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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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s’y attendait ; les Allemands calculèrent qu’elles
ne représentaient, au total, que quelque 4 milliards de marks ($ 1000 000 000 [182] ).
    Les rapaces nazis extorquèrent à la Pologne tout ce qu’ils
purent. « Je m’efforcerai, disait le docteur Frank, gouverneur général de
Pologne, d’arracher à cette province tout ce qu’il est encore possible de lui
arracher. » Cette déclaration était faite à la fin de 1942. En trois
années d’occupation, il avait déjà beaucoup pris à ce pays, ainsi qu’il ne
cessait de s’en vanter, surtout en produits alimentaires, qu’il expédiait en
Allemagne pour nourrir les voraces Allemands. Toutefois, il avertit les
autorités du Reich que, dans le cas où l’on appliquerait le nouveau programme
alimentaire prévu pour 1943, un demi-million de Polonais dans la seule ville de
Varsovie et dans ses faubourgs seraient privés de nourriture (10).
    La nature de l’Ordre nouveau avait été définie pour la Pologne
dès la conquête de ce pays par les nazis. Le 3 octobre 1939, Frank faisait
connaître aux armées les ordres donnés par Hitler.
    La seule manière d’administrer la Pologne consistera à
exploiter ce pays sans aucun ménagement, en lui prenant tous les produits
alimentaires, les matières premières, les machines, les installations
industrielles, etc… Nécessaires à l’économie de guerre allemande, à s’assurer
toutes les catégories de travailleurs nécessaires pour les envoyer en Allemagne,
à réduire l’ensemble de l’économie polonaise au minimum absolument
indispensable à la simple survie de la population, à fermer toutes les
institutions culturelles, en particulier les écoles et les collèges techniques,
afin d’empêcher la formation d’une nouvelle élite polonaise. La Pologne sera
traitée comme une colonie. Les Polonais deviendront les esclaves du Grand Reich
Allemand (11).
    Rudolf Hess, le premier adjoint du Führer dans le Parti national
socialiste, ajouta qu’Hitler avait décidé que l’on « ne reconstruirait pas
Varsovie et qu’il n’était pas dans les intentions d’Hitler de rebâtir ou de
reconstruire une seule industrie dans le Gouvernement général (12) ».
    Un décret du docteur Frank stipula que, sur le territoire de la
Pologne, toutes les propriétés appartenant non seulement à des Juifs mais à des
Polonais pourraient être confisquées sans dédommagement. Par centaines de
milliers, les paysans polonais se virent arracher purement et simplement leurs
fermes, qui furent attribuées à des colons allemands. Le 31 mai 1943, dans
les quatre districts annexés par l’Allemagne (Prusse occidentale, Posen, Zichenau,
Silésie), quelque 70 000 propriétés, couvrant 6 millions d’hectares, furent
« saisies », tandis que 9 500 propriétés, représentant 2,5
millions d’hectares, étaient « confisquées ». La différence entre la « saisie »
et la « confiscation » n’est pas expliquée sur le tableau compliqué
établi par le Bureau Central Allemand des Domaines (13) et, quant aux Polonais
expropriés, peu leur importait sans doute.
    Dans les pays occupés, les trésors artistiques eux-mêmes furent
pillés et ceci, ainsi que devaient le révéler les documents nazis, sur l’ordre
exprès d’Hitler et de Gœring, qui purent ainsi augmenter considérablement leurs
collections « privées ». Selon sa propre estimation, celle du
corpulent maréchal du Reich atteignit une valeur de 50 millions de reichsmarks.
En fait, dans ce domaine particulier, Gœring montra la voie. Aussitôt que la
Pologne fut envahie, il donna l’ordre de saisir toutes les œuvres d’art et, en
six mois, le commissaire spécial chargé d’exécuter ses instructions put rendre
compte qu’il avait pris « la totalité des trésors artistiques de cette
nation (14) ».
    Mais c’est en France que se trouvaient la plupart des grandes
œuvres d’art de toute l’Europe, et à peine les Allemands l’eurent-ils ajoutée à
leurs conquêtes qu’Hitler et Gœring ordonnèrent la saisie de ses trésors
artistiques. Hitler avait chargé Rosenberg de ce pillage d’un genre particulier.
Ce dernier créa à cette fin un organisme appelé Einsatzstab Rosenberg et
fut aidé non seulement par Gœring mais aussi par le général Keitel. Dans une
instruction adressée à l’armée allemande stationnée en France, Keitel déclarait
que Rosenberg « était chargé de transporter en Allemagne tous les biens
culturels qui

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