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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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dans une bruyante et joyeuse ardeur, astiquaient les vases et nettoyaient le sol avec leur balai de palmes.
    Sous le drap, Annia Faustina étira ses longues jambes entre celles de son époux, lui chatouilla les doigts de pied du bout de son gros orteil.
    — Je ne te savais pas si paresseux, lui susurra-t-elle au creux de l’oreille. C’est bien la première fois que je te trouve encore au lit en me réveillant.
    — Il faut parfois savoir changer ses habitudes, fit Pomponius en resserrant l’étreinte de son bras autour de ses épaules. J’avais oublié combien il était bon de faire la grasse matinée auprès d’une femme.
    Annia laissa courir ses doigts sur la toison brune qui couvrait la poitrine de son mari, avant de lui arracher un poil.
    — Aïe !
    — Avec une femme ?
    — Avec ma femme, rectifia immédiatement Pomponius, amusé.
    — Si cela est si bon, il ne tient qu’à toi de recommencer plus souvent.
    Il lui embrassa tendrement le front.
    — Nous verrons, dit-il en souriant. Peut-être…
    Un coup frappé à la porte rompit brutalement leur intimité complice. Eudaemon, l’intendant, fit irruption dans la chambre, une tablette à la main.
    — Maître, un message vient d’arriver.
    Pomponius se redressa lentement, tandis qu’Annia, dans un mouvement contraire, obéissant à une naturelle pudeur, s’enfonçait sous le drap.
    — De qui ?
    — De l’empereur, maître.
    Cette annonce amena une grimace sur le visage de Pomponius, qui sauta aussitôt du lit.
    — Donne.
    Eudaemon lui tendit la tablette enduite de cire, gravée d’une écriture rectiligne.
    — Il fallait s’y attendre, dit-il d’un air renfrogné. Puis, en montrant le message à Annia : Nous sommes invités au palais.
    — Quand ?
    — Ce soir. Et Antonin nous fait savoir qu’il n’admet aucun refus.
    Il enfila ses crepidae (117) et, simplement vêtu de son licium, son pagne de lin qu’il avait noué autour de la taille, il se dirigea vers la table de toilette. Il trempa ses mains dans la cuvette emplie d’eau fraîche et s’aspergea le visage.
    — Pourquoi sommes-nous conviés au palais ? demanda Annia Faustina en le regardant se laver les mains. L’empereur se doute-t-il de quelque chose ?
    — Il n’y a rien dont il pourrait se douter, répliqua Pomponius un peu trop sèchement. Apporte-moi ma toge, s’il te plaît.
    Sa femme se leva à son tour pour l’aider à s’habiller. Pomponius avait l’habitude d’enrouler directement sa toge par-dessus son licium et négligeait de porter en dessous de celle-ci la tunique laticlave, comme le faisaient les rares conservateurs endurcis, pour mieux afficher leur fidélité aux usages des anciens.
    Mais se draper dans cette pièce de lin à l’ampleur impérieuse et excessive requérait une dextérité et une patience qu’il était loin de posséder. Cela restait pour lui une tâche dont il ne savait toujours pas s’acquitter seul, même à cinquante ans. Aussi, quand ce n’était pas Annia qui s’en chargeait, il confiait l’affaire à l’un de ses esclaves.
    — As-tu quelque chose à me dire Pomponius ?
    — Que veux-tu que je te dise ?
    En un tour de main, Annia réussit à obtenir les ajustements compliqués et les plis majestueux qu’elle souhaitait.
    — Pomponius, dit-elle encore, je te prie de me répondre : Antonin a-t-il eu vent de tes projets ?
    — Mais de quels projets parles-tu ?
    — Voilà que tu recommences ! Tu t’adresses à moi comme à une enfant attardée ! Toutes ces rencontres avec Messala et Scaber, avec Columba aussi… Ces réunions tardives, ces discussions dans ton bureau… Imagine que l’empereur ait été informé de ce qui se trame ici !
    — Tu parles trop Annia et tu t’inquiètes inutilement. Il s’agit d’un banquet, rien de plus.
    — Et toi tu mens très mal, Pomponius. Tu crois sans doute me protéger en me tenant dans l’ignorance de tes desseins. Mais le fait de ne rien savoir me fait au contraire courir davantage de risques.
    Son époux se contraignit facilement au silence, moins facilement au geste d’impatience qui souleva son bras et fit glisser un pan de sa toge.
    — Pomponius ?
    — Je ne peux rien te dire, Annia. Pardonne-moi.
    — Puis-je savoir, au moins, ce qui m’attend ce soir au palais ? À quels dangers tu m’exposes ?
    — Nous ne serons probablement pas les seuls. D’autres sénateurs seront là aussi, avec leur épouse.
    — Est-ce une façon de me

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