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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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goûté à tous les plaisirs de la vie. On lui donne ce manoir et les terres qui vont avec. Il épouse une femme charmante, bien que ce soit une union de convenance plutôt que d'amour...
    Elle se pencha et donna une chiquenaude sur le nez de Colum.
    —
    ... contrairement à d'autres que je connais ! Il y a un an, Lady Mary se tue en tombant de la falaise à Gallows Point. Je m'y suis rendue aujourd'hui, Irlandais, pour y retrouver grand-mère Croul.
    —
    Je sais, répondit ce dernier en souriant. Ma sentinelle m'a narré en détail votre rencontre. Vous étiez assises dans l'herbe à commérer.
    —
    Je ne lui ai rien demandé sur Lord Henry. Cela m'a semblé inapproprié. Au bord de cette falaise, j'ai pu me rendre compte comment une femme éperdue risquait de déraper. Le sol plat s'incline soudain. Si quelqu'un qui est agité, troublé, fait un pas imprudent, on peut fort bien imaginer une chute. Quoi qu'il soit, je ne crois pas Lord Henry capable de tuer de sang-froid et je ne pense pas non plus que sa femme se soit suicidée. Sa mort était un malheureux accident. Six mois plus tard, Lord Henry et l'écuyer qu'il a choisi, son clerc favori, sont envoyés à Paris pour les affaires du roi. Selon la version officielle, Marshall est allé pêcher sur la Seine. Pourtant je suis sûre qu'en faisant une enquête plus poussée je découvrirais que Marshall ne s'intéressait point à la pêche. Il est sorti pour rencontrer quelqu'un.
    Il était chargé d'une démarche pour Lord Henry et a disparu.
    —
    Et le livre des codes ?
    —
    Je ne sais pas s'il l'avait emporté.
    Kathryn prit une gorgée de vin.
    —
    Pensez-vous vraiment, Colum, qu'un homme avisé comme Lord Henry, ou un clerc d'expérience comme William Marshall, emmènerait un document de cette importance au milieu du territoire ennemi ?
    —
    C'est vrai que je me suis posé la question.
    —
    Donc Marshall disparaît et son seigneur, bouleversé, retourne en Angleterre. Quelque temps plus tard, une lettre bizarre est expédiée au chancelier, l'archevêque Bourchier. On y accuse Lord Henry du meurtre de sa femme ; on y affirme que ce n'était point un accident, qu'elle a été poussée, bien que nulle preuve ne puisse étayer ces dires. La missive, que vous avez en votre possession, semble avoir été écrite par Lady Mary. Je suis sûre que si on la comparait avec d'autres documents, on constaterait que c'est vrai. D'autant plus qu'elle porte son sceau. Bourchier vous a demandé, et par conséquent à moi aussi, d'enquêter.

    « Maintenant, nous voici à Walmer, à la fin du mois de septembre de l'an de grâce 1473. Trois émissaires français sont arrivés en Angleterre pour établir un traité de paix. Lord Henry se montre agité, mal à l'aise et préoccupé au sujet de son clerc et du livre des codes.
    Les Français, eux, semblent s'amuser. Oh, au fait, Colum, ont-ils une escorte importante ?
    —
    Des soldats, mais comme avec toutes ces histoires les hommes armés ne sont pas autorisés dans le manoir, ils sont cantonnés dans une ferme à l'intérieur des terres.
    —
    Les choses se mettent en place, continua Kathryn. Le prêcheur surgit, qui n'est pas plus prêcheur que moi. C'est Richard Blandford, un espion anglais de la chancellerie de la Cire verte, que Lord Henry emploie à porter des messages à ses agents et à rassembler des renseignements en France. Il arrive donc à Walmer. Il joue son rôle, bien que Dieu seul sache ce qu'il fait ici. Il finit par s'introduire dans le château où Lord Henry le présente comme espion, ce qui signifie que Blandford ne pourra plus retourner en France maintenant que Sanglier possède cette information. Lord Henry estime que cette révélation est le prix à payer pour apprendre à ses ennemis que William Marshall n'a pas été victime d'un accident, qu'il a été vilement assassiné.
    Kathryn s'interrompit et mordit dans un morceau de tendre venaison.
    —
    Que voulez-vous dire, Kathryn ?

    —
    En début de soirée, je suis descendue aux cuisines. J'avais faim et je voulais trouver quelque chose à manger pour mon Irlandais ensommeillé et pour moi.
    Je suis passée devant le cabinet de travail de notre hôte. Il était avec son clerc, Richard Blandford. Ce dernier jouait de la flûte pendant que son maître, bottes expédiées dans un coin, dansait la gigue comme n'importe quel joyeux chaudronnier dans une taverne. Il faisait la fête, se réjouissait... pourquoi ?
    —
    Et ? s'enquit

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