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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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d’engager un serviteur, surtout quand il devait vivre tenaillé par la peur des agressions vengeresses du demi-frère d’Adam Blackstock ? Quoi qu’il en soit, Hubert le Moine avait disparu et, avec lui, la carte et Stonecrop. Cependant, Paulents n’avait pas renoncé à retrouver le trésor perdu. Il avait découvert une nouvelle preuve, mais, cette fois, avait préféré l’apporter en Angleterre lui-même. Il avait donc traversé l’Europe, s’était embarqué pour Douvres où il avait touché terre avec sa femme, son fils, leur servante et le garde du corps. Il semblait que Paulents et sa famille étaient tombés malades, mais on n’avait pu déterminer si la cause en était une infection ou une mauvaise traversée. Ce qui était certain, c’est que le même jour ils avaient reçu un message menaçant, tout comme Castledene. Mais comment avait-on pu organiser cela ? Corbett s’interrompit. Si Hubert poursuivait les deux hommes, il lui aurait été possible, par l’entremise d’un marchand, d’un colporteur ou d’un chaudronnier, de délivrer le même message à deux personnes dans deux villes différentes.
    Sans se laisser décourager, Paulents s’était rendu à Cantorbéry où Castledene et Desroches l’avaient accueilli. Ce dernier avait déclaré que les malaises dont souffrait sa famille étaient dus aux rigueurs d’une traversée pénible. Paulents s’était installé à Maubisson, à l’abri de ses portails et murailles gardés, de ses portes et volets fermés et barrés. Des sentinelles l’encerclaient. Corbett avait constaté avec satisfaction que Wendover avait rempli sa tâche en toute loyauté. Il ferma les yeux un instant et essaya d’imaginer autrement l’abominable grand-salle : cette fois, il y pétillait un feu joyeux, des chandelles brillaient, Paulents, sa famille et Servinus savouraient leur souper. Ils devaient se sentir à l’aise et en sécurité. Ils étaient à Cantorbéry, dans un manoir fortifié ; ils n’avaient rien à craindre. Corbett ouvrit les paupières et se remit à écrire. Que s’était-il donc passé cette nuit-là ? Comment avait-on pu pendre à ces crochets de fer fixés dans le mur quatre personnes valides ? Les laisser là, étranglées, les yeux exorbités, oscillant dans les ombres mouvantes ? Ni lui ni Desroches n’avait détecté de trace d’opiat ou de poudre, pas plus que de marque de violence sur les corps. Il était absurde de conclure que tous les quatre, en même temps, avaient décidé de se suicider. Servinus était-il coupable ? Les avait-il tués ? Mais alors comment ? Et comment avait-il pu s’enfuir en passant inaperçu, lui, un étranger, dans une ville bloquée par la neige ? Qu’est-ce qui avait motivé ces meurtres ? La revanche ? Ou le vol de la carte secrète ?
    Le magistrat se leva, se dirigea vers le coffre et en sortit la carte qu’il avait examinée avec tant d’application. Il la tapota sur sa main. Il n’avait pas de preuve, juste des soupçons, mais il était persuadé qu’il ne s’agissait pas de la carte authentique. Il avait étudié tous les codes secrets utilisés en Europe, qu’il s’agisse de ceux de la chancellerie papale ou de ceux de Philippe le Bel de France. Il pourrait, tôt ou tard, démontrer le vieil adage des écoles : si un problème existe, alors la solution aussi ; ce n’est qu’une question de temps. Pourtant, en l’occurrence... Il replaça le document dans le coffre et retourna à sa table de travail.
    Corbett entendit le lointain chant du choeur des moines qui entonnaient les premiers psaumes de laudes. Un verset retint son attention : « C’est lui qui l’arrache au filet de l’oiseleur qui s’affaire à te détruire ; il te couvre de ses ailes, tu as sous son pennage un abri. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche en la ténèbre, ni le fléau qui dévaste à midi. »
    — Je l’espère, dit-il entre ses dents. Je prie pour qu’il en soit ainsi.
    Il avait envie de descendre partager le réconfort de ce lieu saint. À la place, il se promit que lorsque les cloches appelleraient à la messe de l’aurore il rejoindrait les frères ; jusque-là il devait affronter les sombres mystères qui l’assaillaient.
    Tertio : Decontet. Sir Rauf était un vrai ladre, qui finançait en cachette les pirates et les forbans, un homme sans scrupules qui ne se souciait du lendemain que pour savoir combien il

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