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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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d’État militaire yougoslave a modifié la
situation politique dans les Balkans, déclare le Führer. En dépit de ses
protestations de loyalisme, la Yougoslavie doit être dorénavant considérée
comme l’ennemie de l’Allemagne et réduite à merci aussi rapidement que possible.
J’ai donc l’intention de l’envahir… et d’anéantir son armée… »
    Ainsi que nous l’avons déjà dit, Hitler chargea le général Jodl,
chef de l’état-major opérationnel de l’O. K. W., de préparer sans délai les
plans d’attaque terrestre de la Yougoslavie. « Je m’y suis attelé toute la
nuit dans les bureaux de la Chancellerie », raconta Jodl au tribunal de
Nuremberg, et à quatre heures du matin, le 28 mars, je remis un premier
aide-mémoire au général von Rintelen, notre officier de liaison auprès du haut
commandement italien (63). »
    En effet, les armées italiennes fléchissantes risquaient d’être
prises à revers par les Yougoslaves en Albanie. Il fallait informer de toute
urgence Mussolini de la décision allemande et obtenir sa coopération.
    Afin d’être sûr que le Duce comprît ce qu’on attendait de lui, et
avant même que Jodl ne se fût mis à l’œuvre, Hitler rédigea à minuit une lettre
chiffrée sur l’heure et transmise par radiogramme à Rome (64). En voici les
passages essentiels :
    Duce,
    Les événements me contraignent à vous faire part de toute
urgence de mon jugement sur la situation et les conséquences que celle-ci peut
avoir. La Yougoslavie m’est toujours apparue un facteur dangereux dans nos
démêlés avec la Grèce… C’est pourquoi j’ai fait loyalement tout ce qui était en
mon pouvoir pour l’amener à se joindre à nous… Malheureusement, mes efforts ont
été vains…
    Les rapports qui me parviennent aujourd’hui ne laissent
aucun doute sur le revirement imminent de la politique étrangère yougoslave. En
conséquence, je viens de prendre les mesures d’ordre militaire qui s’imposent… Je
vous prie cordialement, Duce, de n’entreprendre aucune action en Albanie au
cours de ces prochains jours. J’estime nécessaire que vous employiez tous vos
effectifs disponibles à bloquer et protéger les cols principaux qui relient la
Yougoslavie à l’Albanie.
    … Il importe également, Duce, que vous renforciez vos
troupes sur la frontière italo-yougoslave dans toute la mesure de vos moyens et
avec une extrême promptitude.
    J’estime en outre que le secret le plus rigoureux doit
entourer ces mesures et les ordres qu’elles impliquent de votre part… leur
divulgation les dépouillerait de toute efficacité… Cette condition du secret
dûment observée… je ne doute pas, Duce, que nous remportions ensemble un succès
non moins total que celui de la seule Allemagne en Norvège il y a un an. J’en
ai même l’inébranlable certitude.
     
    Cordialement et amicalement vôtre,
    Adolf Hitler.
    Une fois encore, la prédiction du dictateur se réalisa dans l’immédiat.
En revanche, le pressentiment de ce que lui coûterait, à longue échéance, la
réussite de sa vengeance contre la Yougoslavie ne paraît pas l’avoir effleuré.
    A l’aube du 6 avril 1941, la masse écrasante des armées
allemandes franchit simultanément les frontières du Reich, de Bulgarie, de
Hongrie, pour déferler sur la Yougoslavie et la Grèce. La puissance
irrésistible de leurs colonnes blindées eut tôt fait d’avoir raison d’adversaires
mal armés et déjà harcelés par les bombardements préliminaires de la Luftwaffe.
Pendant trois jours et trois nuits consécutifs, en effet, les bombardiers de Gœring
survolèrent Belgrade au niveau des toits [110] ,
y faisant pleuvoir les bombes incendiaires et les explosifs à grande puissance.
    La petite capitale, rasée de fond en comble, fut réduite à un
monceau de décombres calcinés. Bilan humain : 17 000 morts, la
plupart appartenant à la population civile, et un nombre beaucoup plus
considérable de blessés. L’Opération Châtiment (ainsi l’avait baptisée
Hitler) fut exécutée avec un « fini » dont le Seigneur de la Guerre
se réjouit ostensiblement. Jamais ordre n’avait été observé plus à la lettre.
    La Yougoslavie, qui n’avait pu achever à temps la mobilisation
de sa brave petite armée et dont l’état-major commit l’erreur de vouloir
défendre la totalité du territoire, fut terrassée. Le 13 avril, Allemands
et Hongrois pénétraient dans ce qui subsistait de Belgrade et, le 17,

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