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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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là-dedans et les vieux font
pitié.
     
    Laurette n'avait
rien ajouté, prisonnière de ses propres peurs. Cependant, ce matin-là, elle
avait conseillé à son mari d'aller se coucher à son retour du travail. Elle se
chargerait d'aller accueillir sa mère dont l'arrivée à l'hospice était prévue
pour dix heures.
     
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    - Je connais
Rosaire et ta soeur, lui avait-elle dit. Ils vont être pressés de s'en
retourner chez eux. Ils vont la laisser là comme un paquet. Je vais y aller
pour être sûre que tout est correct et qu'elle est pas trop perdue.
     
    Laurette n'avait
pas revu sa belle-mère depuis sa visite à l'hôpital, deux semaines auparavant.
Elle ignorait dans quel état elle allait la retrouver.
    Quelques minutes
avant dix heures, elle endossa son épais manteau d'hiver, chaussa ses bottes et
se rendit à l'hospice de la rue Dufresne. Avant d'emprunter l'escalier qui
menait à l'entrée, elle jeta un coup d'oeil à la petite rue Champagne qui
s'ouvrait juste devant. Avec un serrement de coeur, elle aperçut la porte de
l'appartement où elle avait vécu toute son enfance.
     
    La religieuse en
poste à la réception lui refusa la permission de monter à la chambre de Lucille
Morin. Elle l'invita à attendre son arrivée dans le couloir. Heureusement,
Laurette n'eut pas à attendre très longtemps. Quelques minutes plus tard, elle
vit sa belle-mère entrer dans l'immeuble en compagnie de Colombe et de Rosaire
Nadeau. Ce dernier portait la petite valise de la nouvelle pensionnaire de
l'hospice Gamelin.
     
    - Bonjour,
Laurette, la salua la mère de son mari.
     
    Vous êtes bien
gentille d'être venue me voir.
     
    - Bonjour, madame
Morin. Je vois que vous allez pas mal mieux.
     
    - Ils m'ont bien
soignée, se contenta de dire la vieille dame. Mais qu'est-ce que je viens faire
ici? demanda-t-elle en se tournant vers Colombe.
     
    - Je vous l'ai
dit tout à l'heure, m'man. Vous allez être ici juste quelques jours pour votre
convalescence. Rosaire et moi, on s'en va dans le Nord pour une semaine et on
peut pas vous laisser toute seule à la maison après votre pneumonie.
     
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    - J'aurais pu
aller rester chez Gérard.
     
    - Ben non, madame
Morin, intervint Laurette. Vous savez comme moi que chez nous, on gèle ben trop
en hiver.
     
    Des plans pour
que vous retombiez malade.
     
    Laurette venait
soudain de se rendre compte que sa belle-mère était beaucoup moins sénile que
ne l'avaient laissé croire Colombe et son mari. Elle se promit sur le-
    champ de tirer
les choses au clair avant leur départ.
     
    Même si la
nouvelle pensionnaire de l'hospice Gamelin était assez récalcitrante, ils
montèrent tout de même à l'étage en empruntant un vieil ascenseur poussif. Une
religieuse très aimable les accueillit au deuxième et leur indiqua la chambre
que Lucille Morin devait occuper.
     
    - Vos affaires
ont déjà été placées, madame Morin, précisa-t-elle avec un sourire. Essayez de
pas trop déranger madame Provencher. C'est la dame qui va partager votre
chambre avec vous.
     
    - Comment ça?
protesta Lucille en se tournant vers les siens. Il y a quelqu'un dans ma
chambre?
     
    - Oui, m'man, fit
Colombe. Il y avait pas de chambre privée libre.
     
    Ils entrèrent
tous les quatre dans la petite chambre dotée de deux lits étroits, de deux
tables de nuit et de deux chaises berçantes. La pièce était éclairée par une
haute fenêtre à guillotine au-dessous de laquelle un antique calorifère
maintenait dans la pièce une chaleur suffocante.
     
    Une vieille dame
toute chenue était assise près de la fenêtre, occupée à tricoter.
     
    Après de rapides
présentations, Colombe et Laurette virent à installer Lucille le plus
confortablement possible.
     
    - Il faudrait ben
y aller, nous autres, fit Rosaire qui n'avait pas retiré son lourd manteau de
chat sauvage, même s'il faisait une chaleur d'étuve dans la chambre. Il faut
que j'aille au garage.
     
    451
    Comme si elle
n'attendait que ce signal, sa femme s'empara de son manteau, déposé un instant
plus tôt au pied du lit de sa mère, et l'endossa.
     
    - Quand est-ce
que vous allez venir me chercher?
     
    demanda Lucille
Morin, alarmée de les voir s'apprêter à partir.
     
    - Aussitôt que le
docteur va dire que vous êtes prête à revenir à la maison, madame Morin,
répondit son gendre.
     
    - Ça devrait pas
prendre plus qu'une semaine, m'man, voulut la réconforter sa fille en
l'embrassant sur une joue.
     
    - Vous

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