Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
tour de rôle. Il savait Fontrailles et Tilly ennemis et devinait que si l'un l'accompagnait par amitié, l'autre s'y résolvait par arrogance. Il ressentit pourtant un mélange de satisfaction et de fierté en constatant l'union de ces deux hommes qui se haïssaient.
    — Merci, messieurs… Je sais ce que cela vous coûte.
    — Monseigneur, laissez-moi aussi venir avec vous, demanda le page d'une petite voix. Il faut bien quelqu'un pour porter votre soutane.
    Les larmes aux yeux, Gondi l'embrassa.
    128 Il était l'oncle de M. de Comminges qui avait arrêté Broussel.
    129 Nous avons repris les dialogues rapportés par les témoins de cette scène.

34
    L es cinq hommes et l'enfant se dirigèrent vers la cour intérieure. Quelle étrange ironie, songeait Tilly en considérant Fontrailles du coin de l'œil, de se trouver au côté d'un homme qu'il avait toujours combattu.
    — Il est regrettable de se faire tuer pour Broussel, remarqua Montrésor.
    — Sans doute ! ironisa tristement Gondi. Mais mourir pour un homme de bien et de vertu reste une belle mort…
    Il poursuivit entre les dents :
    — …J'aurais pourtant aimé qu'il eût plus d'esprit !
    La cour était remplie de chevau-légers de la reine, les troupes d'élite les plus sûres. La Meilleraye rassembla des officiers et une compagnie de quelque deux cents soldats, puis se fit ouvrir les grilles. On entendait les cris de la foule, pourtant tenue à distance.
    Devant le Palais-Royal s'étendait une place d'armes où s'était dressé l'hôtel de la duchesse d'Aiguillon que la reine avait fait démolir après l'avoir acheté. Au coin de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, on avait construit un corps de gardes pour les gardes-françaises et un second rue Frémenteau destiné aux Suisses. À l'instant, c'étaient eux qui repoussaient les émeutiers.
    La compagnie conduite par le maréchal se mit en marche, épée et pique en avant. Gondi, Tilly, Fontrailles et Montrésor se placèrent à côté de La Meilleraye, qui tenait son épée et un pistolet. Devant la foule, vis-à-vis des Quinze-Vingts, le maréchal cria de toute sa force :
    — Vive le roi !
    Le découvrant ainsi avec cette compagnie, le peuple crut qu'on allait le massacrer. On cria aux armes. Un crocheteur leva son sabre. Le maréchal prit alors peur et le tua d'un coup de pistolet. La populace se débanda et la troupe, enflammée par sa facile victoire, se tourna vers l'autre côté de la rue Saint-Honoré afin d'avancer vers la Croix-du-Trahoir. Personne ne paraissait avoir remarqué que le coadjuteur était au milieu des soldats.
    En voyant approcher la troupe, lance en avant, les bourgeois appelèrent aux armes. Les cris redoublèrent et, brusquement, les barrières furent emportées et les insurgés armés de fourches, de couteaux et de hachoirs, s'en prirent à la compagnie de chevau-légers. Des coups de pistolets et de mousquets éclatèrent. Gondi fut séparé de La Meilleraye qui se retrouva seul en face d'un groupe de bourgeois venant de la rue de l'Arbre-Sec, tous bien armés et décidés à en découdre. Les coups de feu claquèrent.
    Très vite, l'affrontement vira au carnage. Morts et blessés couvrirent le sol. Afin d'empêcher un massacre plus dévastateur, La Meilleraye commanda aux chevau-légers de ne plus tirer. À cet ordre, les bourgeois cessèrent aussi, mais ce n'était qu'une pause. Les deux troupes s'apprêtaient à reprendre les hostilités, et compte tenu du nombre des adversaires, les chevau-légers seraient obligatoirement balayés.
    Gondi estimait fort le maréchal, aussi se jeta-t-il devant le peuple en furie pour le protéger. Le calme aurait pu revenir et Gondi s'expliquer si une trentaine d'hommes avec des hallebardes et des mousquets n'étaient arrivés de la rue des Prouvelles en lançant une nouvelle charge sur les chevau-légers. Dans l'engagement, un coup de pistolet cassa le bras du marquis de Fontrailles et un autre blessa légèrement le page du coadjuteur. M. de Gondi, lui, reçut une pierre au-dessous de l'oreille qui le fit tomber par terre.
    Tandis que Gaston écartait des assaillants du plat de son épée et tentait de relever le coadjuteur pour qu'il ne soit pas piétiné, un garçon d'apothicaire s'approcha de ce dernier et lui appuya un mousquet sur la tête, mèche allumée.
    — Ah ! Malheureux ! Si ton père te voyait ! s'exclama le coadjuteur, persuadé que sa fin était arrivée.
    S'imaginant qu'il s'agissait réellement d'un ami de

Weitere Kostenlose Bücher