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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Allemands échappèrent à cette ultime catastrophe, ce fut
grâce à l’avance rapide des Alliés qui rendit impossible ces gigantesques
destructions, et aussi aux efforts surhumains de Speer et
d’autres officiers qui (se décidant enfin à désobéir au Führer) sillonnèrent
le pays pour s’assurer que les centres vitaux de communication, les usines et
les entrepôts ne tomberaient pas aux mains d’officiers dociles et trop zélés ou
des fanatiques du parti.
    La fin approchait maintenant pour la Wehrmacht.
    Tandis que les armées anglo-canadiennes du maréchal Montgomery, après
leur traversée du cours inférieur du Rhin dans la dernière semaine de mars, progressaient
vers le nord en direction de Brème, Hambourg et Lubeck, près de la Baltique, la
IXearmée U. S. du général Simpson et la 1re armée U. S. du général
Hodges avançaient rapidement et dépassaient la Ruhr : la IXearmée
sur le périmètre nord, la 1re au sud. Le 1er avril, elles opérèrent leur
jonction à Lippstadt. Le groupe d’armées B du feld-maréchal Model – composé des
XVe et Ve armées de panzers, soit au total 21 divisions – fut encerclé dans les
ruines de la plus grande région industrielle allemande. Il résista pendant
dix-huit jours et se rendit le 18 avril. 325 000 Allemands furent
faits prisonniers, dont 30 généraux, mais Model avait préféré le suicide à la
captivité.
    L’encerclement des armées de Model dans la Ruhr avait ouvert sur
le front allemand de l’Ouest une large brèche de 300 kilomètres par où s’engouffrèrent
les divisions des IXe et 1rearmées U. S. – à l’exception des
effectifs destinés à l’occupation de la Ruhr – qui fonçaient vers l’Elbe, au
cœur même de l’Allemagne. La route de Berlin était ouverte, à peine défendue
par quelques divisions allemandes, dispersées et désorganisées. Le 11 avril
au soir, après une étape de 90 kilomètres, commencée à l’aube, des éléments
avancés de la IXe armée U. S. atteignirent l’Elbe près de Magdebourg et y
établirent une tête de pont dès le lendemain. Les Américains n’étaient plus qu’à
90 kilomètres de Berlin.
    Le but d’Eisenhower était maintenant de couper l’Allemagne en
deux en se joignant aux Russes, sur l’Elbe, entre Magdebourg et Dresde. Malgré
les critiques acerbes de Churchill et des chefs militaires britanniques, qui
leur reprochaient de ne pas avoir effectué aussitôt la marche sur Berlin, ce qu’ils
auraient pu faire aisément, Eisenhower et son état-major du S. H. A. E. F. étaient
obsédés par la nécessité de foncer vers le sud-est, après la jonction avec les
Russes, afin d’anéantir le prétendu « Réduit national », où Hitler était
censé rassembler ses dernières forces pour une ultime résistance, dans une
région quasi impénétrable des Alpes, située entre le sud de la Bavière et l’Autriche
de l’ouest.
    Ce « Réduit national » était un leurre. Il n’avait
jamais existé que dans les ronflants discours de propagande du docteur Gœbbels
et dans quelques âmes crédules du Q. G. d’Eisenhower.
    Dès le 11 mars, le service de renseignements du S. H. A. E.
F. avait averti Eisenhower que les nazis voulaient construire une forteresse
inexpugnable dans les montagnes, et qu’Hitler en personne en assurerait le
commandement depuis sa retraite de Berchtesgaden. Les rochers enneigés « étaient
pratiquement imprenables », disait-il.
    Là – disait le document – défendu par la nature et par les
armes secrètes les plus meurtrières qu’on ait jamais inventées, les chefs de l’Allemagne
se rassembleront pour organiser le relèvement du pays ; des fabriques
souterraines assureront la production de l’armement et d’immenses cavernes
abriteront des stocks de ravitaillement et d’équipements militaires. Des unités
spécialement sélectionnées de jeunes hommes d’élite seront entraînées à la
guérilla, afin de constituer toute une armée clandestine pour libérer
ultérieurement l’Allemagne des forces d’occupation (24).
    Cette description semblait sortie directement d’un roman
policier et pourtant, malgré ses aspects extravagants, elle fut prise au
sérieux au S. H. A. E. F., où le chef d’état-major d’Eisenhower, le général
Bedell Smith, se laissa obnubiler par la terrible éventualité « d’une
campagne de longue durée dans la zone alpine, qui coûterait cher en vies
américaines et prolongerait indéfiniment la guerre

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