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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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de gérer son angoisse. C’est humain. Elle a besoin d’extérioriser ses émotions, quitte à être blessante, mais ta présence à ses côtés est essentielle.
    Gaëlle serra le poignet de Knox.
    — Tu comprends ? demanda-t-elle.
    Elle avait su trouver les mots, comme toujours.
    — Oui, répondit-il. Je comprends.

Chapitre 12
    I
    — Et elles ramènent leurs petites copines à la maison, vos filles ? s’enquit Zaal.
    — Ça vous dérangerait de ne pas fumer dans la voiture ? s’indigna Édouard.
    — Oui, ça me dérangerait, répondit Zaal en daignant toutefois baisser sa vitre. Alors ? Vos filles ? Elles ramènent des copines à la maison ? Après l’école et tout ça ?
    — Évidemment.
    — Et il y a de beaux petits lots ?
    — Vous êtes malade...
    — Je me suis toujours dit que c’était l’avantage d’avoir des filles, confia Zaal en regardant Édouard en coin pour mieux profiter du malaise qu’il avait créé. Quand on prend de la bouteille, c’est difficile de rencontrer des filles jeunes et mignonnes. Si on fait la sortie des écoles, on passe pour un pervers. Mais quand on a soi-même des filles, alors là, pas de problème, elles viennent directement dans la gueule du loup !
    — Cette conversation ne m’intéresse pas.
    — Et pendant les vacances ! s’exclama Zaal avant de tapoter sa cigarette sur le haut de la vitre. Vous êtes un beau salaud... Tous ces petits corps excitants qui se passent de l’huile solaire sur la peau au bord de la mer, avant de rentrer prendre une douche ensemble à l’hôtel. Il y a de quoi rendre un homme complètement fou, non ?
    — Être père n’a rien à voir avec ça.
    — Peut-être pas pour vous, mais que se passe-t-il quand ce sont vos filles qui vont chez leurs copines ? Dans ce cas-là, ce sont les autres pères qui matent. Et qu’est-ce que ça vous fait, à vous ? Vous n’êtes pas inquiet à l’idée de laisser vos filles à la merci de ces vieux lubriques ?
    — Vous allez la fermer !
    — Je dis ça pour que vous fassiez attention.
    Édouard se renfrogna, les poings serrés. Zaal devait savoir que ses filles avaient été prises en otages, qu’il était fou d’inquiétude pour elles. Il le savait forcément. C’était pour cette raison qu’il trouvait ces commentaires déplacés si amusants. Édouard alluma la radio et chercha une station dans l’espoir de faire taire Zaal ou, du moins, de ne plus l’entendre. Une voiture se gara de l’autre côté de la route. Il ne voyait pas grand-chose dans le crachin, mais quelqu’un ouvrit la portière côté passager : c’était Gaëlle Bonnard.
    — C’est elle ? l’interrogea Zaal.
    Édouard hésita. Il ne voulait pas attirer d’ennuis à cette jeune femme, mais il n’osait pas penser à ce que Mikhaïl ferait s’il apprenait qu’il l’avait couverte.
    — Oui, répondit-il. C’est elle.
    Zaal jeta sa cigarette, sortit son téléphone portable et appela son patron.
    — Ils sont là, annonça-t-il. La fille est entrée avec une valise. Le type attend dehors.
    Il marqua un temps d’arrêt.
    — Une Citroën, indiqua-t-il. Bleue. Une voiture de location, certainement.
    Il se pencha en avant et plissa les yeux.
    — Je ne peux pas la lire d’ici, déclara-t-il.
    La porte de l’hôpital se rouvrit et Gaëlle ressortit précipitamment.
    — Elle revient, reprit Zaal. Elle a dû simplement déposer la valise à l’intérieur.
    Il se tourna vers Édouard .
    — Suivez-les, ordonna-t-il.
    Édouard attendit que la Citroën ait déboîté et la suivit. Elle prit l’avenue Vasillis-Sofias et se dirigea vers la place Syndagma. Zaal ne pouvait pas lire les panneaux. Édouard lui indiqua donc la direction pour qu’il la communique aux autres, prêts à prendre la Citroën en chasse. Avenue Stadiou. Place Omonia. La circulation était bloquée. À Athènes, le moindre crachin pouvait immobiliser les voitures. La Citroën s’engagea dans la rue du 3-Septemvriou, où des prostituées alignées sous des stores, scintillantes de paillettes, tentaient d’attirer l’attention des passants. Puis elle tourna à gauche dans une rue à sens unique et s’arrêta dans le parking d’un hôtel. Édouard continua un peu et se gara le long du trottoir. Des portières claquèrent ; Knox et Gaëlle sortirent du parking en courant sous la pluie, traversèrent la route et franchirent les portes de l’hôtel.
    — Retenez-les ! exigea Zaal.
    — Quoi ?

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