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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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bombardiers, bien que les
archives de l’armée allemande prouvent qu’ils le savaient (8) [54] .
De toute façon, l’O. K. W. ne présenta alors aucune excuse. J’ai moi-même
entendu à la radio de Berlin, ce soir du 14 mai, un communiqué spécial de
l’O. K. W. :
    « Sous la terrible attaque des bombardiers en piqué et
devant l’imminent assaut des chars allemands, la ville de Rotterdam a capitulé,
échappant ainsi à la destruction. »
    Rotterdam se rendit d’abord, les forces armées hollandaises
ensuite. La reine Wilhelmine et les membres du gouvernement s’étaient enfuis à
Londres sur deux destroyers anglais. Le 14 mai au crépuscule, le général H.
G. Winkelmann, commandant en chef des forces hollandaises, ordonna à ses
troupes de déposer les armes et le lendemain, à onze heures, il signait la
capitulation officielle. En cinq jours, tout était fini. Du moins, la bataille.
Mais durant cinq années une nuit de terreur allait enténébrer ce petit pays
civilisé, violé par les Allemands.

CHUTE DE LA BELGIQUE
LES ARMÉES ANGLO-FRANÇAISES
PRISES AU PIÈGE
    Au moment de la reddition hollandaise, les dés étaient jetés
pour la Belgique, la France et le corps expéditionnaire anglais. Le 14 mai,
bien qu’il fût seulement le cinquième jour de l’attaque, fut décisif. La veille,
les blindés allemands s’étaient assuré quatre têtes de pont entre Dinant et
Sedan, sur la Meuse aux rives escarpées et touffues. Ils s’étaient emparés de
Sedan, théâtre de la capitulation de Napoléon III en 1870 et de la fin du
Second Empire, et menaçaient sérieusement le centre des lignes alliées, ainsi
que la charnière sur laquelle le meilleur des forces anglaises et françaises
avait si rapidement pivoté vers la Belgique.
    Le lendemain, 14 mai, l’avalanche se déclencha. Une armée
de chars d’une importance sans précédent par la quantité, la concentration, la
mobilité et la puissance de feu qui, franchissant la frontière allemande pour
traverser la forêt des Ardennes, s’était étalée sur trois colonnes depuis une
centaine de kilomètres au-delà du Rhin, perça les 9e et 2e armées françaises et
se dirigea rapidement vers la Manche, sur les arrières des forces alliées en
Belgique.
    Ce fut un formidable et effrayant coup de bélier. Précédée par
des vagues de Stukas qui disloquèrent les positions françaises, d’un essaim de
sapeurs qui lançaient des bateaux pneumatiques et jetaient des pontons pour
traverser rivières et canaux, chaque division de panzer, dotée de sa propre
artillerie autoportée et escortée d’une brigade d’infanterie motorisée, les
chars suivis de près par des divisions d’infanterie motorisées pour tenir les
positions conquises, cette phalange de feu et d’acier ne pouvait être arrêtée
par aucun des moyens aux mains des défenseurs désorientés.
    A Dinant, des deux côtés de la Meuse, les Français reculèrent
devant le 15e corps blindé du général Hermann Hoth, dont 2 divisions étaient
commandées par un jeune et intrépide général de brigade, Erwin Rommel. Plus au
sud, à Monthermé, le même plan fut suivi par le 49e corps blindé du général
Georg Hans Reinhardt, composé de 2 divisions. Mais ce fut autour de Sedan, de
désastreuse mémoire pour les Français, que le plus grand coup fut frappé. Le 14
au matin, deux divisions du 19e corps blindé du général Heinz Guderian [55] s’avancèrent sur un ponton jeté en hâte sur la Meuse dans la nuit et foncèrent
vers l’ouest.
    Les chars français et les bombardiers anglais tentèrent
désespérément de détruire le pont – 40 avions de la R. A. F. sur 71 furent
descendus en une seule attaque, la plus grande partie par la D. C. A., et 70
chars français furent détruits – mais ils ne réussirent même pas à l’endommager.
Le soir, la tête de pont allemande à Sedan avait une largeur de 50 kilomètres
et une profondeur de 25 kilomètres, et les forces françaises, au centre vital
du front allié, étaient décimées. Celles qui n’étaient pas encerclées et faites
prisonnières battaient en retraite dans le désordre. Les armées
franco-anglaises au nord, aussi bien que les 22 divisions belges, couraient le
plus grand danger d’être coupées de toute communication avec l’arrière.
    Les deux premiers jours s’étaient assez bien passés pour les
Alliés – du moins le croyaient-ils. Pour Churchill, plongé avec une ardeur
nouvelle dans ses récentes

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