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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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se tourna vers les
guerriers : « Qui commande les hommes d’Owain,
désormais ? »
    Griffid ap
Annan s’avança nerveusement. « Moi, Seigneur.
    — Tu
viendras chercher les ordres auprès de moi dans une heure. Et si l’un de tes
hommes touche Derfel, mon camarade, alors vous brûlerez tous dans un
brasier. » Plutôt que de soutenir son regard, tous baissèrent les yeux.
    Arthur prit
une poignée de boue pour nettoyer l’épée de son sang, puis me la
tendit. » Sèche-la bien, Derfel.
    — Oui,
Seigneur.
    — Et
merci à toi. Une bonne épée. » Soudain, il ferma les yeux. « Dieu me
vienne en aide, fit-il, mais j’ai aimé cela. Et maintenant  – il rouvrit
les yeux  – j’ai joué mon rôle, et toi ?
    — Moi ?
fis-je, interloqué.
    — Un
chaton, dit-il patiemment, pour Sarlinna.
    — J’en ai
un, Seigneur.
    — Alors
va le chercher et viens dans la salle pour le petit déjeuner. As-tu une
femme ?
    — Oui,
Seigneur.
    — Dis-lui
que nous partons demain, dès que le conseil en aura terminé. »
    Je le regardai
fixement, ayant du mal à croire à ma chance. « Tu veux dire,
commençai-je...
    — Je veux
dire, trancha-t-il avec impatience, que dorénavant tu me serviras.
    — Oui,
Seigneur ! Oui, Seigneur ! »
    Il ramassa son
épée, son manteau et ses bottes, prit la main de Sarlinna et s’éloigna du rival
qu’il avait tué. Et moi, j’avais trouvé mon seigneur.
     

 
    Lunete ne
voulait pas aller dans le nord, à Cervinium, où Arthur passait l’hiver avec ses
hommes. Elle ne voulait pas quitter ses amis et de surcroît, ajouta-t-elle
après coup, elle était enceinte. J’accueillis la déclaration par un silence
incrédule,
    « Tu m’as
entendue, glapit-elle, enceinte ! Je ne puis partir. Et pourquoi
partirions-nous ? Nous étions heureux ici. Owain était un bon seigneur, et
il a fallu que tu gâches tout. Alors pourquoi n’y vas-tu pas tout
seul ? » Elle était accroupie près du feu, tâchant de se réchauffer à
la chaleur de ses faibles flammes. « Je te déteste, fit-elle en essayant
vainement de retirer notre alliance de son doigt.
    — Enceinte ?
demandai-je sous le choc.
    — Mais
peut-être pas de toi ! » cria Lunette, puis, renonçant à retirer
l’anneau de son doigt enflé, elle me lança une bûche. Réfugiée au fond de la
cabane, notre esclave aux abois hurla et, pour faire bonne mesure, Lunette lui
lança aussi un rondin.
    « Mais je
dois y aller, je dois suivre Arthur.
    — Et
m’abandonner ? hurla-t-elle. Tu veux faire de moi une putain ? C’est
cela ? » Elle balança un autre bout de bois et j’abandonnai la
bagarre. C’était le lendemain du duel d’Arthur avec Owain et nous avions tous
regagné Lindinis, où le conseil de Dumnonie se réunissait dans la villa
d’Arthur, qui était en conséquence entourée de solliciteurs avec leurs parents
et leurs amis. Ces gens impatients attendaient aux portes de la villa. A
l’arrière, un fouillis d’armureries et d’entrepôts se dressaient à la place de
l’ancien jardin. L’ancienne troupe d’Owain m’attendait là. Ils avaient bien
choisi leur endroit pour me tendre une embuscade : les houx nous cachaient
des bâtiments. Lunette continuait à crier après moi tandis que je suivais mon
chemin, me traitant de poltron et de traître. « Elle t’a percé à jour,
Saxon », dit Griffid ap Annan en crachant vers moi.
    Ses hommes me
barraient la route. Il y avait là une douzaine de lanciers, tous d’anciens
camarades, mais tous avaient maintenant un visage hostile, implacable. Arthur
avait bien pu me placer sous sa protection, mais ici, caché des fenêtres de sa
villa, nul ne saurait que j’avais fini dans la boue.
    « Tu as
trahi ton serment, m’accusa Griffid.
    — Ce
n’est pas vrai. »
    Minac, un
vieux guerrier au cou et aux poignets chargés d’or que lui avait donné Owain,
baissa sa lance. « T’inquiète pas de ta fille, fit-il méchamment, il ne
manque pas d’hommes ici qui savent s’occuper des jeunes veuves. »
    Je tirai
Hywelbane. Derrière moi, les femmes étaient sorties de leurs cabanes pour voir
leurs hommes venger la mort de leur seigneur. Lunete était parmi elles et me
brocardait comme les autres.
    « Nous
avons prêté un nouveau serment, reprit Minac, et, à la différence de toi, nous
respectons nos serments. » Il descendait le chemin avec Griffid à ses
côtés. Les autres lanciers formaient bloc derrière leurs chefs,

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