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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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l’après-midi
suivant, il s’entretint avec Brauchitsch de cette « inadmissible ingérence »
du Führer dans les affaires du Haut-Commandement et, finalement,
proposa de lui offrir leur double démission. Brauchitsch refusa, déplore Halder, parce que, dit-il, cela ne serait guère judicieux et ne
changerait rien à rien…
    Comme en beaucoup d’autres circonstances, le maréchal, décidément
dépourvu d’estomac, capitulait à l’avance devant l’ex-caporal. Lorsque, le 23 août,
Guderian se présenta au G. Q. G., Halder le pressa d’obtenir
du Führer la renonciation à son plan désastreux. Le
coriace créateur des panzers n’avait aucun besoin d’être chapitré
là-dessus, mais… mais il trouva Brauchitsch sur son chemin.
    « Je vous interdis de soulever la question de Moscou avec
le Führer, lui dit le maréchal. Ses ordres sont donnés et
l’opération Leningrad doit être exécutée. Comment ? Il reste à le trouver,
c’est tout. Une nouvelle discussion ne rimerait à rien. »
    Cependant, reçu par Hitler hors de la présence de Brauchitsch, Guderian
désobéit et plaida aussi instamment qu’il put l’assaut immédiat contre Moscou.
    « Hitler me laissa parler jusqu’au bout, rapporte-t-il,
puis m’exposa en détail les motifs de son opposition : Besoin absolu des
matières premières industrielles et des produits agricoles d’Ukraine. Besoin de neutraliser la Crimée, ce véritable porte-avions soviétique susceptible de servir à l’attaque des puits de pétrole de Roumanie, etc… etc… Mes
généraux ne connaissent rien à l’aspect économique de la guerre, conclut-il. Mes
ordres sont d’ores et déjà donnés. L’attaque de Kiev reste l’objectif immédiat
et toutes les opérations doivent être conduites à cette fin. »
    Pour la première fois, remarque Guderian, je fus témoin d’un
spectacle qui allait me devenir familier. A chaque phrase du Führer, Keitel, Jodl
et autres généraux présents opinaient religieusement du bonnet. Je demeurais
seul contre tous (9).
    En fait, Halder n’avait nullement opiné. A
la suite d’une entrevue avec lui, le lendemain, à propos de son échec auprès du Führer, Guderian écrit : « A mon grand
étonnement, j’ai trouvé Halder au bord de la dépression
nerveuse et il prononça des accusations totalement injustifiées [129] . »
    Depuis le début des hostilités, cette crise du haut commandement
germanique fut la plus sévère. Mais l’adversité allait en provoquer d’autres, bien
pires.
    De l’aveu de Guderian, l’offensive de von Rundstedt rendue
possible par les renforts d’infanterie et de blindés ramenés du front central
fut une grande victoire tactique. Kiev tomba le 19 septembre [130] et, le 26, la bataille de Kiev s’achevait par l’encerclement et la capture de
665 000 prisonniers russes.
    « La plus grande bataille de l’Histoire mondiale ! »
affirma Hitler. Pourtant, malgré cet incontestable succès, plusieurs généraux
demeurèrent sceptiques sur sa valeur stratégique. Pendant deux mois, le groupe
d’armées de von Bock dépouillé de ses unités blindées fut obligé de piétiner le
long du fleuve Desna, un peu au-delà de Smolensk. De plus en plus, le temps
pressait. Les pluies d’automne allaient bientôt transformer les routes de
Russie en marécages et tout de suite après ce serait l’hiver, la neige, le
froid inhumain…

LA MARCHE SUR MOSCOU
    A la longue, et de mauvaise grâce, Hitler se rendit aux
instances conjuguées de Brauchitsch, Halder et von Bock. Il
consentit à reprendre la marche sur Moscou. Trop tard, hélas ! D’autre
part, sa résolution arrêtée, il entendait arriver tout de suite au Kremlin :
    « Mettez en mouvement le front central d’ici huit à dix
jours », ordonne-t-il. « Impossible », répond Halder. Il promet alors à von Bock de lui rendre le groupe de blindés de
Guderian, encore engagé en Ukraine, et de lui adjoindre le corps de chars de Reinhardt, en action autour de Leningrad. Tout cela prend du
temps et les unités blindées ne seront ramenées, rééquipées, que fin septembre.
Enfin, le 2 octobre, la grande offensive baptisée Opération Typhon se déclenche. Un vent de tempête, un cyclone destructeur allait assaillir
Moscou et provoquer l’effondrement de l’Union Soviétique. « Encerclez-les !
écrasez-les ! anéantissez-les ! » Vocifère le Führer.
    Une fois de plus, la mégalomanie du despote nazi l’entraîne

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