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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Ils
le trouvèrent toujours déconcerté par les Anglais. « Le Führer, note Halder dans son journal ce même soir, est
obsédé par cette question : pourquoi l’Angleterre ne veut-elle pas prendre
le chemin de la paix ? » Mais, pour la première fois, l’une de ces
raisons avait commencé à se faire jour en lui. Halder le nota :
    Il voit, comme nous, la solution de ce problème dans le
fait que l’Angleterre met toujours son espoir dans la Russie. Ainsi, lui aussi
espère que l’Angleterre sera contrainte par la force à faire la paix. Pourtant
il n’aime pas cette solution. Raisons : Si nous écrasons l’Angleterre
militairement, l’Empire britannique se désintégrera, et l’Allemagne n’en tirera
aucun profit. Avec le sang allemand nous accomplirons quelque chose dont seuls
le Japon, l’Amérique et les autres tireront profit.
    Le même jour, 13 juillet, Hitler écrivit à Mussolini pour
refuser l’offre du Duce de fournir des troupes et de l’aviation italiennes pour
l’invasion de l’Angleterre. Il ressort clairement de cette lettre que le Führer commençait enfin à se décider. Les étranges Anglais
ne voulaient tout simplement pas entendre raison.
    J’ai fait à l’Angleterre tant d’offres d’accord, même de
coopération, et j’ai été traité avec un tel mépris (écrit-il), que je suis
maintenant édifié : tout autre appel à la raison ira au-devant d’un refus,
car actuellement ce n’est pas la raison qui gouverne dans ce pays (42)…
    Trois jours plus tard, le 16 juillet, le Seigneur de la
Guerre prit finalement une décision. Il rédigea la « directive n° 16
pour la préparation d’une opération de débarquement contre l’Angleterre (43) ».
    Ultra-secret.
    Q. G. du Führer
    16 juillet 1940
    Puisque l’Angleterre, en dépit de sa situation militaire
sans issue, ne manifeste toujours aucune intention d’en venir à un arrangement,
j’ai décidé de préparer une opération de débarquement et de l’exécuter si
nécessaire.
    Le but de cette opération est d’éliminer la métropole
anglaise en tant que base pour continuer la guerre contre l’Allemagne et, si ce
devait être nécessaire, de l’occuper entièrement.
    Le nom-code de l’attaque devait être « Otarie ». Les
préparatifs devaient en être terminés à la mi-août.
    « Si nécessaire de l’exécuter. » En dépit de son
sentiment croissant que cela serait nécessaire, il n’en était pas encore tout à
fait sûr, comme le montre la Directive. Le « si » était encore un
grand « si » quand Adolf Hitler se leva au Reichstag, le soir du 19 juillet,
pour faire sa dernière offre de paix à l’Angleterre. Ce fut le dernier de ses
grands discours au Reichstag. Ce fut aussi l’un de ses meilleurs. J’ai noté mes
impressions le soir même.
    L’Hitler que nous avons vu au Reichstag ce soir était le
conquérant plein d’assurance, et en même temps un acteur étonnant et spirituel
alliant superbement l’extrême confiance en soi du vainqueur à l’humilité qui
touche toujours les masses quand elles savent qu’un homme est au pinacle. Sa
voix était plus grave, ce soir ; il cria rarement comme il le fait d’habitude ;
et il n’eut pas une seule fois un de ces hurlements hystériques que j’ai si
souvent entendus à cette tribune.
    Bien sûr, ce long discours était farci d’entorses à l’Histoire
et généreusement émaillé d’insultes personnelles à l’adresse de Churchill. Mais
le ton en était modéré, étant donné les circonstances exceptionnelles, adroitement
conçu pour gagner le soutien non seulement de son peuple mais des neutres et
pour donner, en Angleterre, matière à réflexion aux masses.
     
    D’Angleterre (dit-il) je n’entends maintenant qu’un seul cri, qui
n’est pas celui du peuple mais celui des politiciens : la guerre doit
continuer. Je ne sais pas si ces politiciens ont déjà une idée juste de ce que
signifiera la poursuite de la lutte. Ils déclarent, il est vrai, qu’ils
continueront la guerre et que, même si la Grande-Bretagne devait périr, c’est
du Canada qu’ils la continueraient. Il faut supposer que seuls ces gentlemen
intéressés à la poursuite de la guerre iront là-bas. Le peuple, lui, j’en ai
peur, devra rester en Angleterre et il verra la guerre avec d’autres yeux que
ses soi-disant chefs au Canada.
    Croyez-moi, messieurs, je ressens un profond dégoût pour ce type
de politiciens sans scrupule qui causent

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