Le retour

pas mal ennuyant.
     
    - Et Richard.
     
    - Il m'a dit
qu'il avait mangé ici avec Jean-Louis. Bon.
     
    Moi, je m'en vais
me coucher. Je suis fatigué.
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    Sur ce, Gilles se
leva et prit la direction de sa chambre à coucher. Denise pénétra à son tour
dans sa chambre et se prépara pour la nuit. Elle était tellement euphorique
qu'elle décida d'attendre le retour de ses parents pour leur apprendre la
demande en mariage de Pierre.
     
    Elle n'eut pas à
attendre très longtemps. Quelques minutes plus tard, Laurette et Gérard
rentrèrent à la maison en compagnie de Carole.
     
    - C'est effrayant
de geler comme ça! dit la mère de famille en se penchant pour retirer ses
bottes. T'aurais dû accepter qu'Armand vienne nous reconduire dans son char.
     
    - Voyons,
Laurette. Il était déjà poigné pour ramener Marie-Ange, Bernard et leur petit
chez eux.
     
    - Ouais. On sait
ben. Maudit que je suis fatiguée d'entendre parler de ce petit-là! fit Laurette
après avoir suspendu son manteau derrière la porte d'entrée. Il y a pas eu
moyen de parler d'autre chose de toute la soirée avec Marie-Ange. Il serait en
or massif, cet enfant-là, que ce serait pas pire.
     
    Pendant que
Gérard ajoutait du charbon dans la fournaise, Laurette se dirigea vers la
cuisine pour vérifier si tout était en ordre. Il n'y avait pas de vaisselle
sale qui traînait dans le lavabo. Par contre, les lumières de l'arbre de Noël
étaient demeurées allumées.
     
    - Regarde mes
grands sans-desseins, dit-elle à son mari qui venait de la rejoindre dans la
pièce. L'arbre est resté allumé. Des plans pour sacrer le feu dans la maison.
     
    - On vient juste
d'arriver, m'man, fit Denise en sortant de la chambre. Moi, je suis pas encore
couchée. Je m'en venais l'éteindre.
     
    - Laisse faire.
Je viens de l'éteindre, dit sa mère en allumant sa dernière cigarette de la
journée.
     
    Gérard l'imita et
s'assit dans sa chaise berçante.
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    - Il est presque
minuit, fit-il remarquer.
     
    - Dépêche-toi
d'aller te coucher, Carole, ordonna Laurette en se tournant vers l'adolescente
qui n'avait pas l'air très pressée d'entrer dans sa chambre. Et toi, Denise,
comment c'était chez l'oncle de Pierre?
     
    - C'est du monde
ben fin, m'man, dit la jeune fille, enthousiaste. La maison était pleine. On a
chanté et joué aux cartes. La tante de Pierre avait préparé tout un souper.
     
    C'était presque
aussi bon que votre réveillon.
     
    Un sourire de
contentement illumina la figure de Laurette durant un bref moment.
     
    - Savez-vous ce
que Pierre m'a demandé tout à l'heure en me ramenant à la maison? fît Denise,
excitée.
     
    - Non.
     
    - Il m'a demandé
si je voulais me fiancer avec lui à Pâques. On pourrait se marier l'été
prochain.
     
    - Qu'est-ce que
tu lui as répondu?
     
    - J'ai dit oui,
ben sûn Le visage de Gérard prit une expression contrariée que sa fille remarqua.
     
    - Qu'est-ce qu'il
y a, p'pa? demanda-t-elle.
     
    - Il y a que
c'est pas comme ça que les choses doivent se faire, répliqua sèchement son
père. C'est à moi que ton Pierre doit faire la grande demande, pas à toi.
     
    - Il le sait,
p'pa, répliqua la jeune fille. Il m'a pas demandé en mariage, non plus. Il m'a
juste demandé ce que j'en pensais avant de vous faire la grande demande.
     
    - Ah bon! Et il a
l'intention de la faire quand, cette demande-là? demanda Gérard, radouci.
     
    - A la
Saint-Valentin.
     
    - Comme ça, il a
encore le temps de changer vingt fois d'idée d'ici ce temps-là, répliqua son
père pour plaisanter.
     
    - P'pa! s'exclama
Denise, peinée.
     
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    - Ben non. Je
faisais une farce. Ta mère et moi, on sait que ton Pierre va te faire un bon mari.
C'est sûr que je lui dirai pas non quand il va venir me voir pour te demander
en mariage.
     
    - Merci, p'pa,
fit Denise en allant déposer un baiser sur une joue de son père.
     
    Chapitre 21
    Une malchance
Durant la première semaine de janvier, d'abondantes chutes de neige alternèrent
avec des froids sibériens. Les efforts conjugués du poêle à huile et de la
fournaise au charbon ne parvenaient pas à réchauffer convenablement
l'appartement des Morin. De la glace se formait sur les plinthes de la cuisine et
des chambres à coucher et on grelottait quand on s'éloignait un peu trop des
deux sources de chaleur de la maison. Le calfeutrage autour des fenêtres et des
portes semblait totalement inefficace pour retenir la chaleur à l'intérieur.
     
    - Verrat!