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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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sombre, humide et très boisé de la
Prusse-Orientale. Il n’était pas aisé d’y pénétrer ou d’en sortir, remarqua
Stauffenberg. Le quartier général se composait de trois enceintes, protégées
chacune par des champs de mines, des réduits en béton, et une clôture de fil de
fer barbelé électrifiée ; nuit et jour des patrouilles de S. S. fanatiques
faisaient des rondes.
    Pour pénétrer dans l’enceinte intérieure, fortement gardée, où
vivait et travaillait Hitler, le général le plus élevé en grade lui-même devait
présenter un laissez-passer spécial, valable pour une visite, et subir l’inspection
personnelle de l’Oberführer Rattenhuber, chef de la sécurité d’Himmler et
commandant de la garde S. S., ou celle de l’un de ses adjoints. Toutefois, comme
c’était Hitler lui-même qui avait donné l’ordre à Stauffenberg de venir
présenter son rapport, Haeften et lui, encore qu’ils eussent été arrêtés pour
vérification de leurs laissez-passer, franchirent assez facilement les trois
contrôles. Après un petit déjeuner pris en compagnie du capitaine von Moellendorff,
adjoint au commandant du camp, Stauffenberg alla retrouver le général Fritz
Fellgiebel, chef des transmissions à l’O. K. W.
    Fellgiebel était un des pivots du complot. Stauffenberg s’assura
que le général était prêt à transmettre sans délai les nouvelles de l’attentat
aux conspirateurs de Berlin afin qu’ils entrent immédiatement en action. A ce
moment, Fellgiebel isolerait le quartier général du Führer en coupant toutes
les communications téléphoniques, télégraphiques et radiophoniques. Nul n’était
plus en mesure de le faire que le chef du réseau de communications de l’O. K. W.,
et les conjurés s’estimaient heureux de l’avoir gagné à leur cause. Il était
indispensable au succès de toute la conspiration.
    Après avoir rendu visite au général Buhle, le représentant de l’armée
à l’O. K. W., pour discuter avec lui les problèmes relatifs à l’armée de l’intérieur,
Stauffenberg se dirigea vers les bureaux de Keitel, suspendit sa casquette et
son ceinturon dans l’antichambre et pénétra dans le bureau du chef de l’O. K. W.
Il y apprit qu’il lui faudrait agir encore plus vite qu’il ne l’avait projeté. Il
était déjà un peu plus de midi et Keitel l’informa que, Mussolini arrivant par
le train de quatorze heures trente, la conférence quotidienne du Führer avait
été avancée : elle aurait lieu à douze heures trente au lieu de treize
heures. Keitel le pria de faire un rapport aussi bref que possible. Hitler
désirait que la conférence se terminât tôt.
    Avant que la bombe n’eût explosé ? Stauffenberg dut se
demander si, une fois de plus, et alors que c’était sans doute sa dernière
tentative, le sort allait lui voler son succès. Sans doute avait-il espéré
aussi que, cette fois, la conférence avec Hitler se tiendrait dans l’abri
souterrain du Führer, où la force de l’explosion serait beaucoup plus puissante
que dans un des bâtiments de surface. Mais Keitel lui apprit que la conférence
aurait lieu dans la Lagebaracke – baraquement réservé à cet usage [264] .
    Il ne s’agissait nullement de la baraque en bois léger que l’on
a si souvent décrite. Au cours de l’hiver précédent, Hitler avait fait
renforcer la structure originale en bois par des murs de béton épais de 50
centimètres pour servir de protection contre les bombes incendiaires et les
éclats des bombes aériennes qui pourraient tomber autour. Ces murs épais
donneraient plus de force à l’explosion.
    Stauffenberg résuma à Keitel ce qu’il se proposait de dire à
Hitler et, vers la fin, il remarqua que le chef de l’O. K. W. regardait sa
montre avec impatience. Quelques minutes avant douze heures trente, Keitel se
leva en disant qu’il devait se rendre immédiatement à la conférence sous peine
d’être en retard. Ils sortirent de son bureau, mais Stauffenberg dit qu’il
avait oublié sa casquette et son ceinturon dans l’antichambre et fit rapidement
demi-tour avant que Keitel n’ait eu le temps de proposer que son adjoint, un
certain lieutenant von John, qui marchait à côté d’eux, aille les chercher.
    Dans l’antichambre, Stauffenberg ouvrit rapidement sa serviette,
saisit une pince avec les trois doigts qui lui restaient et brisa la capsule. A
moins d’une nouvelle défaillance du mécanisme, dix minutes plus tard exactement
la bombe

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