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Le Sang d’Aphrodite

Le Sang d’Aphrodite

Titel: Le Sang d’Aphrodite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elena Arseneva
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moi. Eh bien, tu peux être contente : hier, pendant notre réunion, j’avais envie d’être à cent pieds sous terre à cause de ça. Allez, ça suffit ! Rends-moi cet objet, c’est important.
    — Plus important que moi ? fit Nadia en le toisant. C’est bien ce que je pensais ! À peine t’ai-je accordé quelques faveurs que, déjà, je ne compte plus à tes yeux. Si j’ai pris cette fiole, c’est justement pour te rappeler qu’on ne me traite pas à la légère. Prouve-moi que tu as toujours de l’estime pour moi, après ce qui s’est passé entre nous.
    — T’ai-je donné une seule raison d’en douter ?
    — Assez de palabres ! La seule façon de me le prouver, c’est de demander ma main.
    — Je suis prêt à le faire ! s’écria Philippos. Mais alors… tu es d’accord ? Tu veux bien oublier Kassian et m’épouser ?
    Nadia demeura un instant silencieuse, tandis que son regard errait au loin, par-dessus les cimes des arbres.
    — On verra, dit-elle enfin. Il faut que tu t’engages vis-à-vis de moi, tout en me laissant la liberté de choisir. C’est ça, la marque du respect que j’exige de toi.
    Philippos secoua la tête, incrédule.
    — Tu joues avec mon cœur comme un chat avec une pelote de laine ! Pourtant, je ne peux m’empêcher de t’aimer… Mais de grâce, rends-moi le flacon !
    — D’accord, si tu cesses d’en faire tout un plat. Attends une minute, je vais te le lancer.
    — Surtout pas, il risque de se casser ! Ne bouge pas, je monte le chercher.
    — Tu es fou ! Si quelqu’un te surprend…
    Sans l’écouter, le garçon courait déjà vers le perron. Par chance, aucun domestique ne se trouvait dans l’entrée, et il monta quatre à quatre l’escalier menant au térem. Apercevant une porte basse en arcade décorée d’un motif floral, il la poussa hardiment. Nadia se tenait près d’une coiffeuse surmontée d’un miroir en argent poli. L’un des tiroirs était ouvert. Elle venait d’en sortir l’aryballe et la tendit à Philippos. Il s’en empara pour la ranger dans sa poche.
    — Voilà qui est réglé, marmonna-t-il, satisfait.
    Au lieu de ressortir, il referma la porte et se précipita vers Nadia. Il l’étreignit malgré ses protestations, couvrant de baisers passionnés son visage et son cou.
    — Ah ! Tu me fais mourir, haleta-t-il, respirant avec délices l’odeur de sa peau chaude et parfumée. Toi aussi tu m’aimes, avoue-le ! Pourquoi me tortures-tu ainsi ?
    — As-tu perdu la raison ? s’écria Nadia en tentant de se libérer. Si on te trouve dans le térem…
    — Tant pis, je suis prêt à tout ! murmura Philippos, essayant d’attirer Nadia vers le grand lit recouvert d’un édredon. Je veux que tu sois à moi pour toujours !
    Malgré son ardeur, Nadia parvint à se dégager et recula vers la porte. Elle voulut l’ouvrir mais Philippos s’y adossa.
    — Si tu m’aimais vraiment, tu aurais déjà envoyé des marieurs avec plein de cadeaux, déclara Nadia avec une moue capricieuse. Et puis, que fais-tu du boyard Artem ? J’ai l’impression qu’il ne me porte pas dans son cœur.
    — Qu’est-ce que tu racontes ? Mon père t’apprécie beaucoup, il est juste un peu vieux jeu. Mais je lui dirai que je ne peux pas vivre sans toi. Il sera bien obligé de donner son accord et de dépêcher les marieurs chez ton père.
    — Inutile, c’est trop tard ! J’ai déjà dit oui à Kassian, décréta Nadia avant d’ajouter dans un soupir : Pourtant, tu ne m’es pas indifférent… Soit, je vais te donner une chance ! Je te permets de revenir me parler, tu pourras plaider ta cause.
    — Quand ? À l’heure des vêpres ?
    — Impossible ! Je dois faire ma toilette et choisir ma tenue pour ce soir. En fait, j’attends quelqu’un vers l’heure du souper… Oh, ne prends pas cet air soupçonneux ! Il s’agit d’un négociant qui travaille pour mon père. Je vais peut-être l’inviter à partager le repas du soir. Reviens demain, nous serons plus tranquilles. Maintenant, va-t’en !
    Philippos l’enlaça avec fougue.
    — Laisse-moi, tu vas m’étouffer ! se plaignit Nadia en riant. Tu ne penses qu’à toi ! Si on nous surprenait ici, je serais perdue. Tu n’es donc pas effrayé ? Embrasse-moi là, sur la joue… Je t’aime bien – en ce moment. J’ignore si ça va durer. Mais pourquoi t’affliger ? N’as-tu pas de plus grandes affaires ? Consacre-toi à l’enquête de ton

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