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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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découverts ce fut
uniquement parce que le Führer avait confié l’enquête à un
colonel de l’Abwehr, Werner Schrader, lequel appartenait à
la conspiration.
    En novembre, une nouvelle tentative fut organisée. Un capitaine
d’infanterie âgé de vingt-quatre ans, Axel von dem Bussche, fut choisi par les
conspirateurs pour « présenter » un nouveau type de manteau pour l’armée
et un nouvel équipement d’assaut qu’Hitler avait donné l’ordre de créer et qu’il
voulait voir lui-même avant de le faire mettre en fabrication. Pour ne pas
renouveler l’échec de Gersdorff, il décida de mettre dans les poches de ce
manteau deux bombes allemandes qui exploseraient quelques secondes après qu’il
les aurait mises en marche. Son projet était d’agripper Hitler au moment où
celui-ci examinerait le nouveau manteau, et de sauter avec lui.
    Le jour prévu pour la démonstration, une bombe alliée détruisit
les modèles et Bussche partit rejoindre sa compagnie sur le front russe… En
décembre, il revint au quartier général d’Hitler pour présenter les modèles et
en profiter pour mettre son projet à exécution. Le Führer décida soudain d’aller
passer Noël à Berchtesgaden. Peu après, Bussche fut grièvement blessé sur le
front russe et les conjurés désignèrent un autre jeune officier pour le
remplacer. Il s’agissait d’Heinrich von Kleist, fils d’Ewald von Kleist, un des
plus anciens conspirateurs. La présentation du nouveau manteau fut fixée au 11 février
1944. Pour une raison inconnue – selon Dulles à cause d’un raid aérien – le
Führer ne vint pas [251] .
    Les conspirateurs comprirent que la méthode d’Hitler, qui
consistait à modifier sans cesse son emploi du temps, réclamait une révision
totale de leurs propres plans [252] .
Ils conclurent que les seules occasions où l’on était sûr de le voir apparaître
étaient les conférences militaires biquotidiennes qu’il tenait avec les
généraux de l’O. K. W. et de l’O. K. H. Il fallait l’assassiner au cours de l’une
d’elles. Le 26 décembre 1943, un jeune officier du nom de Stauffenberg, représentant
le général Olbricht, fit son apparition au quartier général de Rastenburg pour
participer à la conférence de midi – où il devait faire un rapport sur la
création de nouvelles divisions. Dans sa serviette, il transportait une bombe
munie d’un détonateur à retardement. La réunion fut annulée : Hitler était
parti pour passer le jour de Noël sur l’Obersalzberg.
    Ce fut la première tentative de ce genre exécutée par le jeune
lieutenant-colonel, mais non la dernière, car avec Klaus Philip Schenk, comte
von Stauffenberg, les conspirateurs antinazis avaient enfin trouvé leur homme. A
dater de ce jour, il allait non seulement se charger de tuer Hitler de sa
propre main et de la seule manière qui lui semblât désormais possible, mais il
allait également insuffler une vie nouvelle à la conspiration, lui apporter des
idées, lui redonner de l’espoir et devenir son vrai chef, bien qu’il n’en prît
jamais le titre.

LA MISSION DU COMTE VON STAUFFENBERG
    C’était un homme extraordinairement doué, pour un officier de
carrière. Né en 1907, il descendait d’une vieille famille aristocratique de l’Allemagne
du Sud. Par sa mère, la comtesse von Uxkull-Gyllenbrand, il était un
arrière-petit-fils de Gneisenau, un des héros militaires de la guerre de
libération contre Napoléon et le co-fondateur, avec Scharnhorst, de l’état-major
général prussien. Il descendait également par elle de Yorck von Wartenburg, un
autre général célèbre de l’époque napoléonienne. Le père de Klaus était
chambellan privé du dernier roi de Wurtemberg. Sa famille était profondément
catholique et très cultivée.
    C’est dans le souvenir de ce passé et dans cette atmosphère que
grandit Klaus von Stauffenberg. Doué d’une belle santé physique et, selon tous
ceux qui le connurent, d’une beauté frappante, il devint un esprit brillant, curieux
et admirablement équilibré. Il avait la passion des chevaux et des sports, mais
aussi des arts et de la littérature ; il lisait beaucoup et, adolescent, avait
été influencé par Stefan George et par le mysticisme romantique de ce génie
poétique. Pendant un certain temps, il songea à se consacrer à la musique, puis
à l’architecture, mais en 1926, à dix-neuf ans, il entrait dans l’armée comme
cadet au 17e régiment de cavalerie

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