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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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lieutenant-colonel et le poste de chef de l’état-major du général
Olbricht, au bureau général de l’armée. Bientôt, il entreprit de s’exercer, à l’aide
de pinces, à mettre en marche une bombe anglaise de l’Abwehr avec les trois
doigts de la main qui lui restait.
    Il fit beaucoup plus encore. Sa personnalité dynamique, la
clarté de son esprit, le catholicisme profond qui imprégnait ses idées, son
remarquable talent d’organisateur infusaient une vie et une détermination
nouvelles aux conspirateurs, et aussi quelques idées originales, car
Stauffenberg n’approuvait guère le régime lourd, conservateur, incolore, que
les vieux chefs rétrogrades de la conspiration, Beck, Gœrdeler, Hassell, voulaient
substituer au national-socialisme. D’esprit plus pratique que ses amis du
cercle Kreisau, il voulait instaurer une autre et dynamique démocratie sociale.
Il insista pour que le cabinet antinazi projeté comprît son nouvel ami Julius
Leber, un brillant socialiste, et Wilhelm Leuschner, un ancien dirigeant syndicaliste,
tous deux membres actifs de la conspiration. Cela suscita de nombreuses
discussions ; mais, rapidement, Stauffenberg sut s’imposer aux dirigeants
politiques du complot.
    Il fut également heureux dans ses contacts avec la plupart des
militaires. Il reconnaissait le général Beck pour chef en titre de ces derniers
et il éprouvait une vive admiration pour l’ex-chef de l’état-major général ;
toutefois, à son retour à Berlin, il comprit que Beck, convalescent d’une grave
opération du cancer, las, vaguement découragé, n’était plus que l’ombre de ce
qu’il avait été, et qu’en outre il n’avait aucune idée politique ; dans ce
domaine, il subissait complètement l’influence de Gœrdeler. Le nom de Beck, illustre
dans les cercles militaires, allait être utile, indispensable même, pour
préparer et exécuter le putsch. Mais il allait falloir mobiliser de jeunes
officiers du service actif pour rallier et commander les troupes. Bientôt, Stauffenberg
eut la plupart des hommes dont il avait besoin.
    Ceux-ci étaient, outre Olbricht, son chef, le général Stieff, chef
de la branche organisation de l’O. K. H., le général Eduard Wagner, premier
quartier-maître général, le général Erich Fellgiebel, chef des Transmissions à
f’O. K. W., le général Fritz Lindemann, chef du service de Ravitaillement ;
le général Paul von Hase, commandant la place de Berlin (qui pourrait fournir
les troupes pour l’investir) et le colonel Freiherr von Rœnne, chef de la
section des armées étrangères, ainsi que son chef d’état-major, le capitaine
comte von Matuschka. Il y avait aussi deux ou trois généraux importants, en
premier lieu Fritz Fromm, commandant en chef de l’armée de réserve, mais qui, comme
Kluge, s’enthousiasmait aussi vite qu’il se refroidissait et sur lequel on ne
pouvait pas vraiment compter.
    Les conspirateurs n’avaient pas dans leurs rangs de maréchal en
activité. Le maréchal von Witzleben, un des premiers conspirateurs, avait été
prévu pour prendre le commandement en chef des forces armées, mais il était en
disponibilité et n’avait pas de troupes sous ses ordres. Le maréchal von
Rundstedt, qui commandait les troupes opérant à l’Ouest, fut sollicité, mais il
refusa de manquer à son serment de fidélité au Führer – ou du moins telle fut l’explication
qu’il donna. Le brillant mais opportuniste maréchal von Manstein fit une
réponse identique.
    Telle était la situation au début de 1944, quand un maréchal
très actif et très populaire prêta l’oreille aux conspirateurs, d’abord à l’insu
de Stauffenberg. C’était Rommel, et son entrée dans le
complot contre Hitler surprit grandement les chefs de la résistance qui, dans
leur majorité, ne l’approuvèrent pas ; ils considéraient le « Renard
du Désert » comme un nazi et comme un opportuniste qui, après avoir
bassement sollicité les faveurs d’Hitler, l’abandonnait maintenant qu’il savait
la guerre perdue.
    En janvier 1944, Rommel avait été nommé
commandant en chef du groupe d’armées B, sur le front Ouest. Ce groupe d’armées
constituait le gros des forces avec lesquelles les Allemands entendaient
repousser l’invasion anglo-américaine attendue sur les côtes de la Manche. En
France, il s’était remis à fréquenter deux de ses vieux amis, le général Alexander von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique
et

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