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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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sans même un peu de paille – et l’on
jeta un cadavre sur le quai. La même chose s’est sans doute produite avec d’autres
convois de retour (25). »
    Ce n’était pas une prise de contact très alléchante avec le
Troisième Reich pour les Ostarbeiter (Travailleurs de l’Est), mais cela
les préparait du moins à ce qui les attendait : la faim, les coups, les
maladies, le froid dans des baraques sans feu et sous leurs légers haillons… de
longues heures de travail limitées seulement par leur capacité à tenir debout.
    Les vastes établissements Krupp, où se fabriquaient les canons, les
chars et les munitions allemands, en absorbaient un grand nombre, parmi
lesquels on comptait des prisonniers de guerre russes. A un moment donné, au
cours de la guerre, 600 Juives furent amenées du camp de Buchenwald pour
travailler dans les usines Krupp. On les « logea » dans un camp de
travail détruit par les bombes, et dont les anciens pensionnaires, des italiens,
avaient été transférés ailleurs. Au cours du procès de Nuremberg, le docteur
Wilhelm Jaeger, « médecin-chef » des esclaves employés chez Krupp, décrivit
dans sa déposition ce qu’il trouva à son entrée en fonction :
    « Lors de ma première visite, je constatai que ces
femmes souffraient de blessures ouvertes infectées ainsi que d’autres maladies.
J’étais le premier médecin qu’elles voyaient depuis au moins quinze jours… Il n’y
avait aucun médicament… Elles n’avaient pas de chaussures et allaient nu-pieds.
Pout tout vêtement, elles portaient un sac avec des trous pour passer la tête
et les bras. Leurs cheveux étaient rasés. Le camp était entouré de fils de fer
barbelés et il était étroitement surveillé par des S. S.
    « Dans le camp, la nourriture était extrêmement
parcimonieuse et de très mauvaise qualité. Il était impossible de pénétrer dans
les baraquements sans être assailli par les puces… Leurs piqûres m’ont provoqué
de gros furoncles sur les bras et sur le reste du corps… »
    Le docteur Jaeger rendit compte de cet état de choses aux
directeurs des Usines Krupp et même au médecin personnel de Gustav Krupp von
Bohlen und Halbach, le propriétaire de la firme, – mais ce fut en vain. De même,
ses rapports avec les autres camps de travailleurs forcés des Usines Krupp n’apportèrent
aucun soulagement au sort des malheureux. Dans sa déposition, il a cité
certains de ses rapports dans lesquels il décrivait ce qu’il avait constaté
dans huit camps de travailleurs russes et polonais : surpeuplement
engendrant les maladies, nourriture en quantité insuffisante pour maintenir un
homme en vie, manque d’eau, absence de lieux d’aisance…
    « De même, l’habillement des travailleurs venant de l’Est
était totalement insuffisant. Ils travaillaient et dormaient dans les vêtements
avec lesquels ils étaient arrivés de l’Est. En fait, aucun d’eux ne possédait
de manteau, et ils étaient contraints de se servir de leurs couvertures comme
manteaux par temps froid ou pluvieux. En raison de la pénurie de chaussures, un
grand nombre de travailleurs étaient obligés de se rendre à leur travail pieds
nus, même en hiver…
    « Les conditions sanitaires étaient épouvantables. A
Kramerplatz, il y avait seulement dix waters d’enfants pour 1 200
personnes… Les excréments couvraient entièrement le sol de ces cabinets… C’étaient
les Tatares et les Kirghizes qui souffraient le plus ; ils mouraient comme
des mouches (en raison) des mauvaises conditions de logement, de la mauvaise
qualité et de l’insuffisance de la nourriture, du surmenage et du manque de
repos.
    « Ces travailleurs étaient également atteints de
typhus exanthématique. Les poux, porteurs de cette maladie, de concert avec les
innombrables puces, punaises et autre vermine, torturaient les pensionnaires de
ces camps… Il arrivait que l’eau fût coupée dans les camps pendant des périodes
allant de huit à quatorze jours… »
    Dans l’ensemble, les esclaves occidentaux eurent plus de chance
que ceux qui provenaient de l’Est – ces derniers étant considérés par les
Allemands comme la lie de la terre. Mais la différence n’était que relative, ainsi
que le docteur Jaeger devait s’en rendre compte en visitant l’un des camps de
travail Krupp occupé par des prisonniers de guerre français et situé dans la
Nogerratstrasse, à Essen.
     
    « Ses habitants furent gardés pendant

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