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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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Le
Québec avait un urgent besoin de changement.
     
    - Lapalme a
oublié l'exécution de Coffin au mois de février. Il pourrait même lui mettre ça
sur le dos, un coup parti, ajouta-t-il, sarcastique, en se tournant vers
Laurette.
     
    Sa femme ne
répondit rien. Il la sentait à bout de nerfs et impatiente de le voir trouver
enfin un emploi. Elle ne disait rien et ne se plaignait pas, mais il savait
qu'elle mourait d'envie d'abandonner son travail chez Viau pour rentrer à la
maison et s'occuper de son foyer.
     
    Gérard cessa
d'écouter cet exposé partisan pour revenir à ses propres préoccupations:
trouver un emploi. Chaque jour, depuis près de deux semaines, de neuf heures le
matin à quatre heures l'après-midi, il s'était présenté dans des entreprises
pour poser sa candidature. Même s'il était prêt à accepter n'importe quoi, on
lui avait répondu partout qu'on n'engageait pas. Non seulement le découragement
le gagnait-il peu à peu, mais il était évident que sa femme commençait à perdre
confiance en lui.
     
    Chapitre 10
    La campagne
électorale
    Le lendemain
soir, Richard rentra très tôt de son travail à l'Impérial Tobacco. Le ciel
était gris et l'air chargé d'une humidité collante. A son entrée dans la
maison, Carole venait à peine de terminer d'éplucher les pommes de terre.
     
    - Gilles vient
juste de partir pour aller travailler, dit-
    elle à son frère
qui venait de déposer sur la table la somme représentant le coût de sa pension
hebdomadaire. P'pa fait un peu de ménage dans le hangar. Les autres sont pas
encore arrivés de travailler.
     
    - On est
vendredi. Je laisse ma pension sur la table. Tu la donneras à m'man quand elle
arrivera. Moi, je me fais juste deux sandwichs avant d'aller travailler,
prévint-il sa jeune soeur en se dirigeant vers le garde-manger pour y prendre
le pain. J'ai pas le temps d'attendre le souper.
     
    L'adolescent
mangea rapidement et but un verre de cola avant de dire à sa soeur:
     
    - Tu diras à
m'man que je suis parti travailler. Je sais pas à quelle heure je vais revenir.
     
    Sur ce, Richard
quitta la maison. Il salua de la main deux de ses copains en train de siroter
un Coke, appuyés contre là vitrine du restaurant Paré et se dépêcha de remonter
la rue Archambault jusqu'à la rue Morin. Il lui fallut moins de cinq minutes
pour arriver devant la porte de la
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    permanence du
parti libéral installée dans une boutique désaffectée de la rue
Sainte-Catherine, voisine de la buanderie tenue par un couple de Chinois. Les
vitrines poussiéreuses du local avaient été tapissées de photos d'Yvon Dupuis,
le candidat libéral du comté. A la vérité, le quinquagénaire à la figure
poupine et souriante avait l'air aussi franc qu'un vendeur d'automobiles
usagées.
     
    Richard poussa la
porte et se retrouva dans une grande pièce meublée sommairement de quelques
bureaux et d'une vingtaine de chaises. Des boîtes étaient empilées contre l'un
des murs. Richard aperçut Paul Jutras en conversation avec un homme de taille
moyenne aux manches de chemise retroussées qui lui parlait sans prendre la peine
de retirer la cigarette allumée qui pendait à ses lèvres. L'adolescent
s'approcha.
     
    - Bon. Morin est
arrivé, monsieur Meloche, annonça Paul Jutras en montrant son collègue de
travail à celui qui semblait le responsable du bureau.
     
    - Parfait, fit
l'homme en ouvrant l'une des caisses empilées contre le mur. Vous deux, votre
job, à soir, c'est d'aller poser des affiches partout où vous pourrez sur
Sainte-Catherine. Séparez-vous l'ouvrage comme vous voudrez. Remplissez-vous
les poches de petits clous. Il y en a une pleine boîte dans le coin. Prenez un
marteau et une bonne pile d'affiches et allez-y.
     
    - C'est tout?
demanda Paul Jutras, un jeune homme de dix-huit ans à l'air déluré.
     
    - Posez pas les
affiches trop haut ou trop bas, recommanda
    Meloche. Si elles
sont trop hautes, les gens les remarqueront pas. Si elles sont trop basses, les
enfants vont les arracher.
     
    - OK, monsieur
Meloche.
     
    - Si vous avez la
chance d'en clouer une couple sur la face de Charbonneau, ce sera pas un péché,
ajouta
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    l'organisateur en
leur adressant un clin d'oeil. Mais regardez ben alentour avant de faire ça.
Les hommes de Charbonneau pourraient ben être pas loin. De toute façon, dans
une vingtaine de minutes, j'irai jeter un coup d'oeil sur ce que vous avez fait
et je vous laisserai d'autres affiches.
     
    Les deux

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