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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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solides preuves.
    La jeune femme fit tourner l'anneau qu'elle portait au doigt.
    —
    Avez-vous décidé de sa mort avant de quitter Paris ? Vous comprenez, Messires, je suis sûre que William Marshall, le prêcheur et Delacroix ont commis la même faute : ils se défiaient de l'un d'entre vous ; pas des deux. Marshall et le prêcheur ont péri de malemort. Et ici, à Walmer, vous avez entendu parler d'empoisonnements, ce qui vous a donné à la fois les moyens et l'occasion d'agir. C'est une question de logique. Monsieur Delacroix, comme vous le saviez fort bien, se montrait prudent en ce qui concernait sa nourriture et sa boisson. Il couvrait son gobelet de la main, regardait qui lui versait du vin. Cependant il se sentait en sécurité dans sa chambre. Personne n'y entrait, mis à part vous deux. Dieu seul sait lequel il suspectait. Il ne se sentait pas menacé quand vous lui rendiez visite ensemble.
    Kathryn désigna Cavignac.
    —
    J'ai dans l'idée que c'était vous le suspect. Le jour où votre compagnon est mort, vous vous êtes tous les deux retrouvés dans sa chambre pour évoquer les événements de Walmer, et Sanglier a profité de l'occasion pour échanger un sachet contre un autre identique.
    « Puis vous êtes partis, en sachant qu'avant longtemps Delacroix ouvrirait ce sachet, verserait ce qu'il croyait être de la valériane dans son vin et boirait sa propre mort. Rappelez-vous ce qui s'est passé quand nous sommes entrés chez Delacroix. Il faisait nuit, la lumière était faible, on se pressait, inquiets surtout du sort de Delacroix. Dans un tel désordre, il était facile de remplacer un sachet par un autre, en un clin d'œil. De retour à Paris, Messire le vicomte se serait fait un plaisir de raconter que l'assassinat de son compagnon était l'œuvre des perfides Anglais, du déloyal Lord Henry.
    —
    Et vous pensez que notre maître va croire cela ?
    Lord Henry repoussa sa chaire, se leva et alla s'asseoir entre Sanglier et Cavignac. Kathryn aperçut un éclair de pure joie dans ses yeux ; il jubilait tant qu'il avait du mal à se contenir. Il ressemblait à un partenaire dans un jeu de hasard qui a jeté les dés trois fois de suite et a gagné.

    —
    Messires, dit-il en tendant la main pour souligner ses paroles, nous savons tous jouer aux échecs.
    Il sourit.
    —
    Et la partie est presque finie. Je connais votre roi. Louis le suspicieux, qui ne se fie à personne, n'a-t-il pas son propre verger ?
    Kathryn nota que Sanglier déglutissait avec peine. Cavignac s'affaissa comme un homme condamné à mort.
    —
    N'a-t-il pas un verger où il suspend ses propres fruits ? gloussa Lord Henry. Les serviteurs qui le trahissent ? Il y a la mort de Marshall, le meurtre d'un envoyé anglais accrédité. Nous annoncerons qu'il ne possédait pas le livre des codes et exhiberons ce que nous avons trouvé ici dans les bagages. Nous décrirons le trépas du prêcheur. Après tout, Messire le vicomte, vous êtes sorti de nuit pour le rencontrer. Et voilà que nous avons le meurtre de Delacroix et, surtout, la déposition de William Marshall enfermée sous clé dans mon coffre le plus solide.
    —
    Nous voulons la voir ! exigea Sanglier d'une voix grinçante.
    —
    Vous n'y pensez pas ! rétorqua Lord Henry. Ce serait révéler les noms de nos agents à Paris ! Est-ce là votre meilleure défense, vicomte ? Nous mettre au défi de montrer ce document ? Voyez un peu quel effet cela produit, souligna-t-il. Vous admettez presque que vous êtes coupable et que vous considérez cette déposition comme une preuve. Maigre défense devant la loi ! Qu'en penserait la célèbre Aragne ?
    Il haussa les épaules.

    —
    Quant à m'intimider... ?
    Il claqua de la langue.
    —
    Je n'ignore rien de la traîtrise de Benedict le tabellion. Il vous a vendu des ragots sur le décès mystérieux de ma femme et autres racontars qu'il a pu rassembler au village. C'est mon tour, à présent.
    C'est vrai, les preuves ne sont pas irréfutables, mais nous planterons des graines dans l'esprit méfiant de Louis et il en naîtra un taillis.
    Combien de temps, Messire le vicomte, croyez-vous qu'il continuera à vous faire confiance ? Un mois ? Trois mois ? Si je devais parier, je dirais que d'ici à Pâques vous serez disgracié et mort avant l'été, sans doute pendu à Montfaucon.
    Lord Henry se rencogna dans sa chaire.
    —
    Bien entendu, au cas où nous vous aurions laissé quitter Walmer.
    On vous soupçonne d'avoir occis mon

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