des confidences, voyez-vous. Comme il voulait que mon livre paraisse après sa mort, il ne craignait pas les représailles. Et puis…
    — Et puis quoi ?
    — J’en ai trop dit, peut-être…
    — Vous pouvez me faire confiance, mon garçon, et mon fils n’oserait jamais

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