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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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préparées que leur
ennemi, le facteur primordial et indiscutable de la défaite germanique fut la
défense sauvage de l’Armée Rouge, son acharnement au combat et son indomptable
volonté de vaincre. Les carnets d’Halder, les rapports des généraux en campagne
nous en apportent le témoignage. Chaque page traduit la stupéfaction allemande
devant l’ampleur et la violence des attaques et contre-attaques soviétiques ;
aussi la consternation, voire le désespoir que font naître les revers et les
lourdes pertes de la Wehrmacht.
    Les généraux nazis n’arrivaient pas à comprendre comment, étant
donné la nature de leur régime tyrannique et les effets catastrophiques du
premier coup de massue, les Russes ne se soient pas effondrés comme les
Français et quelques autres nations le firent avec infiniment moins d’excuses.
    « A notre grande surprise et à notre désappointement, écrit
Blumentritt sur le mode sarcastique, nous avons constaté, entre octobre et
novembre, que ces Bolcheviks vaincus ignoraient absolument qu’ils
avaient cessé d’exister en tant que puissance militaire. »
    Les propos tenus à Guderian par un vieux général tsariste mis à
la retraite sont également significatifs :
    Si vous étiez venus il y a vingt ans, déclara-t-il au
créateur des panzers , nous vous aurions accueillis à bras ouverts. Aujourd’hui
il est trop tard. A peine commencions-nous à nous remettre sur pied que vous
nous rejetez de vingt ans en arrière et nous obligez à repartir de zéro, mais
depuis lors les temps ont bien changé. A présent nous combattons pour la patrie
russe et cette cause-là nous trouvera toujours unis comme un seul homme (15)…
    A la fin de novembre, à travers les tornades de neige et par une
température de moins 30°, Moscou apparut enfin « à portée de la main »,
s’imaginent Hitler et ses généraux. De trois côtés, par le nord, le sud et l’ouest,
40 à 50 kilomètres seulement séparent les armées allemandes de la capitale
soviétique. Dans son lointain Q. G. de Prusse-Orientale, le Führer, penché sur les cartes d’état-major, prétend que cette distance n’en est
pas une. Après une marche de 800 kilomètres, que signifie ce dernier petit bout
de chemin ? « Encore une foulée, dit-il à Jodl, le 22 novembre, et
ce sera le triomphe. »
    Téléphonant ce même jour à Halder, von Bock compare ce qu’il
croit être l’ultime coup de collier de la campagne de Russie à la bataille de
la Marne, où le dernier bataillon jeté dans la mêlée arracha la victoire.
    « Malgré le raidissement de la résistance soviétique, l’objectif
devient accessible », ajoute-t-il, et, le 30 novembre, il joue à son
tour le tout pour le tout. L’heure « H » est fixée pour le lendemain 1er décembre.
La plus colossale armada blindée jamais rassemblée sur un seul front se met
alors en marche. Du nord au sud, le IVe groupe de chars du général Hœpner, et
le IIIe groupe du général Hermann Hoth. Du sud au nord, la IIe armée blindée du
général Guderian ; au centre, exerçant sa poussée vers l’est, à travers
les forêts entourant Moscou, la puissante IVe armée de von Kluge.
    Le 2 décembre, un bataillon de reconnaissance de la 258e
division d’infanterie pénètre dans Khimki, banlieue de Moscou, en vue des
coupoles du Kremlin ! Il en est balayé le lendemain matin par quelques
chars lourds et une force armée hétéroclite, composée de travailleurs d’usines
mobilisés en hâte. Les Allemands n’approcheront jamais davantage de Moscou. Leur
premier coup d’œil sur le Kremlin fut aussi le dernier.
    Déjà, dans la soirée du 1er décembre, von Bock, supplicié
par des crampes d’estomac, avait averti Halder que « ses troupes exténuées
fléchissaient, ce qui le mettait dans l’impossibilité de poursuivre l’action ».
Halder s’efforça de le réconforter. « Nous devons essayer, dit-il, d’abattre
l’ennemi avec les dernières forces dont nous disposons. Si cela se révèle
impossible, nous prendrons de nouvelles dispositions. » Le 2 décembre,
il note laconiquement : « La résistance ennemie atteint son paroxysme. »
Le 3, von Bock lui téléphone une seconde fois : « Les avant-gardes de
la IVe armée ont dû se replier, car les unités de flanc ne peuvent plus
progresser… Le moment approche où mes soldats succomberont. »
    Quand, pour la première fois, von Bock suggère de passer à la
défensive, Halder

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