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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Fromm
n’étant pas entièrement rallié à la cause, on ne pouvait vraiment compter sur
lui – de diriger les troupes qui devraient s’emparer de Berlin lorsqu’Hitler
aurait été réduit à l’impuissance.
    Et il lui faudrait atteindre les deux objectifs le même jour et
à deux endroits éloignés de sept à huit cents kilomètres – distances qui
séparent Berlin des quartiers généraux de l’Obersalzberg et de Rastenburg. Entre
le premier et le second acte, il s’écoulerait un intervalle de deux à trois
heures – temps nécessaire à son avion pour regagner la capitale – pendant
lequel il ne pourrait rien faire, sinon espérer que ses plans seraient exécutés
sans défaillance par ses camarades de Berlin. C’était un premier inconvénient, comme
nous allons le voir bientôt.
    Il y en avait d’autres. L’un naquit, semble-t-il, d’une
complication bien inutile dont s’embarrassèrent les conspirateurs. Il ne leur
suffisait plus de tuer Hitler, il fallait en même temps tuer Gœring et Himmler,
pour s’assurer que les forces militaires placées sous leur commandement ne
pourraient pas être utilisées contre les conjurés. Ils croyaient aussi que les
commandants en chef du front se joindraient à eux plus rapidement si les deux principaux
lieutenants d’Hitler étaient également liquidés. Comme Gœring et Himmler
assistaient habituellement aux conférences militaires quotidiennes, on pensait
qu’il ne serait pas trop difficile de tuer les trois hommes avec une seule
bombe. Cette décision insensée fit que Stauffenberg manqua deux occasions en or.
    Le 11 juillet, on le convoqua à l’Obersalzberg pour
présenter au Führer un rapport sur l’organisation des unités de remplacement
dont le besoin se faisait cruellement sentir. Dans l’avion qui l’emmenait à
Berchtesgaden, il emporta une des bombes anglaises de l’Abwehr. Au cours d’une
réunion tenue dans la nuit par les conspirateurs de Berlin, il avait été décidé
que c’était l’occasion ou jamais d’abattre Hitler – et Gœring et Himmler du
même coup. Mais Himmler n’était pas présent à la conférence ce jour-là et quand
Stauffenberg, quittant la réunion pour un instant, appela au téléphone le
général Olbricht à Berlin pour le lui dire, en insistant sur le fait qu’il
pouvait encore supprimer Hitler et Gœring, le général le pressa d’attendre un
autre jour où il pourrait atteindre les trois à la fois. Cette nuit-là, à son
retour à Berlin, Stauffenberg rencontra Beck et Olbricht et leur dit avec force
que la prochaine fois il tuerait Hitler, sans se préoccuper si Gœring et
Himmler étaient là ou non. Les autres l’approuvèrent.
    Une nouvelle occasion se présenta bientôt. Le 14 juillet, Stauffenberg
reçut l’ordre de faire le lendemain un compte rendu sur la situation de l’armée
de l’intérieur – car on avait besoin de toutes les recrues disponibles pour
combler les vides en Russie, où le groupe des armées du Centre, ayant perdu 27
divisions, avait cessé d’exister en tant que force combattante. Ce jour-là, 14 juillet,
Hitler avait ramené son quartier général à la Wolfsschanze de Rastenburg, afin
de prendre lui-même les mesures nécessaires pour renforcer le front central, où
l’Armée Rouge avait maintenant atteint un point situé à moins de 100 kilomètres
de la Prusse-Orientale.
    Dans la matinée du 15 juillet, le colonel von Stauffenberg
partit en avion pour le quartier général du Führer [261] , emportant
une bombe dans sa serviette. Cette fois les conspirateurs étaient si sûrs du
succès qu’ils décidèrent de lancer deux heures avant la conférence du Führer, prévue pour treize heures, le signal « Walkyrie »
– destiné à donner l’ordre aux troupes de Berlin de se mettre en mouvement et
aux tanks de l’école de Krampnitz de se diriger sur la
capitale. On ne pouvait accepter aucun délai pour se rendre maître de la
situation.
    A onze heure, le samedi 15 juillet, le général Olbricht
lança l’ordre « Walkyrie I » pour Berlin et, avant midi, des
troupes s’avançaient vers le centre de la capitale pour occuper le quartier de
la Wilhelmstrasse. A treize heures, Stauifenberg, serviette à la main, pénétra dans la salle de conférence du Führer, fit son rapport sur la situation des renforts, puis il s’absenta
suffisamment longtemps pour téléphoner à Olbricht, à Berlin, et lui dire – en
termes convenus – qu’Hitler était

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