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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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présenta la traduction allemande de la note de son
gouvernement à vingt-deux heures trente. Le chancelier en prit immédiatement
connaissance.
    Le gouvernement britannique, disait la communication était, «
entièrement d'accord » avec le Führer qu'il fallait, « en premier lieu »,
parvenir à un règlement des différends entre l'Allemagne et la Pologne. « Tout
dépend cependant, ajoutait-elle, de la nature du règlement et de la méthode à
employer pour y parvenir. » Sur ce point, disait la note, le chancelier était
resté « silencieux ». La proposition d'Hitler de « garantir » l'Empire
britannique était poliment déclinée. Le gouvernement britannique « ne pouvait
pas, en échange d'un avantage offert à la Grande-Bretagne, consentir à un
règlement qui mettrait en danger l'indépendance d'un État auquel il avait
accordé sa garantie ».
    Cette garantie, il y ferait honneur, mais ce n'était pas parce
que le gouvernement britannique se montrait « scrupuleux » à l'égard de ses
obligations envers la Pologne, que le chancelier devait s'imaginer qu'il ne
recherchait pas un règlement équitable.
    Il s'ensuit que la prochaine mesure devrait être l'ouverture de
pourparlers directs entre les gouvernements allemand et polonais sur une base,
qui comporterait... la sauvegarde des intérêts essentiels de la Pologne en même
temps qu'on assurerait le règlement par une garantie internationale.
    Il (le gouvernement britannique) a déjà reçu l'assurance
précise du gouvernement polonais qu'il est prêt à engager des pourparlers sur
cette base et le gouvernement de Sa Majesté espère que le gouvernement allemand
sera, pour sa part, disposé à consentir à cette méthode.
    ... Un règlement équitable... entre l'Allemagne et la
Pologne peut ouvrir la voie à la paix mondiale. Le fait de ne pas arriver à ce
règlement ruinerait les espoirs d'une meilleure entente entre l'Allemagne et la
Grande-Bretagne et pourrait bien plonger le monde entier dans la guerre. Un tel
résultat serait une calamité sans précédent dans l'histoire (45).
    Dès qu'Hitler eut fini de lire la communication, Henderson
entreprit de faire un certain nombre d'observations, d'après les notes qu'il
avait prises au cours de ses entretiens avec Chamberlain et Halifax. Ce fut,
dit-il, la première fois que, dans un entretien avec le Führer, il assuma la
plus grande partie de la conversation. II exposa que la Grande-Bretagne
désirait l'amitié de l'Allemagne, qu'elle voulait la paix, mais qu'elle
combattrait si Hitler attaquait la Pologne. Le Führer ne resta pas longtemps
silencieux.
    Il répliqua en s'étendant sur les crimes de la Pologne et sur «
son offre généreuse d'un règlement pacifique », « offre qu'il ne renouvellerait
pas une seconde fois ». En fait, rien aujourd'hui ne pouvait le satisfaire en
dehors du retour de Dantzig et de la totalité du Corridor, plus une
rectification de frontières en Silésie où 90 pour 100 de la population avait
voté pour l'Allemagne lors du plébiscite qui avait eu lieu en 1921. Ce qui
était d'ailleurs entièrement faux, tout comme l'allégation d'après laquelle 1
million d'Allemands auraient été chassés du Corridor depuis la guerre.
    Selon le recensement de 1910, en effet, 385 000 Allemands
seulement vivaient dans cette région, mais, à l'époque où il parlait,
naturellement, le dictateur nazi se figurait que tout le monde gobait ses
mensonges. Dans les derniers instants de sa mission à Berlin, l'ambassadeur en
avala un grand nombre, car, ainsi qu'il le nota dans son rapport définitif : «
Herr Hitler se montra à nouveau amical et raisonnable et ne parut pas mécontent
de la réponse que je lui avais apportée. »
    « A la fin, je lui posai deux questions nettes », relata
Henderson dans le long télégramme décrivant l'entrevue qu'il envoya à Londres à
deux heures trente-cinq du matin (46).
    Était-il prêt à discuter directement avec les Polonais,
consentait-il à examiner la question d'un échange de populations? Il répondit
par l'affirmative en ce qui concerne la seconde, bien que je sois certain qu'il
pensait simultanément à une rectification des frontières.
    Pour ce qui était du premier point, il lui faudrait tout d'abord
étudier « avec une attention scrupuleuse » l'ensemble de la note britannique. A
ce moment, raconte Henderson dans sa dépêche, le chancelier se tourna vers Herr
von Ribbentrop : « Il faudra, lui dit-il, convoquer le feld-maréchal

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