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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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politiques qui exécuterait sans discuter les ordres donnés par ses
supérieurs immédiats. Son courage ne pouvait être mis en doute. Il avait été
blessé huit fois et avait récemment reçu de la main d’Hitler lui-même la croix
de chevalier avec feuilles de chêne, distinction exceptionnelle.
    Remer alerta son bataillon, ainsi qu’il en avait reçu l’instruction,
et se rendit en hâte à Berlin pour recevoir les ordres particuliers de Hase. Le
général lui annonça l’assassinat d’Hitler, l’imminence d’un putsch S. S. et lui
donna pour instruction d’isoler hermétiquement les ministères de la
Wilhelmstrasse et le Bureau central de Sécurité S. S. situé dans le quartier
tout proche de la gare d’Anhalt. A dix-sept heures trente, Remer, agissant avec
une grande célérité, avait rempli sa mission et se présentait de nouveau à
Unter den Linden pour recevoir de nouvelles instructions.
    Sur ces entrefaites, un personnage de moindre importance
intervint dans le drame et aida Remer à devenir l’arbitre de la conspiration. Un
lieutenant, le docteur Hans Hagen, jeune homme très agité
et content de lui, avait été affecté en qualité d’officier de direction
nationale socialiste au bataillon de Remer. Il travaillait également pour le
docteur Gœbbels au ministère de la Propagande et se trouvait à cette époque à
Bayreuth, où il avait été envoyé par le ministre pour travailler à un ouvrage
commandé par Martin Bormann, secrétaire d’Hitler, une « Histoire de la
Culture nationale socialiste ». Sa présence à Berlin était tout à fait
fortuite. Il y était venu pour prononcer un discours à la mémoire d’un écrivain
obscur tombé sur le front et en avait profité pour faire une conférence à son bataillon,
dans le courant du même après-midi, sur « des Questions de doctrine
nationale socialiste ». Il adorait parler en public.
    En se rendant à Dœberitz, le lieutenant fort excité se
convainquit d’avoir aperçu le maréchal von Brauchitsch en uniforme dans une
voiture de l’armée qu’il avait croisée, et aussitôt lui vint l’idée que le
vieux maréchal devait manigancer quelque trahison. Brauchitsch, qui avait
depuis longtemps été limogé par Hitler, n’était pas à Berlin ce jour-là, mais
Hagen jura l’avoir vu. Il fit part de ses soupçons à Remer avec qui il
bavardait au moment où le commandant recevait l’ordre d’occuper la
Wilhelmstrasse. Cet ordre ne fit qu’accroître ses soupçons et il persuada Remer
de lui donner une moto à sidecar, dans lequel il se
précipita au ministère de la Propagande pour alerter Gœbbels.
    Le ministre venait tout juste de recevoir son premier appel
téléphonique d’Hitler, lui apprenant l’attentat dont il avait été victime et
lui enjoignant de diffuser dès que possible un communiqué annonçant que cet
attentat avait échoué. Il semble bien que ce fussent les premières nouvelles
que le ministre de la Propagande, d’ordinaire si vite renseigné, eût reçu des
événements de Rastenburg. Hagen le mit au courant de ce
qui se tramait à Berlin.
    Gœbbels commença par se montrer sceptique – il considérait un
peu Hagen comme un importun – et, selon une version, il
était sur le point de jeter son visiteur dehors quand le lieutenant lui suggéra
d’aller à la fenêtre et de juger par lui-même. Ce qu’il vit fut plus
convaincant que les paroles d’Hagen : les troupes disposaient des postes
de garde autour du ministère. Tout borné qu’il fût, Gœbbels était doté d’une
grande vivacité d’esprit. Il dit à Hagen de lui envoyer
sur-le-champ Remer. Hagen s’empressa d’obtempérer et, cela
fait, il disparut.
    Ainsi, pendant que les conspirateurs de la Bendlerstrasse entraient en contact avec des généraux disséminés à travers l’Europe, sans
même accorder une pensée à un aussi jeune officier que Remer, si indispensable
que fût le rôle qui lui avait été dévolu, Gœbbels, lui, entra en contact avec l’homme
qui, si peu élevé que fût son rang, présentait une importance considérable en
ce moment même.
    Ce contact était inévitable car, entre-temps, Remer avait reçu l’ordre
d’arrêter le ministre de la Propagande. Il se trouvait donc nanti à la fois de
l’ordre d’arrêter Gœbbels et d’un message de ce dernier l’invitant à venir le
voir.
    Remer pénétra dans le ministère de la Propagande avec 20 hommes
auxquels il donna l’ordre de venir le chercher s’il ne

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