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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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sous la main ? Le secrétaire d’État
docteur Josef Buehler, représentant le Gouverneur général de Pologne, avait une
suggestion toute prête pour eux. Il y avait déjà en Pologne près de 2 500 000
Juifs qui, dit-il, « constituaient un danger redoutable ». Ils
étaient, déclara-t-il, « porteurs de maladie, trafiquants de marché noir
et en outre inaptes au travail ». Aucun problème de transport ne se posait
pour ces 2 500 000 âmes. On les avait sous la main.
    « Je n’ai qu’une seule requête à formuler (conclut le
docteur Buehler), c’est, que le problème juif soit résolu aussi vite que
possible sur mon territoire. »
    Cet aimable secrétaire d’État trahissait là une impatience que
partageaient les hauts cercles nazis et Hitler lui-même. Aucun des dirigeants
du Reich ne comprit alors – et cela jusque vers la fin de 1942 – quel précieux
apport ces millions de Juifs auraient pu constituer pour le travail forcé. Aussi,
bien avant que ces malheureux n’eussent succombé sous ce travail de forçat – dans
la plupart des cas, on n’eut même pas recours à cette méthode, – Hitler et
Himmler décidèrent de les liquider par des moyens plus rapides.
    On en employa surtout deux. L’un de ceux-ci fut utilisé, ainsi
que nous l’avons vu, peu après le début de l’invasion en Russie, soit au cours
de l’été 1941. Il s’agit des massacres massifs des Juifs polonais et russes par
les Unités volantes d’Einsatzgruppen , qui” firent environ 750 000
victimes.
    C’était à cette méthode de « solution définitive » qu’Himmler
songeait lorsque, le 4 octobre 1943, à Pcsen, il s’adressait ainsi aux
généraux S. S. :
    « … Je voudrais également aborder avec vous sans détour un
sujet très grave. Entre nous, nous devons en parler en toute franchise, et
cependant jamais il ne devra en être fait mention en public…
    « Je veux parler… de l’extermination de la race juive…
La plupart d’entre vous savent ce que cela signifie de voir gisant côte
à côte 100,500 ou 1 000 cadavres. D’avoir tenu bon et en même temps – à
part Quelques exceptions dues à la faiblesse humaine – d’être demeurés des
hommes dignes de ce nom, voilà ce qui nous a rendus durs. C’est là une page
glorieuse de notre histoire qui n’a jamais été écrite et ne sera jamais écrite
(55)… »

LES CAMPS D’EXTERMINATION
    Les trente principaux camps de concentration nazis furent tous
des camps de la mort, où périrent des millions d’êtres, victimes de la faim et
des tortures [199] .
Les rapports établis par les autorités – chaque camp avait son Totenbuch (registre
des décès) officiel – sont incomplets et, dans bien des cas, ils ont été
détruits à l’approche des Alliés. On a retrouvé à Mauthausen une partie d’un
Totenbuch où sont inscrits 35 318 décès pour la période entre janvier 1939
et avril 1945 [200] .
    A la fin de 1942, lorsque le besoin en main-d’œuvre commença
de se faire sentir d’une manière aiguë, Himmler donna l’ordre de « réduire »
le pourcentage des décès dans les camps de la mort. En raison de la pénurie de
main-d’œuvre, il s’était montré fort mécontent à la lecture d’un rapport
adressé à ses services et selon lequel Sur 136 700 personnes envoyées dans
les camps de concentration entre juin et novembre 1942,70 610 étaient
mortes, 9 267 avaient été exécutées, et 27 846 « transférées (57) »,
c’est-à-dire envoyées à la chambre à gaz.
    Mais c’était dans les camps d’extermination, les Vernichtungslager ,
que les progrès dans la voie de la « solution définitive » étaient
les plus spectaculaires. Le plus important et le plus célèbre de ces camps
était Auschwitz, qui, avec ses quatre vastes chambres à gaz, ses fours
crématoires, offrait des possibilités de « liquidation » infiniment
plus grandes que les autres, Treblinka, Belzec, Sobibor et Chelmno, tous en
Pologne. Il existait d’autres camps d’extermination moins importants près de
Riga, Vilna, Minsk, Kaunas et Lwow, mais, ce qui les distinguait des principaux,
c’est qu’on y préférait le fusil au gaz.
    Pendant quelque temps, une certaine rivalité régna entre les
chefs S. S. sur la question de savoir quel était le gaz le plus efficace pour
expédier les Juifs à la mort. La vitesse était un facteur important, surtout à
Auschwitz où, vers la fin de la guerre, le camp était en train d’établir

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