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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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menace. Corbett était sur le point de retourner s’asseoir dans sa chaire quand on frappa derechef à la porte, et le tavernier s’avança à pas de loup.
    — J’ai un message, Messire. Un chaudronnier est venu dans la salle, a demandé à me parler, m’a fourré ceci dans la main et a décampé.
    Corbett prit le parchemin graisseux roulé serré. Il pressentait qu’il contenait une menace. Il rapprocha une chandelle, déroula le vélin et déchiffra l’écriture maladroite :
    Hubert Fitzurse, l’Homme qui lit dans l’avenir, envoie un avertissement solennel : partez, émissaire du roi.

 
    CHAPITRE XIII
    Tempus erit quando frater cum frater loquetur.
    Viendra un temps où le frère parlera au frère.
    Arator
    Cette bravade narquoise déclencha l’ire du magistrat. Il fourra le parchemin dans la main de Ranulf.
    — Brûle-le ! grommela-t-il. Lis-le et brûle-le !
    Il repoussa sa chaire et se mit à faire les cent pas en essayant de rassembler ses idées.
    — Je ne partirai point !
    Il s’arrêta.
    — Je ne m’enfuirai pas ! Je le jure, Ranulf, Chanson. Je verrai Hubert Fitzurse se balancer sur le gibet ! J’en ai le pouvoir.
    Il eut un rire amer.
    — J’ai juste besoin d’une preuve pour le démasquer, mettre fin aux faux-semblants et voir qui il est vraiment.
    Il retourna s’asseoir, étendit les jambes et tenta de se détendre. Au bout d’un moment, il demanda à Ranulf d’ouvrir son écritoire de la chancellerie et il lui dicta rapidement une courte note. Il la scella avec de la cire amollie à la flamme d’une chandelle et, d’un geste ferme, y imprima son anneau.
    — Chanson, porte ceci aux clercs du Guildhall. J’exige certains documents.
    — Sur quoi ? s’enquit Ranulf.
    — Tu as évoqué la causa omnis, la cause de toute chose, déclara le magistrat. Moi, je l’appelle la radix malorum omnium, la racine de tous les maux. Ça a commencé avec l’impitoyable attaque d’un petit manoir, en l’an de grâce 1272. Je veux en savoir davantage sur ceux qui y demeuraient.
    — Pourquoi, Messire ?
    Corbett s’appuya contre la table et regarda Ranulf.
    — Je ne sais. C’est une impression, des soupçons.
    — Et Wendover ? Pourrait-il être l’assassin ?
    Le clerc fit non de la tête.
    — Wendover... Wendover possède peut-être la Carte du Cloître. Il peut connaître certaines choses. Pourtant, je pense qu’au fond ce n’est qu’une brute, un fanfaron, un larron. Je ne serais pas surpris si...
    — Quoi ?
    — ... Maître Wendover avait décidé de s’éclipser ! Il doit être terrorisé. Après tout, on a essayé de l’occire à Sweetmead Manor, du moins me semble-t-il. Ranulf – Corbett se redressa –, va régler nos comptes avec le tavernier. Chanson, porte ceci au Guildhall et rejoins-nous à l’abbaye de St Augustin.
    Corbett rassembla ses affaires et descendit dans la cour pavée. Des palefreniers amenèrent leurs chevaux. Corbett et Ranulf quittèrent La Porte du Paradis et empruntèrent d’étroites ruelles assombries par le crépuscule. On claquait des portes et des rires fusaient derrière les croisées. Ils parvinrent dans la grand-rue et s’arrêtèrent pour laisser passer un cortège funèbre dans un scintillement de lumignons, de nuages d’encens, de chants et de prières. Corbett restait aux aguets. Il aperçut une ribaude au nez tordu, aux lèvres peintes en rouge et aux durs yeux noirs. Elle était vêtue d’une tunique bordée de fourrure et son visage effronté était voilé. Elle se tenait sur le seuil d’une taverne en compagnie de son lanternier, qui se faisait appeler Maître Pudding. Corbett continua sans hâte son chemin. La foule se dispersait, le marché étant clos. Les baillis et les huissiers s’activaient. Des pèlerins, quelques-uns arborant une rangée d’écussons rappelant tous les lieux saints qu’ils avaient visités, tentaient encore désespérément d’atteindre la cathédrale avant la fermeture des portes à vêpres. Corbett avait repris du poil de la bête. L’anxiété frénétique, l’impression de danger l’avaient quitté. Il devait trouver un fil lâche dans la tapisserie de mensonges qui se déployait devant lui, le tirer et, comme chaque fois qu’il y a mensonge, il y aurait un point faible. Il suffisait de le découvrir, de s’y attaquer, de l’ébranler et le reste s’effondrerait.
    Arrivés à l’abbaye, Corbett et Ranulf se rendirent à l’hôtellerie. Les deux clercs la

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